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Un inspecteur en vadrouille (feat Talion/Julia)

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Dim 3 Mar - 11:59
Talion pénétra le premier dans le bureau du Général Greywing et y constata l’opulence dont jouissait ce dernier. Rien ne lui était refusé entre les somptueux tapis au sol, les tableaux de batailles grandioses encadré de bois recouvert de feuille d’or, mais surtout cet immense bureau en marbre imposant. Il y avait des sculptures de personnes illustres de l’Inquisition, soit des bustes, soit des corps tout entier. C’était bien trop beau pour lui, songea l’inspecteur. Le sergent-chef prit place dans un des somptueux fauteuil d’ouate et de velours qui étaient face à Greywing, sans y être invité, plongeant son regard dans celui du général.

« Ah ! Bonjour Sergent-chef Talion. Je vous en pries, faites comme chez vous. » l’invita Greywing.
« Je ne vais pas me gêner, Général. » déclara ce dernier. « Vous vouliez me voir ?
- Oui, tout naturellement. Vous revenez de votre mission, j’aimerai que vous m’en fassiez un rapport oral, et détaillé si possible. »

L’ancien inquisiteur plissa les yeux, sur la défensive. Il savait ce que Greywing voulait vraiment, mais il ne lui donnerait aucune satisfaction à ce sujet. Il n’allait certainement pas lui faciliter la tâche dans quoique ce soit. Ce général avait beau lui faire des ronds de jambe et se montrer poli et courtois, il savait à quoi s’en tenir.

« Et bien nous avons procédé comme demandé à l’inspection des sceaux de Mademoiselle Borgès. Je peux vous affirmer que tout s’est bien déroulé et qu’elle ne présente pas le moindre signe de corruption. Ses sceaux étaient en parfait état et nous n’avons trouvé aucun élément nous permettant de suspecter la plus infime activité démoniaque. Tout est parfaitement en ordre, Général.
- Oh… Allons, Sergent-chef. Je m’attendais à un peu plus de détail. Dites moi comment tout cela s’est déroulé, précisément. » insista Greywing.

« Tu veux vraiment le savoir, fumier, hein ? » se dit Talion au fond de lui. « Je vais te faire regretter ton insistance. »

L’inspecteur reprit la parole, bien décidé à en faire baver le général. Il n’avait aucune envie de lui être agréable. Il avait sa petite idée de comment le faire sortir de son apparence calme et polie.

« Et bien, voyez-vous, tout d’abord, j’ai me suis préparé un petit café avant de préparer nos affaires pour quitter la Citadelle, et… »

Greywing tapota nerveusement son bureau du poing.

« Non non non ! Ne jouez pas à ce petit jeu là avec moi, Sergent-chef ! Je me moque de ce que vous avez mangé ou bu pendant votre mission. Venez-en simplement aux faits, je vous pries.
- Mais ce sont les faits ! Après ce petit café, nous avons fait marche vers le contrôle des portails et… »

La mâchoire de Greywing se crispa légèrement, comme pour contenir son agacement face à Talion qui était d’une mauvaise volonté apparente. Il n’allait certainement pas lui faciliter la tâche.

« Non… Pitié, Talion… Sergent-chef… Allez à l’essentiel, je vous pries !
- Oh, mais je ne comprend pas ! Vous ne vouliez pas avoir tous les détails ?
- Vous… »

Le Général crispa fortement ses doigts et souffla bruyamment du nez, exaspéré par cette attitude de défi. Il devait cependant se contenir au vu du grade qu’il occupait. Il aurait bien voulu s’emporter et insulter l’inspecteur, mais il n’en fit rien et reprit son calme en inspirant longuement.

« Les détails importants, Sergent-chef !
- Oh… Et bien nous avons gagné le fort de Caeldonia, près des côtes, afin de rencontrer Mademoiselle Borgès. Elle était en mission de reconnaissance afin de découvrir quelques secrets d’une civilisation perdue et oubliée. Des fouilles sous-marines, précisément, mandatées par l’Ordre, bien évidemment.
- Hum hum…
- Le travail de Dame Borgès constituait principalement en la collecte de renseignement et de cartographie de ce site enfouie. Il est inutile de vous préciser qu’aucune personne comme vous ou moi ne pourrait s’aventurer dans de tels lieux. Pour cela il faudrait être un aqualan, ou bien une personne exceptionnelle, comme Dame Borgès. Nous avons dû attendre son retour d’expédition avant d’en venir à son inspection. »

Le Général Greywing sembla satisfait de cette nouvelle attitude et de ce récit. Il nota quelques mots sur un carnet, d’une main assurée et de sa plume.

« Nous avons discuté avec Dame Borgès, et contrairement aux gorilles qui vous servent de sbires, nous avons été très courtois avec elle. Elle était surprise que nous soyons aussi respectueux de sa personne ! Il faut croire que vos méthodes sont un peu trop intrusives et perverses ! »

Bien évidemment… Greywing aurait du s’attendre à ce que Talion vienne l’attaquer un moment ou un autre. Il afficha un sourire crispé pour masquer son agacement face aux accusations de l’inspecteur. Il resta cependant calme et même quelque peu froid. Sa fausse courtoisie cachait certainement un désir terrible de briser l’ex-inquisiteur en morceau.

« Nos méthodes ne vous concernent en rien, Sergent-Chef Talion. Nous avons plus de travail que vous, il nous faut aller à l’essentiel. Nous n’avons pas le temps de prendre le café avec ceux que nous surveillons. Mes équipes sont très qualifiées, mais il arrive parfois que certains marqués se montrent une peu trop… délicats. Ce n’est pas notre faute s’ils sont ainsi, ils devraient s’estimer heureux qu’on ne les tue pas à la naissance. Nous les surveillons, nous les protégeons, il serait malvenu de leur part de jouer les effarouchés pour quelques petites intrusions dans leur intimité. Nous ne le faisons pas par plaisir, inspecteur.
- Oh… Bien sûr… Cela serait surprenant d’apprendre que vous n’êtes qu’un vicieux pervers sadique qui aime s’immiscer dans l’intimité des membres de l’Ordre. »

C’était évidemment ironique de la part de Talion, mais il avait pris un ton tout à fait premier degré qui ne laissa que peu transparaître sa véritable opinion. Le Général Greywing savait cependant à quoi jouait le Sergent-chef mais il n’osa pas relever. Il ne le pouvait pas, cela aurait été dévoiler son agacement et inciter ce sournois corbeau à continuer de lui chercher des poux dans la tête.

« Continuez donc votre récit, je vous pries. » l’invita le Général.
« J’ai pu constater, après examen minutieux des sceaux gravés dans sa peau, que Dame Borgès ne présentait aucun signe de corruption. Ils étaient tous dans un parfait état de fonctionnement et Linke a procéder à une petit inspection mentale de notre protégée. Son état émotionnel était parfaitement stable, et il n’y avait aucun signe d’endoctrinement de démon. Il était d’ailleurs bien inutile d’ordonner la moindre inspection sur la recrue Arsham.
- Oh… Vous savez, Sergent-chef Talion, il s’agit uniquement de la procédure, ni plus, ni moins. Simple précaution. On ne peut prendre aucun risque. Je suis sûr que mes hommes traiteront la jeune recrue Arsham avec tout le respect qu’il mérite. »

« C’est ça, ouais !!! » pensa Talion. « Avec tout le respect que tu as pour les marqués, tu veux dire, espèce d’enfoiré ! C’est à dire aucun ! Ça ne tiendrait qu’à moi, je te tuerais, là, maintenant, vieux salopard ! »

L’inspecteur ferma le poing et serra les dents, avalant sa colère et sa fierté, pour ne pas exploser la tête du Général contre son bureau de marbre. Il savait que le moindre écart lui vaudrait probablement un petit séjour en disciplinaire ainsi qu’un retour dans les bureaux administratifs, à ranger des papiers et s’ennuyer comme un rat mort. Il ne pouvait prendre ce risque.

« Et vous n’avez trouvé aucun signe d’activité illicite ? » demanda Greywing.
« Non… Dame Borgès était installé dans un domicile mobile, histoire de subvenir à ses propres besoin et se retrouver la plus proche possible des sites de fouilles. Son activité était des plus protocolaires. Nous avons fouiller sa roulotte et n’avons trouvé aucun artefact dissimulé, ni aucun signe de rituel démoniaque, si c’est cela que vous voulez savoir ! Nous avons passé une nuit là-bas pour nous assurer de ses activités avant de repartir. Tout était parfaitement en ordre. »

Le Général Greywing sembla quelque peu déçu mais ne l’exprima pas ouvertement. Il fronça simplement les sourcils et passa sa main dans son épaisse barbe bien taillée. Il fixait son regard inquisiteur sur Talion, comme pour tenter de discerner le moindre signe de mensonge. Il n’en trouva cependant pas, Talion était d’un calme exemplaire, il avait effacé de sa mémoire immédiate le souvenir de l’arme démoniaque que Julia détenait chez elle. Il n’y avait pas la moindre chance que le Général ne devine quoique ce soit à ce sujet, pas par lui en tout cas.

« Très bien… Je vois. Merci pour ce rapport, Talion. Vous le mettrez par écrit, et vous me l’enverrez.
- Sergent-chef !! » rouspéta Talion. « Et c’est déjà fait ! Voilà une copie que j’ai faite pour vous ! Inutile de me remercier, c’est mon travail.
- Et bien… Vous êtes prévenant. Je suis agréablement surpris, Inspecteur. Merci de votre entière collaboration. Je vois que vous vous engagez dans la bonne voie. Je vous encourage à maintenir vos efforts. Vous pouvez y aller ! Envoyez-moi le Sergent Straüss. J’aimerai avoir son rapport à lui.
- Mais bien sûr, Général, je vous souhaite une agréable journée. Au revoir.
- Au revoir, Sergent-chef. Bonne journée à vous aussi. »

Talion pesta et rumina intérieurement. Dans son esprit, il avait déjà éviscéré Greywing d’au moins vingt façons différentes. Il sortit de son bureau en gardant pour lui sa frustration et fixa Linke qui attendait patiemment sur un fauteuil de velours, tandis que Sigrid dévisageait un portrait au mur.

« C’est à vous, Sergent Straüss. N’oubliez pas notre accord. » déclara Talion.
« Je sais ! Tenez-vous en au votre. » ronchonna Linke.

Et Linke disparut derrière la porte du Général. Talion était quelque peu nerveux. Linke tiendrait-il son engagement ? Il avait tout intérêt, mais parfois, les gens faisaient des choses surprenantes et prenaient des décisions regrettables. Ce petit doute laissait un goût amer dans la bouche de l’inspecteur qui se tourna vers Sigrid.

« Que faites-vous ?
- Ben rien, chef ! J’regarde juste c’te toile… Il se met bien, le Général, vous trouvez pas ?
- Cet enfoiré n’est qu’un sale profiteur…
- Ouais… »

Sigrid se ficha devant le portrait du Général, avec une expression de colère contenue.

« Quand je pense que ses hommes sont en train d’ausculter Esk’ sans la moindre gentillesse… J’ai… J’ai envie de tous leur écraser le crâne à mains nues !!! Ca m’énerve, chef !! »

Talion posa une main amicale sur l’épaule de Sigrid.

« Je sais… Je suis désolé pour notre ami… Si j’avais pu empêcher ça, je l’aurai fait… Mais nous devons serrer les dents et nous contenir. »

Sigrid fit oui de la tête et reporta son attention sur le portrait de Greywing accroché au mur. Un petit sourire carnassier se dessina au coin de ses lèvres.

« Dites, chef… Si par hasard, quelqu’un passait par là, par hasard, et que, disons… par hasard, il ajoutait un ou deux détails à ce tableau…
- Sigrid ? »

Sigrid sortit de sa poche un morceau de fusain noir, toujours en souriant.

« Vous n’allez quand même pas…
- Mais non, Chef, vous savez ! C’est un type au hasard, qui est passé par là et qui l’aura fait. Vous savez !
- Oh ! Oui… oui maintenant que vous le dites, j’ai bien vu quelqu’un passer par là et gribouiller sur cette toile. » jubila Talion avec un sourire mauvais.
« Hé hé hé ! »

Sigrid dessina grossièrement une crotte de nez au portrait de Greywing, ainsi qu’un rond autour de l’oeil, comme pour lui ajouter un monocle, elle gribouilla également des yeux par dessus ceux de la peinture, pour faire comme s’il louchait.

« C’est con, je peux pas lui ajouter de moustache ridicule, il en a déjà naturellement une ! » commenta-t-elle.
« Hé hé hé ! C’est déjà très bien !! » ricana Talion.
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Dim 3 Mar - 14:29
Eskandar eu fait son inspection avec les cinq et en était revenu quelque peu déprimé. Le jeune homme regagna ses quartiers et se met à jouer du Sitar pour se changer les idées. La musique l’apaise comme elle l’a toujours fait. C’est pour lui un moyen d’évacuer les sentiments négatifs et les sombres pensées de son esprit tendre et délicat. Pour un marqué angélique, il est de nature très émotionnel et fragile. Il ne cultive pas une protection contre les atteintes psychologiques en oblitérant ses sentiments. Ce n’est pas sa nature profonde de mage. Mais sa part angélique est là pour le garder de se déchirer intérieurement. On peut dire que l’équilibre entre sa partie mage et sa partie angélique est bien présente. Le joueur de Sitar regarde le beau temps et se décide de sortir, il croise en chemin l’homme qu’il devait voir : Alejandro.

- Ah ! Je viens d’arriver et l’on m’a dit que tu es revenu toi aussi. Finalement ma prestation fût moins longue que j’aurai cru. Comment te sens-tu ?

Alejandro s’approche de lui avec bienveillance, impatient d’entendre son récit.

- Oh mais Attends, tu ne vas pas raconter ça au détour d’un couloir. Si je suis venu te chercher c’est que j’ai un bel endroit de la Citadelle à te montrer.

Il lui montre un petit panier en osier avec une serviette à carreau cachant le contenu. C’est évidemment un pique-nique que son ami lui propose. Eskan sourit à cette attention et il le suis en se faisant prendre par le bras avec délicatesse par le frère Borgès. Il est bien plus grand que lui et il est amusant de les voir se balader ainsi bras dessus, bras dessous comme deux vieux amis. En présence d’Alejandro tout paraît plus merveilleux, les gens plus jovials et sympathique et l’air plus pure et rafraîchissant. On aurait dit un conte de fée avec comme prince ce dernier. Eskan aime ce genre de personnage un peu farfelu. Alors comme ce qui les entour paraît plus beau, il se laisse entraîner volontiers jusqu’à un portail menant aux abords de la Citadelle. Comme tous semble plus simple en sa compagnie, personne ne trouve à redire que deux membres de l’orchestres de l’Ordre s’en vont manger un bout à la plage. Et puis ils n’y sont pas enfermés ! Les deux amis se baladent près du ponton et Alejandro entame la discussion.

- Le publique a été très réceptif à ma représentation solo d’hier soir, j’ai tellement fait bonne impression que des gens d’Uruk sont venus me voir. Ils adoreraient m’entendre jouer pour leur reine. Bien sûr j’ai accepté. Cela me navre que mon nom soit associé aux autres Borgès sauf bien sûr à ma sœur et je songe sérieusement à me donner un nouveau nom.

- Ah ? Tu veux t’appeler comme ton personnage de roman ?

- Oui, j’aimerai beaucoup figure-toi. Je sens que Julius Akeldama est un nom plus naturel à mon âme qu’Alejandro Borgès. Aaah… Mais être le premier fils des Borgès et renier mon nom compliquerait les choses pour ma chère sœur. Elle qui a déjà une vie bien mouvementée.

- Pour toi aussi se serait compliqué. Intervient Eskan. Tu redoutes le jour où l’on voudra t’obliger à prendre tes fonctions ou renier totalement la famille et ton nom… Et ainsi te faire de puissants ennemis qui voudront te faire du mal… .

- Allons Eskan… Ne soit pas triste pour moi. Un jour je sais qu’une vérité sera rétabli et que l’histoire se terminera bien pour nous. Le dragon céleste viendra et nous protégera de ses ailes de papillons aux motifs d’un ciel nocturne. Jusque là nous devons nous montrer digne et patient. Je sens des souvenirs me revenir et ma rencontre avec l’être céleste m’a convaincu de qui je suis réellement. Je ne suis pas fou. Je suis Julius Akeldama, j’avais de majestueuses ailes blanches et rayonnais tel un prince dans son palais.

- Je trouve que tu rayonnes encore moi. Dit simplement le petit marqué angélique.

Alejandro rit à ses mots, trouvant son ami adorable. Il fini par trouver le lieu en question, un petit bout de plage « côté Uruk » où le Soleil illumine le rivage. En effet, la vue est superbe et c’était la bonne heure pour y rester un peu. Ils installent la petite nappe à carreaux sur l’une des tables prévues à cet effet. Les sandwichs, les scones et les parts de gâteaux sont disposées sur des plateaux en étages. Quant au thé, il est dans un récipient gardant la chaleur et déjà infusé. Il sort les tasses et regarde l’horizon en commençant par les gâteaux. Eskan quant à lui, préfère commencer par les sandwichs.

- Ouaaaah ! Tu as fais tous ça rien que pour nous ?

- Bien sûr ! J’ai tout préparé moi-même avec l’aide de Sixte. Elle était ravit que je fasse autre chose que mes occupations habituelles.

Le petit Eskan est émue, il émet quelques petites larmes. Il avait besoin d’un réconfort comme celui-ci. Un endroit calme, de la bonne nourriture préparé par un être cher à ses yeux et bien sûr sa compagnie. Après le passage des cinq, cela lui réchauffe le cœur. Comment Alejandro savait-il exactement ce don son ami aurait besoin ? Peut-être ne savait-il pas à quel point il tombait à pic ! Lui qui s’est toujours comporté de la manière la plus midgardienne qu’il soit. Est-ce parce que sa sœur est elle-même une marqué ? Ou bien juste cela est dû à sa bonté ? Ou peut-être comprenait-il sans savoir ce dont sont affligés les marqués ?

- Alors ! Raconte-moi ton voyage !

- Eh bien j’ai rencontré la brigade que le général Greywing m’a suggéré et je suis bien tombé avec eux. Ils ont été très gentils et ils sont drôle tous ensemble. J’ai été soulagé que se soit eux qui s’occupe du contrôle des seaux de Julia. Elle va bien, toujours dans ses recherches et sa soif de connaissances. L’endroit est suffisamment lointain pour qu’elle soit tranquille. Je me suis fait une amie et collègue : Sigrid. C’est une Féra tigre impressionnante et très gentille. Lorsqu’ils auront terminé avec leur rapport j’aimerai leur rendre visite. Oh par contre… Dans ses fouilles Julia a trouvé une épée démoniaque. C’est une chose organique et métallique étrange qui serait pour elle de la chair de démon. C’était très effrayant ! Mais ne t’en fais pas, la brigade n’en fera pas mention, alors cela restera entre-nous. Elle contrôle la situation et poursuit son but ultime. Aussi, elle a apprécié le sergent-chef Talion et je ressens la même chose. C’était super beau là-bas… J’aurai aimé y rester un peu plus longtemps.

Alejandro écouta son ami avec la plus grande des attentions. Il bu quelques gorgées puis attend qu’Eskan finisse pour réagir.

- Merci d’avoir veillé sur elle Eskan. Je m’inquiétais un peu mais si tu me dis qu’elle va bien alors je suis rassuré. Cela te dirait d’aller te baigner un peu avec moi ou bien préfères-tu simplement marcher pieds-nus sur la plage ?

- Oh oui, pourquoi pas !
Julia Agatha Borgès
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Sam 16 Mar - 11:21
Linke venait de ressortir de son entretien avec Greywing. Il semblait, comme à son habitude, dans une attitude plutôt neutre. Il rejoignit Talion et Sigrid avant de déclarer d’un ton monocorde :

« J’ai tenu parole, à vous de tenir la votre, Talion. Sigrid, c’est votre tour. Ne faites pas tout capoter.
- Roh ! Ça va ! Je sais ce que j’ai à faire. Vous inquiétez pas, sergent ! »

Sigrid posa une main sur l’épaule de Linke et afficha un air inquiet.

« Mais vous, ça va ?
- Pourquoi me demandez-vous cela ? Je vais parfaitement bien !
- Écoutez, chef… Il nous est arrivé beaucoup de bricoles ces derniers temps… Je m’inquiète pour vous, c’est tout. Vous et Talion, vous êtes un peu comme ma deuxième famille, j’ai pas envie qu’il vous arrive quoique ce soit de fâcheux. »

Linke haussa les sourcils d’un air un peu confus avant d’éclater de rire, un rire cynique qui n’avait rien d’agréable à être entendu.

« Votre deuxième famille ? Ma pauvre Sigrid. Vous êtes bien trop sentimentale. Vous feriez mieux de ne pas trop vous faire d’illusion sur nos relations. Nous sommes certes des collègues, mais rien de plus, d’autant que je suis votre supérieur hiérarchique. Évitez les familiarités. »

Sigrid fronça les sourcils et parut soudainement frustré, une frustration terrible qui cachait une colère sur le point d’éclater. Elle saisit Linke par le col et le souleva de quelques centimètres du sol, sans aucune difficulté.

« J’ai beaucoup de respect pour vous, Sergent, mais ne vous moquez pas de mon amitié pour vous. Je suis sincère dans ce que je dis ! Vous trouvez ça peut-être ridicule, mais pour moi c’est du sérieux. Je donnerai ma vie pour vous protéger, je l’ai juré en m’engageant dans l’Ordre. Vous aussi, chef, vous l’avez juré, on l’a tous juré à un moment ou un autre en rejoignant les rangs de notre organisation. Tôt ou tard, il faudra que vous assumiez votre promesse et que vous vous rappeliez votre serment que tout membre de l’Ordre doit se tenir prêt à se sacrifier pour les autres, à faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger les siens. »

Linke en resta coi de surprise. Il ne s’était pas attendu à recevoir une leçon de la part de cette grande benêt de Sigrid. Pourtant, ses mots résonnèrent en lui comme une vérité juste. Elle avait raison, il y avait bien un serment, le serment d’être prêt à donner sa vie pour protéger ses camarades de l’Ordre. Il l’avait oublié, ce n’avait été pour lui qu’un protocole de plus à respecter pour intégrer les rangs. Cependant, pour Sigrid, cela signifiait beaucoup plus, elle l’avait pris au sérieux et elle avait pris comme devoir de le lui rappeler. Il ne pouvait ignorer que la vigridienne était de fait bien plus fidèle à son serment et à l’Ordre que lui-même. Il soupira alors que Sigrid le reposait à terre.

« Vous avez raison, Sigrid… Mes excuses. Votre loyauté à l’Ordre est remarquable. Dommage que vous ne soyez pas aussi assidue pour ce qui est de respecter les protocoles… Vous seriez le membre parfait. Je le pense sincèrement.
- Excuses acceptées, Sergent. On va quand même pas se fâcher entre nous, hein ?
- Non, vous avez raison. On ne va pas se fâcher. Bonne chance avec le Général.
- Merci, Sergent ! » dit-elle avec le sourire.

Elle reprit un visage plus amical et partit en direction du bureau du Général. Linke et Talion échangèrent des regards entre l’inquiétude et la retenue.

« Vous croyez qu’elle saura tenir sa langue ? » demanda le sergent.
« Je pense que oui ! Elle fait souvent des boulettes, mais jamais sur les choses importantes. » déclara Talion.
« Hmmm… Je vais tout de même l’attendre ici. Allez-y, Talion.
- Oh ? Vraiment ? Bien… Puisque vous le proposez, je vais aller retrouver Arsham. J’escompte bien m’assurer qu’il ne lui ait rien arrivé de trop fâcheux, et puis j’ai un service à lui demander.
- Entendu. »

Linke s’assit dans un des confortables fauteuils dans l’antichambre tandis que Talion quittait les lieux. Il était en train de repenser aux paroles de Sigrid. Il était presque honteux d’avoir été aussi rude avec la féra alors que cette dernière était une fervente et loyale soldate. Il lui avait présenté ses excuses, mais il sentait bien que cela n’était pas assez. Une partie de lui, trop fière, ne voulait cependant pas se rabaisser à cela, mais dans son for intérieur, il y avait quelque chose lui murmurant de faire la paix avec elle, de lui montrer du respect et au moins un peu de camaraderie à défaut d’amitié. Il attendrait ici son retour, pour lui montrer son soutien. Alors que son esprit était occupé à ces pensées, son regard finit par tomber sur le portrait de Greywing, gribouillé d’insanités.

« Bon sang, Sigrid, mais qu’avez-vous fait ? » pesta Linke en lui-même.

Dans le bureau du Général, Sigrid prenait place face à ce dernier qui était tout de sourire et de sympathie. Cet homme était peut-être le pire trou du cul de l’histoire, d’après ce que la vigridienne en avait su par Talion, mais il savait se montrer courtois et charmeur. Elle ne se laisserait cependant pas berner, elle savait qu’elle devait se méfier de lui.

« Bonjour soldate Ølskäd ! Je vous en prie, prenez place. Je vous sers quelque chose ?
- Non merci, Général ! C’est gentil à vous, mais je n’ai pas soif.
- Très bien. Dans ce cas, commençons, voulez-vous ? J’aimerai beaucoup entendre votre rapport.
- Hum… »

Sigrid sembla en pleine réflexion, comme pour se demander par où elle devait commencer et à quel degré son récit devait être précis. Il fallait qu’elle fasse preuve de perspicacité, ne pas aller trop en détail et donner ce qu’il fallait au général pour pas qu’il creuse trop la question.

« Ben on s’est rendu sur les plages de Caeldonia pour retrouver Dame Borgès avec mon équipe. On a retrouvé sa trace grâce à Eskandar… Enfin, j’veux dire, parce qu’il échange par courrier avec elle, donc il savait où elle était. »

Elle avait failli parler de son pouvoir, quelle erreur. Talion lui avait bien dit qu’il ne fallait pas ouvertement en parler, ce n’était pas le genre de chose à dire.

« Par courrier ? » s’étonna le Général. « Ce n’est pas plutôt grâce au pouvoir de vision de votre camarade, plutôt ?
- Hein ? Quoi ? Vous savez pour son pouvoir ? » s’étonna la vigridienne.
« Allons, Ølskäd, j’ai eu son dossier en main, je sais de quoi il est capable. Vous n’êtes pas obligée de me mentir pour protéger votre petit camarade. Nous sommes entre alliés. Je vous sens méfiante depuis que vous êtes là.
- C’est pas ça, Général. C’est que je suis intimidée… J’ai pas l’habitude de parler aux hauts officiers comme vous. Et on m’a dit que je devais pas parler des pouvoirs des marqués aussi librement, c’est pour leur sécurité, vous voyez ?
- Oui, bien sûr, je comprend tout à fait, et c’est très loyal de votre part, soldat. Vous faites bien, mais il n’est pas nécessaire de me cacher cela à moi, je suis au courant des capacités de votre jeune camarade. »

Sigrid avait évidemment exagéré quand elle avait dit être intimidée. Ce n’était pas exactement le cas, mais elle sentait que le Général Greywing en ressentirait une certaine vanité, et elle avait vu juste, preuve en était du léger rictus à ses lèvres qu’elle avait perçu. Elle n’était peut-être pas la plus maligne, mais elle savait reconnaître quand quelqu’un était un peu trop fier de lui.

« Continuez, je vous prie ! » ordonna-t-il poliment à Sigrid.
« Ok, bon… Heu… Ben du coup, oui, avec les pouvoirs d’Esk’, on a rapidement retrouvé Julia Borgès. J’peux vous dire qu’elle nous a fait forte impression. C’est vraiment une belle femme, vous savez ? Elle est sophistiquée et tout. J’pensais pas qu’on tomberait sur une femme aussi jolie et bien vêtue. J’m’attendais plus à un rat de bibliothèque moi, une chercheuse banale quoi.
- Heu… Oui… Il est vrai que Borgès est… une femme plutôt distinguée. Elle vient d’une famille noble après tout. J’aimerai cependant que vous orientez votre rapport sur votre enquête, Ølskäd.
- Ah, oui, pardon, Général. Du coup, on est allé là-bas ! Je voulais me baigner, du coup j’ai ramené mon maillot et tout, mais le chef a pas voulu, et voilà qu’elle a débarquée, cette Julia, avec sa tenue mécanique qui va sous l’eau et tout. C’était super impressionnant. Elle m’a prise sur son dos et tout alors que je barbotais dans l’eau.
- Parce que vous vous êtes quand même baignée ? » s’étonna le général.
« Ben ouais ! Peut-être que le chef était pas d’accord, mais moi, ça m’a pas arrêtée ! »

Greywing sembla abasourdi et secoua négativement la tête tout en soupirant de dépit.

« Bon… D’accord… mais… Vous pourriez… ah… Continuez. » dit-il avec résignation.
« Elle était trop balèze, Général, elle m’a soulevée, moi !! Vous imaginez ? Bon, puis ensuite, on a fait l’inspection avec Talion et Linke. Vous auriez vu là où elle était installée, Général. Un vrai petit nid douillet ! C’était tout sophistiqué chez elle. Y avait un petit salon tout mignon, avec des p’tits rideaux avec de la dentelle et tout. Et puis y avait son laboratoire aussi, et puis sa chambre… Vous auriez vu les draps. C’était beau. Et j’vous parle même pas de ses sous-vêtements. »

Le Général Greywing ouvrit de grands yeux et regarda Sigrid avec stupeur.

« Ses sous-vêtements ?
- Ben ouais ! Tout en dentelle, et tout ! Des trucs du Gothland, Général.
- Mais… Comment… vous… Heu… Je ne sais pas si j’ai vraiment envie de savoir… » soupira le général.
« Ah… Ouais ! C’est vrai, nan mais je vous ai pas dit, aussi. C’est parce que, quand j’me suis baignée, j’me suis mis du sable partout, et tout. Alors elle m’a prêté des sous-vêtements. C’est marrant que ça m’aille, d’ailleurs. Je suis quand même vachement costaud, et tout. Mais faut dire qu’elle a des sacrées hanches, elle aussi ! Du coup…
- Pitié, Ølskäd… Je vous en conjure, arrêtez de parlez de ses sous-vêtements. » implora Greywing.
« Attendez, Général ! Je vous parle pas de ça pour vous émoustiller, moi ! C’est que c’est du joli ouvrage. Vous voulez voir ? J’ai encore sa…
- Non ! Pitié ! Sigrid… heu… Ølskäd ! Arrêtez ça ! Venez-en au principal, s’il vous plaît ! »

Sigrid était intérieurement ravie et un léger sourire se dessina au coin de ses lèvres. Elle avait réussi à embarrasser le général. C’était une victoire pour elle. Ça lui apprendrait à ce salopard à embêter son ami Eskandar. Elle n’allait pas en rester là. Elle n’allait rien lui épargner.

Après encore un certain temps d’échange, un temps qui parut interminable pour le Général que Sigrid n’épargna pas en détails inutiles et embarrassants, la soldat fut finalement libérée de ses obligations et quitta le bureau tout sourire. Elle remuait la queue de satisfaction tandis qu’elle rejoignait Linke qui la regardait avec surprise.

« Alors ? Comment ça s’est passé ? » s’enquit-il.
« Hé hé hé ! Il en a eu marre de moi ! J’ai pas arrêté de lui parler des sous-vêtements de Julia, et de tout un tas de truc. Il a fini par me congédier.
- Que… mais quoi ? Pitié, Sigrid… Vous… Vous lui avez vraiment parlé de ça ?
- Hé hé ! Ça lui fera les pieds ! Hé… Attendez… Vous m’avez attendu ?
- Oui, je vous ai attendu pour vous réprimander, Sigrid ! C’est vous qui avez bariolé le portrait du Général ? » s’agaça Linke.
« Hein ? Ooooh ! Noooon ! C’est quelqu’un qui est passé là par hasard.
- Ne vous foutez pas de moi, Sigrid…
- Roh ! Allez, sergent ! Jouez le jeu ! »

Linke soupira et abandonna tout espoir de faire des remontrances à Sigrid. Il réajusta son uniforme et fixa la vigridienne de son regard sévère.

« Passons… Vous voulez qu’on aille rejoindre votre ami Eskandar ?
- J’aimerai bien savoir s’il va bien, oui. Mais j’ai peur qu’on les dérange, le chef et lui.
- Ah… C’est vrai… Venez, Sigrid. Je vous offre le thé.
- J’pourrais pas avoir un chocolat chaud, plutôt ?
- Oh… Va pour un chocolat chaud, dans ce cas.
- Merci, sergent ! Je savais qu’au fond vous étiez un type bien !
- N’y prenez pas trop goût, quand même… »


***


Entre-temps, Talion était parti à la recherche d’Eskandar. Il était d’abord tout naturellement aller voir les cinq inquisiteurs aux ordres de Greywing pour voir si le jeune homme était toujours entre leurs mains. Ce ne fut pas le cas, et lorsque Talion leur demanda où était le jeune homme, ils lui répondirent naturellement d’aller se faire voir. L’inspecteur les insulta copieusement en des termes qu’ils ne comprirent pas, idiots qu’ils étaient, avant de partir à la recherche du garçon. Il essaya d’abord les quartiers qu’il occupait avant de rencontrer une des musiciennes qui faisait parti de l’ensemble harmonique avec lequel jouait Arsham. C’était apparemment une arcana au vue de la coloration de ses cheveux : roses, tirant par endroit sur le violet.

« Vous cherchez Eskandar ? » répéta la jeune femme à la chevelure particulière.
« Oui, vous ne sauriez pas où il s’est rendu, par hasard ?
- Vous êtes… un ami ?
- En quelque sorte, oui !
- Vous êtes pas un des inquisiteurs qui le malmènent, hein ? » demanda-t-elle avec méfiance.
« Non, je viens justement de m’engueuler avec eux !
- Oh… D’accord ! Ben… Si vous cherchez Eskandar, il est avec son ami Jul… heu… Alejandro. Je crois qu’ils sont parti faire une promenade.
- Alejandro, hein ? Il ressemble à quoi ?
- Oh… Ben c’est un très bel homme. De longs cheveux d’argent, des prunelles semblables à des perles, un visage doux, et une démarche gracieuse, digne du rang noble qu’il occupe et dont il a hérité. Vous le reconnaîtrez facilement, il ne laisse pas indifférent.
- Oui… bon… Mais de quel côté sont-ils partis ?
- Heu… Je ne sais pas. Je crois qu’ils sont partis côté ouest.
- C’est toujours mieux que rien… Merci !
- Je vous en prie. Heu… Au fait, je n’ai pas saisi votre nom.
- Talion.
- Moi c’est Lissandra.
- Heu… Et bien merci Lissandra, mais je dois y aller. Au revoir !
- Au revoir, Monsieur Talion. Au plaisir de vous revoir. »

Talion ne se préoccupa pas de sa réponse, il était déjà parti. Il ne devait pas perdre un instant pour retrouver Eskandar. Il n’avait pas envie d’attendre son retour. Il fallait qu’il le trouve maintenant. Il se dirigea donc du côté ouest de la citadelle… une zone très vaste. Il n’allait pas trouver le jeune homme rapidement avec aussi peu d’indication. Il interrogea les gardes de tous les accès par lesquels il passait, parfois retrouvant la trace du jeune homme et de son ami, parfois faisant fausse route. A un moment, il tomba sur deux gardes particulièrement singuliers, un grand humain avec un carrure plutôt athlétique, et un féra au physique plutôt fin.

« Vous n’auriez pas vu deux personnes qui se promenaient, passer par là ? Un jeune homme, avec des cheveux roux, et des marques sur le visage, et un, plus âgé, avec des cheveux gris argent, et un physique plutôt délicat ?
- Oh ! Si ! Vous parlez d’Alejandro et de son ami, c’est ça ? Comment il s’appelle déjà ?
- Eskandar ? » proposa Talion.
« Oui, c’est ça !
- Quoi ? C’est qui, ça ? » demanda le garde humain.
« Tu connais pas Alejandro ? » s’étonna le garde féra. « Mais tu sais, c’est le musicien, là. Il fait des spectacles incroyables. C’est plus que de la musique, ce sont des chefs d’œuvre de son et lumière. Tu verrais ça.
- Attends… C’est pas lui qui est un peu fou, soit-disant ?
- Fou ? Pas du tout ! C’est un artiste ! Un véritable visionnaire !
- Ah, moi, on m’a dit qu’il était un peu taré sur les bords, quand même !
- Rien à voir ! Il est un peu excentrique, voilà tout !
- Heu… S’il vous plait, messieurs… » voulut les interrompre Talion.
« Ouais… Excentrique… Il paraît qu’il n’arrête pas de parler d’un monde imaginaire, de créature bizarre et tout. Il a l’air complètement à l’ouest, si tu veux mon avis.
- Hé ! Il est comme tous les artistes, il est un peu dans son monde, voilà tout. Mais je te jure que ses représentation valent le coup d’oeil. L’autre jour, j’y suis allé avec ma cousine et…
- OH !!!! Je vous dérange pas ??? » s’emporta Talion. « Vous le dites si je vous emmerde !
- Oh… Pardon. C’était à quel sujet ? » demanda le féra.
- Eskandar et Alejandro ! Vous savez par où ils sont allés ?
- Oh ! Bien sûr ! Je crois que le sieur Borgès parlait d’aller à la plage. Ils sont sans doute allés en bord de mer.
- Attendez… Quoi ? Vous avez dit… Borgès ? » s’étonna Talion.
« Ben, oui ! C’est comme ça qu’il s’appelle ! Alejandro Borgès !
- Attendez… Mais… C’est le frère de Julia ?
- Ah… Julia… » soupira le garde fera. « La belle Julia… Qu’est-ce que j’aurai pas donné pour sortir avec elle, quand on était en classe.
- Quoi ? T’es sérieux ? Tu avais le béguin pour elle ? » s’étonna l’autre garde.
« Qui avait pas le béguin pour elle, franchement ?
- Ben… moi, par exemple ! Mec… t’as vraiment des goûts bizarres.
- Dixit le mec qui en pince pour les instructrices aqualanes un peu trop sévères…
- Hé ! Faut quand même avouer qu’elle a de sacrés hanches l’instructrice Beros !
- T’es complètement taré, mon pauvre ! Elle me fait froid dans le dos, celle là… Mais bon, j’imagine que ça te plait, le côté dominatrice, hein ?
- Maaaaais ! Je suis sûr qu’au fond, elle est hyper chaleureuse. Et puis c’est une aqualane, elle a forcément un peu de… tu sais. Les aqualanes sont toutes un peu… sensuelles !
- Hééé ! Ma cousine est aqualane ! Fais gaffe à ce que tu dis !
- Oh !!! Les gogoles ! J’en ai rien à foutre de vos histoires, moi ! » grogna Talion. « Vous me confirmez qu’ils sont partis à la plage ouest ?
- Hein ? Qui ça ?
- Mais Alejandro et Eskandar, bande de débiles ! » s’emporta l’inspecteur.
« Ah ! Ouais ! Vous pouvez pas les louper, on les a vu prendre cette direction. Vous suivez cette route là, ensuite vous allez passer devant une auberge : « Les délices des nuits d’Uruk », ensuite vous prenez à gauche, et vous devriez arriver dans une rue qui descend vers la plage.
- Et ben merci, c’est pas trop tôt quand même… » rouspéta Talion.
« Je vous en prie ! Bonne journée, inspecteur !
- C’est ça… bonne journée… » grommela-t-il.

Talion partit à grandes enjambées en direction de la plage. Il usa même d’Albericht pour se fondre dans les ombres et se déplacer ainsi bien plus vite. Il ne lui fallut que peu de temps avant d’arriver devant le portail qui séparait la cité des côtes. Les gardes le laissèrent passer sans poser de question et il posa enfin les pieds sur le sable. Il guetta de tous côtés avant d’enfin remarquer au loin deux silhouettes qui correspondaient bien aux personnes qu’il recherchait. Ils étaient visiblement en train de se balader sur la plage, les pieds nus. Ne pouvant bénéficier des pouvoirs de son esprit guerrier dans cette zone sans ombre et totalement découverte, Talion marcha en leur direction. Il finit par les rejoindre et fut stupéfait de constater qu’Alejandro, ressemblait fort à sa sœur, en un peu plus masculin cela dit. Il était élégant et une aura émanait de lui, une aura de charme, un charisme naturel qui laissa l’inspecteur quelque peu déconcerté.

« Heu… Bonjour. Je… j’espère que je ne vous dérange pas. Je m’inquiétais pour vous, Arsham. Vous allez bien ? » demanda Talion qui avait du mal à s’exprimer.
« Oh, Eskandar, c’est un ami à toi ? » demanda Alejandro.
« Ah… Heu… Oui, pardon… Excusez-moi, je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Talion.
« Oh ! C’est donc vous, l’inspecteur ! Ravi de faire votre connaissance ! Alejandro Borgès, pour vous servir. » se présenta-t-il à son tour.
« En… Enchanté, Sieur Borgès. » répondit l’inspecteur avec embarras.

Lumineux… Trop lumineux. Cet homme dégageait une aura trop lumineuse pour l’âme si sombre de Talion. Il n’avait pas l’habitude d’être en présence de personne irradiant de tant de lumière. Il était tout l’inverse de sa sœur, pensa l’inspecteur. Comment pouvait-il être à ce point si différent d’elle ? Pourtant, leur ressemblance physique était si présente que Talion ne douta pas qu’ils fussent frère et sœur. Talion était à présent embêté de devoir composer avec cet homme si beau, si éclatant. Il aurait préféré en finir rapidement et demander à Eskandar de lui accorder son service, mais ça allait être un peu plus complexe à présent.

« Vous joindrez-vous à nous pour cette promenade, inspecteur ? Nous serions honorés d’être en votre agréable compagnie. » affirma le noble jeune homme.
« Euh… Et bien… Je suppose que ça ne me fera pas de mal de marcher un peu au bord de la mer… » soupira Talion, résigné.
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Dim 24 Mar - 10:38
L’inspecteur semble embarrassé par cet homme aux traits délicats ressemblant à Julia. Alejandro l’ayant invité à marcher un peu sur le sable, il s’attendait à ce qu’il enlève ses chaussures pour profiter de ces doux et chauds grains de sables qui entour quasiment la Citadelle. Les airs maladroits qu’habituellement l’inspecteur n’a pas amuse l’Arcana non indifférent à l’aspect sombre que ce dernier émet. Ainsi, il semble visiblement ravit de cette petite promenade à trois. La chaleur montant vite, il retrousse délicatement ses manches de chemise laissant voir ses marques étranges semblables à celles de sa sœur aimée. Sauf que l’encre utilisée comme une sorte de tatouage est différente. Elle s’instille comme les étoiles d’un ciel nocturne. Pourtant il n’est pas un marqué. Et il ne semble pas gêné de les montrer. Talion pense avoir lu quelque chose dans le dossier de Julia à ce propos mais son compagnon de balade étant trop perturbant pour lui, il n’arrive pas à se souvenir précisément de quoi il s’agit. Cependant il est formel : c’est exactement le même modèle que celui e Julia. Le jeune noble remarque l’intérêt qu’a l’inspecteur pour ses bras et ne semble absolument pas gêner d’une telle fixette sur ses derniers.

- J’ai en effet les mêmes motifs que ceux que vous avez trouvé sur ma petite sœur. Finit-il par dire.

Sans même le regarder, il a su que l’inspecteur regardait intensément ses sceaux. Alejandro fixe Talion sans tourner la tête avec un sourire amicale et tranquille un peu difficile à interpréter. Les rayons du Soleil semble le rendre encore plus lumineux, ses yeux brille d’un bleu concurrençant le ciel en pleins jours avec ce qui semble être des éclats blanchâtre semblable à la Lune visible en plein jour.

- C’est une protection contre une malédiction que m’a jeté le père démoniaque de Julia. Elles ont été faites par l’Archimage Amos bien sûr mais aussi par le dragon divin du cosmos.

Eskan semble embêté tout à coup, il se frotta la tête en regardant le pauvre inspecteur ayant du mal à le suivre. Il sait que son ami va encore parler de choses qui ne semble pas exister et paraître farfelu ou bien même fou s’il en dit trop à Talion. Ainsi, il coupa poliment son ami.

- Euh… Je crois qu’on embête un peu l’inspecteur Talion. Vous étiez venu ici pour que je vous rendre un service n’est-ce pas ? Euh, ça ne te dérange pas si on écourte un peu notre balade afin que je puisse m’entretenir avec l’inspecteur Alé’ ?

L’Arcana regarde avec surprise son ami. Lui qui habituellement peu passer tout un après-midi auprès de lui c’est bien la première fois qu’il souhaite prendre congé de sa compagnie. Il est soudain bien curieux de ce qu’ils vont faire tous les deux mais par politesse il évite de faire cette indiscrétion. Il arrête ses pas ce qui fatalement arrêtent ceux des deux autres. Il sourit avec bienveillance à son ami en se mettant en-face de ses deux compères.

- Non, du tout ! Je vous laisse y aller dans ce cas-là je vais continuer un peu ma balade.

Eskandar est soulagé, il sourit gentiment à son ami.

- Merci ! A la prochaine et merci pour le thé et les gâteaux.

- Avec plaisir ! Nous recommencerons une prochaine fois. Peut-être également en votre présence messire inspecteur Talion. Je vous remercie pour votre agréable compagnie.

Voyant que Talion galère à lui fournir une réponse avec le regard intéressé et mystérieux de son ami posé sur lui, Eskan répond alors à sa place.

- L’inspecteur est souvent occupé mais euh… Peut-être un jour oui. Merci pour la balade et à une prochaine fois !

Les deux amis se laissent alors ici et Alejandro adresse un dernier sourire à chacun avant de partir de son côté. Eskan et Talion rejoignent le port silencieusement et lorsqu’ils ne sont plus sur le sable, le petit marqué remet ses chaussures.

- Désolé ! Il est un ami super mais c’est vrai qu’il est étrange. Ne faites pas trop attention, il peut parfois dire des choses bizarres… En tout cas il vous aime bien.

Il regarde l’inspecteur puis sourit.

- Bon ! Pour ce qui concerne nos affaires, je peux vous conseiller que nous nous mettions dans un endroit que vous apprécier, qui vous mets à l’aise et où vous vous sentez en sécurité. Sinon n’importe où ira, c’est pour vous.
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Dim 31 Mar - 14:18
Après un petit périple qui les mena à l’autre bout de la Citadelle, Talion et Eskandar se retrouvèrent bientôt au « B.W. altes Haus », un établissement bien connu de l’inspecteur qui le fréquentait assez couramment. Le jeune homme qui l’accompagnait en fut quelque peu étonné mais après tout, en y entrant et en découvrant l’ambiance quelque peu festive et agréable des lieux, il comprit mieux pourquoi ils étaient ici.

« C’est un endroit que j’apprécie tout particulièrement, je viens m’y détendre en général après le travail pour décompresser. » expliqua Talion.
« Oh, je comprend, ne vous en faites pas. C’est très charmant, ici.
- Bien, comment ça se passe alors ? » demanda Talion avec empressement.

Elfried, la patronne de l’établissement, vint à leur rencontre pour leur apporter un thé, et un café, comme ils l’avaient demandé.

« Décidément, Talion, vous avez de plus en plus d’amis, à ce que je vois ! Das ist gut !
- Hein ? Oh… Heu…
- Comment s’appelle votre charmant ami ?
- Oh ! Je m’appelle Eskandar Arshan, madame.
- Oh !! Nein ! Appelle-moi Elfried, min kneckes ! Pas de madame avec moi !
- Oui, pardon, Elfried !
- N’hésite pas si tu veux ein petit bout de strudel ou un stück de streusel, tu demandes à Elfried, elle sera heureuse, weisch.
- Merci, Elfried, ça sera tout ! » insista Talion, qui ne voulait pas qu’Elfried soit un peu trop insistante auprès d’Eskandar.

Il attendit que la patronne s’éloigne pour en revenir au sujet qui les amenait ici. Il était pressé de se plonger corps et âme dans cette tâche cruciale.

« Bon, alors ?
- Oh… Oui ! Allons-y ! Mais il va falloir que vous vous détendiez un peu et que vous soyez plus calme. On va commencer par fermer les yeux et inspirer longuement, puis expirer longuement aussi. Il faut que vous soyez complètement détendu. »

Talion se prêta volontiers à l’exercice. Il s’adossa à son fauteuil, ferma les yeux et commença à respirer lentement. Cette pratique était plutôt usuel chez lui, il faisait fréquemment cela pour se plonger dans son palais mental, exercer son esprit à mémoriser tout un tas de chose et pouvoir ensuite les analyser. C’était un peu son super pouvoir de détective, en somme.

« Parfait, maintenant, on va pouvoir commencer. » déclara Eskan.

Les mèches magiques d’Eskan s’enroulèrent autour des doigts de l’inspecteur qui sursauta très légèrement de surprise.

« Ne vous inquiétez pas, Talion, ce sont mes cheveux. C’est comme ça que l’on va rentrer dans votre esprit. Détendez-vous.
- Oui… C’est juste… surprenant… Je ne suis pas bien à l’aise avec les contacts physiques, c’est tout… » bougonna Talion.

Tout comme avec Sigrid, Eskandar et Talion se retrouvèrent dans la pièce entièrement vide et toute blanche qui servait d’intermédiaire entre leur deux esprits. L’inspecteur regarda autour de lui, surpris de se retrouver là.

« Oh ! Mais où sommes-nous, là ? » s’étonna Talion.
« Nous sommes dans un endroit entre votre esprit et le mien. Un endroit qui permet de faire le lien. Il va nous permettre de recréer un environnement qui vous est familier. Essayez de visualiser un lieu qui vous est agréable, que vous connaissez bien. Ça peut être un lieu que vous n’avez pas visité depuis longtemps. Il faut juste que ce soit un endroit que vous visualisez bien. »

Talion se concentra, et l’espace d’un instant, la pièce, qui était alors faites de murs totalement blancs et vierge, se transforma au fur et à mesure. Les parois se poussèrent, des meubles firent leur apparition, et les couleurs changèrent au fur et à mesure. Se forma là, une bibliothèque, avec plusieurs rangées de livres, elle était très imposante, il y avait également plein d’autres étagères avec d’étranges objets et autres artefacts tous plus curieux les uns que les autres. Il y avait, au centre de la pièce, un bureau en bois d’ébène, avec tout ce qu’il faut pour écrire, un presse papier, un encrier, des plumes de corbeau et des parchemins de qualité. Se trouvait là également quelques curiosité, dont une sphère posée sur un socle, translucide, à l’intérieur de laquelle se trouvait une sorte de nuage nébuleux, qui tournoyait sur lui-même et dont émanait une lueur pale et violacée. Il n’y avait pas de fenêtre, seulement des bougies et torches qui éclairaient les lieux, et une unique porte, un porte singulière, qui donnait cette terrible impression de mener quelque part, et partout à la fois.

« Ouah… C’est… C’est d’une netteté… C’est votre ancien bureau ? » demanda Eskandar.
« Pas tout à fait… C’est mon palais mental. Je me réfugie ici quand j’ai besoin de mémoriser et analyser des choses.
- Vraiment ? Un palais mental avec une telle précision ?
- Oui… J’y ai des objets que je possédais, ou que j’ai déjà analysé ou inventorié au sein de l’Inquisition. Je me rappelle exactement de leur fonction, leur particularité… Et là, ce sont les livres qui contiennent les connaissances dont j’ai besoin pour mes enquêtes.
- Wouah… Et bien… ça ne devrait pas être bien compliqué de replonger dans vos souvenirs alors ! Vous avez un esprit plutôt aiguisé, inspecteur. J’avais peur qu’il soit… plus sombre et plus chaotique.
- Pas quand je suis dans mon palais mental.
- Bien… Dans ce cas, on va directement passer à la partie suivante. Inutile que je vous montre comment ça marche, je crois que vous y arriverez sans démonstration. Concentrez-vous, à présent, Talion. Essayez de vous replonger dans le souvenir que vous recherchez, quelques instants avant que vous ne le perdiez. »

Talion ferma les yeux, essayant de se remémorer la journée. Il se plongea tout d’abord dans des souvenirs plus précis, ce moment de sa vie où il avait été inquisiteur de l’Ordre. Il possédait en ce temps là, un bureau similaire à celui qui correspondait à son palais mental, avec toutefois beaucoup moins d’artefact, et beaucoup moins de livres. Il y avait également une fenêtre et d’autres portes qui menaient aux bureaux voisins. Ce jour là, Talion étudiait attentivement un objet qu’il avait confisqué à un magicien retors lorsque le général Greywing, qui n’était à l’époque que Capitaine, entra dans la pièce. Il avait les cheveux noirs à l’époque, bien plus que maintenant, et il avait l’air plus jeune, tout comme Talion qui avait une tête de gamin, presque.

« Ha ! Talion, vous êtes là ! Parfait, j’avais justement une mission à vous confier ! C’est très important. Vous allez devoir vous rendre au village d’Allmendsberg.
- Vous vous foutez d’moi ? Vous savez ce que représente se village pour moi ? » s’emporta le jeune Talion.

A ce moment là, les murs, et les contours du souvenir semblèrent frémir, comme si les émotions de Talion rendait la vision de ce moment instable. Cependant, l’inspecteur garda son calme, et les deux spectateurs purent apprécier la suite de ce dialogue.

« Je sais, Talion… Mais il faut absolument que ce soit vous qui vous en occupiez ! Justement, c’est pour cela qu’il n’y a que vous qui puissiez vous en charger. Je sais à quel point ce sujet est sensible, que vous venez de cet endroit et qu’il vous est arrivé de terribles choses là-bas… Mais n’êtes-vous pas justement curieux d’en découvrir d’avantage ?
- Curieux ? Non, pas vraiment ! Mes parents y ont été massacrés, j’ai été sauvé de cette foutue secte qui s’y trouvait, et tout ce qui m’importe, c’est qu’ils ont été éradiqués à leur tour.
- Et bien… en vérité… non… si j’en crois ce que j’ai dans ces rapports de la région… Il se pourrait bien que ça ait recommencé… » soupira Greywing.

Le jeune Talion se leva brusquement, la colère se lisant sur son visage. Il se jeta vers Greywing et lui arracha des mains les parchemins qu’il tenait en main. S’ensuivit alors une violente dispute où l’inspecteur vociféra des injures en langue goth et où le capitaine demanda à son subalterne de se calmer. Ensuite de quoi, le Talion du passé étudia attentivement les documents avant de bondir de son fauteuil et quitter hâtivement les lieux.

« C’est là que ça devient plus compliqué à se rappeler. » déclara Talion du présent. « Je n’ai que de vagues souvenirs, même pour ce qui est du chemin que j’ai emprunté pour aller là-bas… à Allmendsberg…
- Ne vous en faites pas, on va y arriver… Il faut simplement faire ça petit à petit, par étape. »

Ainsi commencèrent les tentatives de Talion à se remémorer ne serait-ce que le moment où il partit de la Citadelle pour rejoindre Allmendsberg. Chaque fois qu’ils tentèrent de ressasser ce moment, les versions différaient, ce n’était jamais la même… Tout était confus, trouble et Talion s’énervait de ne pas y arriver. Au bout de ce qui parut des heures, Eskandar finit par apaiser Talion d’une vision idyllique avant de les faire revenir à la réalité physique.

« Pourquoi on s’arrête ? » protesta Talion.
« Vous avez fait beaucoup d’efforts, Talion, et vous vous épuisez mentalement, et moi aussi, je suis fatigué… On devrait faire une pause. C’est compliqué de démêler tout ça et je pense qu’on devrait prendre un peu de recul et de repos.
- C’est vraiment nécessaire ?
- Oui… je pense qu’une bonne nuit de sommeil pourrait déjà débloquer certaines choses. Demain, on recommencera, et vous irez bien plus loin.
- Je vois… Mon esprit à besoin de tout remettre en place, c’est ça ?
- Oui… enfin quelque chose comme ça. On gagnera beaucoup à le laisser se reposer.
- Bien… Merci Eskandar. Vous revoulez un thé ou autre chose ? C’est moi qui vous l’offre, j’insiste. Cela a du vous fatiguer, vous aussi. »

Étonnamment ou non, Talion se montrait une nouvelle fois encore très prévenant auprès d’Eskandar. Était-ce par intérêt ou par vraie bonté d’âme ? C’était probablement un peu des deux. Le jeune homme avait compris que l’inspecteur, malgré son caractère opportuniste, était également une personne avec un bon fond. La forme était parfois à revoir, mais Talion n’était pas un mauvais bougre, pas totalement en tout cas. Il avait sa part d’ombre, mais aussi une petite lueur de gentillesse et de civilité qui le rendait parfois attachant. Il n’aurait sans doute jamais accepté si ce n’avait été le cas, qui voudrait se connecter mentalement à quelqu’un de particulièrement désagréable et méchant ? Personne, probablement.
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Lun 1 Avr - 22:12
Eskandar est préoccupé mais il ne décline pas une invitation à prendre le thé ou toute autre boisson qui pourrait lui plaire dans la taverne. Il fait un signe de la tête positivement puis range ses mèches de cheveux sous son poncho épais. Il suit l’inspecteur jusqu’à la salle principale où se mêle tous les visiteurs. Ils commendèrent un café habituel pour Talion et un chocolat chaud pour son compagnon du jour. En attendant les boissons, Eskan regarde un peu autour de lui puis se perd dans une fresque au plafond représentant le Gothland. Il est visiblement dans ses pensées et lorsque l’inspecteur lui demanda s’il va bien le petit marqué se rend compte qu’il avait un peu délaisser le sujet de ses pensées.

- Oui. Fait-il d’un ton assuré. On va trouver pourquoi vous n’arrivez pas à vous souvenir de la suite. Pour le moment j’ai plusieurs pistes mais il va falloir en éliminer pour pouvoir suivre la bonne.

Le jeune homme se rend alors compte de la manière dont il vient de parler, surprit de lui-même.

- Oh pardon inspecteur ! C’est vous qui l’êtes ! Je ne veux surtout pas que vous vous sentez comme une affaire à résoudre.

Talion laissa couler un moment avant de vouloir lui répondre mais c’est ce moment que choisit Elfried pour apparaître avec les commandes. Elle y a glissée des Bretzels au chocolat à côté du chocolat chaud à l’intention d’Eskan en lui adressant un grand sourire accueillant. Le jeune homme la remercie en souriant et sent la délicieuse odeur qu’émet le petit Bretzel en pain d’épice avec un côté chocolaté. Eskan le prend pour regarder l’intérieur, très curieux, se demandant bien ce que c’est. Mais avant qu’elle ne reparte, le marqué l’interpelle.

- Attendez s’il vous plais ! Fait Eskan en regardant Elfried. Est-ce que votre établissement fait aussi auberge ? Si sinon où pourrais-je trouver pareil endroit ici ?

La question quelque peu étrange interloqua l’inspecteur qui se demande bien pourquoi le jeune homme voudrait louer une chambre, lui qui en possède une au sein de la Citadelle. De plus, puisqu’il s’agit d’un marqué, il en a une personnel dans l’aile qui leur sont réservées.

- Nein ! Hélas ! Mais je connais une petite Wirtschàft (auberge en alsacien) non loin d’ici maiiis souvent demandée. Et un peu de Geld's (monnaie) dans ses poches !

- Hum… D’accord. Merci !

Elfried repart avec son plateau contenant les quelques bières que d’autres clients ont commandé. Talion regarde Eskan et avant que ce dernier lui pose la question, le jeune marqué lui répond.

- Parfois, ma chambre à la Citadelle n’est pas un lieu paisible où je peux me concentrer. Ceux qu’on appel familièrement « les cinq » entre marqués ne sont pas forcément les pires mais on m’a prévenu que « s’ils t’ont dans le collimateur et que tu as des choses à faire alors reporte-les ou fait-les intelligemment. » Ils ont beaucoup insisté sur le fait de garder mes seaux, si celui apposé à ma tête avait été forcé et aussi sur l’importance de ne pas les briser. Je n’ai pas comprit un tel acharnement sur ceci avant que vous me montriez ce dont vous vous souvenez.

Il presse un peu sur le gâteau, le trouvant moue. Tripoter ce Bretzel est une manière pour lui d’occuper son esprit sur quelque chose de rassurant et agréable tout en parlant de sujet plus sombres. Parler des cinq lui ai inconfortable et se sachant observé de près par eux tout autant. Il fait une petite boulette entre ses deux doigts puis fini par goûter ce mystérieux biscuit. Étonnement, il trouve cela bon. Peut-être un peu écœurant.

- Vous en faites Talion, j’ai l’habitude de fuir les soucis. Avant l’Ordre j’ai beaucoup fait de pirouettes, d’esquives, de cachettes, de silences et de fuites à Uruk. J’ai simplement besoin d’un endroit où je peux moi aussi rejoindre mon palais mental. Avant de se quitter pour aujourd’hui on va tout de même faire un autre essaie et surtout, si cela vous va on ira voir ce dont vous vous souvenez après votre… Hum… Absence. Parfois pour mieux comprendre le « avant » il faut aller regarder dans le « après ». Si on ne parvient pas à vous débloquer dans cette deuxième séance alors cela enlèvera les quelques « pistes » si je peux m’exprimer ainsi.
Julia Agatha Borgès
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Mar 2 Avr - 18:18
Talion resta silencieux un instant. Il est vrai que ces foutu inquisiteurs posaient réellement des problèmes, surtout s’ils tournaient autour d’eux en cherchant la moindre occasion pour les mettre à l’isolement ou pire encore. Greywing n’attendait qu’un moment où Eskandar et lui transgresseraient une seule règle pour se débarrasser d’eux et leur faire porter le chapeau. Il fallait se montrer discret, mais surtout plus malin que le général.

« Hum… Oui… Je crois que ces types sont totalement à la botte de Greywing, et j’ai peur que ce dernier me cache quelque chose, qu’il n’ait pas envie que je retrouve mes souvenirs de ce moment. Il a peut-être fait quelque chose de compromettant, et ça l’arrangerait bien que je ne me souvienne pas. Hum… Si c’est aussi sérieux, je devrais peut-être en parler à des personnes plus haut placées, mais sans preuve, on va m’envoyer bouler… Surtout si je ne suis même pas sûr de ce que je dis. »

L’inspecteur réfléchit longuement, cherchant dans ses options, et il n’en voyait pas trente-six milles : il devait contacter Magnus Von Wasmeyer, ainsi que Winrart. Ils étaient les deux seules personnes qui pourraient potentiellement l’aider dans cette situation. Après tout, l’un était promis à devenir Gardien, l’autre… et bien il faisait parti des services de renseignements de l’Ordre, autant dire qu’il pourrait peut-être l’aider à enquêter sur les activités de Greywing.

« Je sais à qui m’adresser cela dit… Oh ! Et pour ton petit problème de… d’intimité, j’ai peut-être quelque chose ! »

Eskandar le regarda avec étonnement avant que Talion ne sorte d’une de ses poches une étrange clé argentée. Il la lui tendit et expliqua :

« C’est une clé magique ! J’ai réussi à l’obtenir auprès d’un grand mage de l’Ordre. Elle permet d’accéder à une salle magique qui n’existe que dans un certain plan de l’existence. Il te suffit de l’insérer dans n’importe quelle porte pour ouvrir la salle. Elle contiendra tout ce dont tu as besoin et tu serras littéralement introuvable. Elle ne marche qu’au sein de la Citadelle, par contre.
- Waouh ! Mais… Vous êtes sûr que vous voulez me confier un tel artefact ?
- Oui, je pense que je peux avoir assez confiance en toi pour ne pas la perdre, ni me la voler. »

Le jeune homme sembla quelque peu gêné, voir même ému.

« C’est que… Je ne pensais pas que vous pourriez me faire confiance à ce point. Personne, hormis quelques rares amis, n’ose me confier quoique ce soit de peur de… enfin vous voyez…
- Je sais… Je ne suis pas forcément mieux placé, tu sais ? En général, on me regarde toujours de travers. Avec ma dégaine et mes côtés bizarres, on a tendance à se méfier de moi quant ce n’est pas carrément du mépris. Ça a toujours été comme ça.
- Oh… C’est vrai que vous n’avez pas du avoir toujours la vie facile…
- Oh, je ne m’en plains pas, à vrai dire, je m’en fiche maintenant. J’ai appris à faire avec. Bon… Si tu es d’accord, on pourrait retenter de plonger dans mon esprit ! » s’excita Talion qui était toujours aussi impatient.
« D’accord ! Laissez-moi juste finir mon chocolat.
- Oh, bien sûr ! Prend ton temps… Mais pas trop quand même ! »

Ekandar pouffa de rire. Il y avait de quoi, l’inspecteur avait l’air aussi excité qu’un gamin. Après avoir terminé sa tasse, le jeune marqué fixa Talion et tous deux se replongèrent à nouveau dans leurs mondes spirituels interconnectés par ses pouvoirs angéliques. Cette fois, Talion tenta, avec l’aide d’Eskandar, de se rappeler le moment où il était dans le village, ce moment où il était parti à la traque des fanatiques. Cette fois, une vive douleur transperça le corps et l’esprit de l’inspecteur, c’est comme si tenter de se rappeler quelque chose de cet événement lui était douloureux, à la fois mentalement, mais également physiquement. À plusieurs reprises, Talion tenta de se concentrer mais la douleur était trop intense. À force d’essayer, Eskandar eut peur que l’ex-inquisiteur ne finisse par succomber à la douleur. Il tenta de comprendre pourquoi cela provoquait une telle souffrance et remarqua alors un détail surprenant : dans son dos, juste au niveau de sa nuque, Talion arborait un sceau qui luisait à présent d’une lueur rouge, intense et menaçante.

« Talion… Vous… Vous avez… Vous avez une marque dans la nuque !
- Hein ? Quoi ? Comment ça ? Quelle marque ? Oh ! Tu parles de mon tatouage de corbeau ?
- Mais non, là, là juste à côté du tatouage de corbeau. Il y a… un symbole, comme… ça ressemble à une marque de… un sceau. »

Il y eut un long instant de silence durant lequel Talion n’osa rien dire et passa sa main dans sa nuque, tout en tremblant de terreur. Si physiquement, il n’y avait rien, il sentait comme un sillon dans sa peau, en tout cas son esprit avait l’impression de pouvoir sentir une marque alors qu’elle n’était pas vraiment là. En revanche, elle continuait de luire intensivement, jusqu’à commencer à s’éteindre, puisque l’inspecteur ne tentait plus de se rappeler.

« Oh… Bordel… Qu’est-ce que c’est que cette merde ? » s’exclama-t-il. « Ne me dis pas que… Je ne suis pas un marqué, tout de même ?
- Je ne crois pas. J’aurai senti votre nature… Par contre, il se pourrait bien que quelqu’un vous ai apposé un sceau pour vous empêcher de retrouver vos souvenirs… un sceau magique.
- Alors c’était bien intentionnel ! Je ne suis pas devenu fou, on m’a abusé !
- Je n’en sais rien, Talion, mais… Mais votre sceau a commencé à luire quand vous avez essayé de vous rappeler, et il a arrêté, là.
- Qui a bien pu me… AAAARGH !!! »

La douleur était revenu. Talion avait tenté de se souvenir de qui aurait pu lui infliger cette marque, et de comment était-elle arrivée là, mais encore une fois, la marque se remit à luire intensément et à lui provoquer une douleur monstrueuse. Pourtant, l’Inspecteur insista plus intensément tandis qu’Eskandar tentait de l’en dissuader. Il aurait bien tenté de briser un sceau, de tenter d’user de sa magie angélique, mais pas là, pas où ils se trouvaient physiquement. Cela aurait été signer sa condamnation à se retrouver entre les mains des cinq… Talion, dans un ultime effort de se rappeler, tenta une fois de trop : la douleur le prit et l’accabla au point où il perdit connaissance, mais son effort ne fut pas tout à fait vain, car il aperçut, juste avant d’être envahi par la douleur, quelque chose, une lueur intense, un cercle de feu… un cercle de feu dans lequel se trouvait un pupille noir, une pupille comme celle d’un fauve, d’une bête féroce… Il sentit la réelle menace lorsque cet œil de flammes s’était posé sur lui. Il perdit alors connaissance, terrifié par ce qu’il avait vu… ou plutôt, ce qui l’avait regardé, lui, en retour.
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Dim 7 Avr - 13:07
Lorsque l’inspecteur Talion pu se réveiller, il était dans ses appartements, dans son lit. Combien de temps s’est-il écoulé depuis ? Un bref coup d’œil à la fenêtre après avoir tiré les rideaux lui en donnera une vague idée. Le petit matin. Encore un peu sombre, surtout parce qu’il y a des nuages gris dans le ciel qui n’aide pas le Soleil à éclairer les Midgardiens de la Citadelle. La réverbération des carreaux indique à l’inspecteur qu’il est encore dans ses habits de la veille mais qu’il a tout de même été déchargé de son manteau et de ses chaussures. Der Mantel, Albericht, l’arme spirituelle de Talion est sur son lit disposé par-dessus la couverture comme pour le couvrir ou bien le protéger. Quant à ses chaussures, loin de se trouver à l’endroit habituel elles aussi, sont simplement aux pieds du lit. L’inspecteur en est certain, il n’est pas lui-même allé dans son lit. Il tente alors de se souvenir de ce qu’il faisait et où il était avant de dormir et alors, en écarquillant les yeux il se souvenu. Il était dans sa taverne habituelle en compagnie d’Eskandar. Ils essayaient de retrouver ses souvenirs perdus et Talion se rappel à présent qu’il s’est évanoui en vain. Ou pas totalement. Talion se remémore de ce qu’il s’est passé avant que tout devienne noir et qu’il sombre dans l’inconscience.

Agité, il regarde un peu partout pour savoir qui l’aurait disposé ainsi dans son lit et l’obscure Albericht lui révèle alors son carnet personnel. Der Mantel l’avait précieusement gardé ainsi que Talion durant toute sa convalescence. L’inspecteur ouvre son carnet et un petit papier à lettre plié en quatre s’y trouve. Surprit, il le déplie en vitesse et commence à lire cet écriture rondelette assez petite et soignée mais restant plutôt scolaire en attachant avec grand soin chaque lettre entre-elles.

« Talion. Je suis désolé de ne pas avoir su vous arrêter lorsque vous vous êtes trop forcé à tenter de vous souvenir de ce qu’il vous ai arrivé. Il semblerait que même ma magie a rien pu faire pour vous réveiller alors j’ai préféré ne pas vous forcer et vous laisser vous reposer. J’ai emprunté votre clef et je vous ai mit dans la salle pour vous transporter jusqu’ici discrètement. Je me suis faufilé dans les ombres grâce à votre arme spirituelle qui m’a guidé jusqu’à votre logis. Il tenait à rester auprès de vous alors je l’ai laissé sur votre lit. Quant à votre sceau à côté de votre tatouage je l’ai recopier en-dessous de cet écrit pour que vous en ayez un aperçu. J’ai aussi fait une copie mais je ne l’ai pas sur moi. Je n’ai pas le droit d’accéder aux archives alors j’ai demandé à mon ami de le faire, Alejandro. Vous pouvez lui faire confiance. Il a deviné que je cherchais cela pour vous, c’est tous ce qu’il sait et il le comprend. Il a aussi accès à pas mal de livres dans la bibliothèque alors je le laisse faire ces recherches-là. Je suis dans la salle de la clef, je ne sais pas quand vous lirez cette note mais si j’y serais probablement encore. J’ai prit pour porte la votre à l’entrée. Si Alejandro arrive j’aurai besoin de lui pour tous ce qu’il a vu dans ses recherches. Bon, j’ai plus de place sur la feuille alors… A plus tard, Eskan. »

Effectivement, il a fait de son mieux pour que tout tienne en une seule page quitte à écourter la fin. Talion s’étonne d’Albericht d’avoir couvert un marqué angélique et de l’avoir conduit à sa suite. Cependant pour passer inaperçu c’était plutôt bien joué. Il y avait peu de chance que les cinq ou même Greywing sache que Talion est ici et encore moins où se trouve Eskan. Quant à Alejandro, il se demanda bien comment il a accès à pas mal de choses en étant simplement un musicien de l’Ordre. L’inspecteur se dit alors qu’il lui faudrait voir son dossier un jour pour savoir qui est ce frère lumineux qu’à Julia. Il se rend alors qu’il a malgré lui impliqué les deux Borgès de façon différente à son affaire avec Greywing. Tout à coup, l’on toqua à sa porte. C’était pas un tambourinage vif et pressé comme celui que peut faire Sigrid, ni un tapotement rigoureusement similaire comme celui de Linke. Plutôt un « toc, toc, toc » mélodieux et délicat. Avant que l’inspecteur, qui s’était pointé derrière la porte, pu demander qui était derrière on s’annonce à lui.

- Inspecteur Talion vous êtes réveillé ? Demanda une voix charmante et inquiète. C’est Alejandro Borgès et herm…

- Ben chef ! Fait soudainement une voix féminine et reconnaissable. J’vous ai entendu hein ! Hé !

Talion eu d’autre choix que d’ouvrir non sans un soupir prononcé.

- Déjà habillé ?! S’étonne Sigrid qui regarde son chef puis Alejandro puis encore son chef. Chef… Va falloir vous décider hein ! Non parce que… Vous ne pouvez pas avoir les deux !

Alejandro a apporté un petit panier repas délicatement empaqueté dans un linge en dentelle blanche dans un panier en osier comportant un petit ruban bleu ciel allant parfaitement avec la tenue du jour de sieur Borgès. Un innocent panier sentant la rose et le café ainsi que la viennoiserie. On aurait dit un petit geste tendre d’un amant rapportant le petit déjeuné au lit de sa tendre moitié. Peut-être est-ce l’air qu’Alejandro veut donner pour ne laisser aucune interprétation à autre chose et ainsi garder une partie du secret qu’il détient ? Ou bien est-ce si naturel pour lui qu’il ne se rend même pas compte que l’on pourrait interpréter son geste comme Sigrid ? Borgès se contenta de sourire à la remarque de la vigridienne effarée sans pour autant dissiper tout malentendu.

- Puis-je prendre pendant quelques heures votre sergent-chef dame Sigrid ? Vous aurez qu’à venir ce soir au « salon de Chantevent » je vous invite pour une petite représentation de violon que je vais donner.

Sigrid fait de grands yeux qu’elle reporte sur Talion.
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Dim 7 Avr - 14:46
Talion regarda alternativement sa subalterne et le distingué Alejandro Borgès, complètement perdu dans cette situation grotesque. La féra, en entendant les derniers mots du sieur Borgès regarda son chef avec étonnement, presque comme choqué par la situation et dit alors :

« Non mais… Vous faites ce que vous voulez, chef, hein ? Moi je veux pas me mêler de ce qui me regarde pas, mais vous devriez quand même prévenir Julia de votre relation avec son frère, ça serait plus correct.
- Mais enfin, mais qu’est-ce que vous racontez, Sigrid ? » grommela Talion qui ne voyait pas vraiment où Sigrid voulait en venir.
« Oh, allez chef ! On me la fait pas à moi ! Vous allez me dire que ce beau jeune homme bien habillé et qui vient vous apporter un petit panier repas vient innocemment ? »

Talion percuta et se claqua une main sur le visage en soupirant très bruyamment. Il se tourna alors vers Alejandro Borgès avec un mélange de colère et d’embarras.

« Excusez-moi un instant, Sir Borgès, je reviens ! »

Il attrapa Sigrid par les épaules et l’embarqua loin du noble musicien qui les regarda s’éloigner avec stupeur, ne comprenant visiblement pas la situation. Talion s’emporta alors , se mettant à gronder sa subalterne.

« Non mais qu’est-ce qui vous prend ? Arrêtez d’imaginer des histoires à l’eau de rose, Sigrid ! Je ne suis ni attiré par le frère, ni par la sœur ! Je n’ai pas le temps pour les romances !
- Mais chef !! Je comprend pas ! Si y a rien entre vous et m’sieur Borgès, pourquoi il vous apporterait le petit déjeuner au lit ? Surtout avec un petit nœud et tout sur le panier. On dirait un amant qui apporte le petit déjeuner à sa moitié !
- Bordel de merde !!! Arrêtez de lire des romans d’amour Sigrid ! Borgès a juste voulu me rendre service, probablement que son geste était simplement un acte bienveillant de sa part. Il ne se passe absolument rien entre moi et lui ! Je ne le connais que depuis hier, je lui ai à peine parlé.
- Ouais… ben visiblement lui, ça l’a pas laissé indifférent ! Héhéhéhé !
- Mais bordel, puisque je vous dis qu’il n’y a rien. Je ne savais même pas qu’il allait débarquer avec ça ! Je ne l’attendais absolument pas.
- Vous savez, y a pas de honte à avoir une aventure avec un autre monsieur, chef.
- Foutez moi le camp, Sigrid, et en vitesse, avant que je ne décide de vous enterrer vivante, quelque part dans la Citadelle.
- Mais chef…
- Foutez l’camp, exécution ! » insista Talion.

Et Sigrid partit en haussant les épaules, visiblement frustrée de ne pas avoir le fin mot de l’histoire. Talion tourna les talons et revint auprès d’Alejandro Borgès.

« Excusez-moi… Je devais remettre les choses au clair avec ma subalterne. Elle a une fâcheuse tendance à confondre ses fantasmes avec la réalité.
- Oh, ne lui en voulez pas, Inspecteur. En tant qu’artiste, je suis bien placé pour comprendre à quel point notre imagination peut avoir une grande place dans notre vie. Sigrid doit être une personne sensible, avec beaucoup d’esprit et beaucoup d’imagination. C’est une bonne chose.
- Heu… Oui… Hum… Si vous le dites. Vous vouliez me voir ?
- Et bien, Eskandar m’a tenu au fait de vos avancements sur la recherche de vos souvenirs, et du petit incident qui s’est produit hier. Mon pauvre ami, comme je m’inquiétais de votre état, je me suis dit qu’il serait bienvenu de vous apporter quelque réconfort après cette dure et terrible épreuve. J’ai donc pris l’initiative de vous confectionner un petit déjeuner et vous l’apporter à votre chambre. »

Talion regarda Alejandro d’un air à la fois interrogatif et soupçonneux, avant de fixer le panier puis à nouveau son interlocuteur. Il chercha à comprendre mais son esprit semblait un peu long à la détente. Il fronça les sourcils d’un air dubitatif.

« Attendez… Quoi ?
- Et bien oui ! Je me suis dit qu’après une telle épreuve, vous auriez besoin de reprendre des forces, sergent-chef. Je vous ai apporté du café, un jus d’orange fraîchement pressé, et quelques viennoiseries d’une boulangerie dont je suis le client régulier. Ils font de petits merveilles sucrées dont vous me direz des nouvelles.
- C’est… pour moi ? » s’étonna Talion.
« Puisque je vous le dis ! Ah ah ! Ne soyez donc pas gêné, inspecteur. Acceptez donc ce présent de bonne grâce. » dit-il avec un sourire franc.

Talion regarda Alejandro avec stupeur avant de se saisir du panier qu’il lui tendait.

« Heu… oui… et bien… Entrez, entrez. » l’invita Talion avec stupeur.

Talion entra avec Alejandro dans sa chambre et lui présenta une chaise qui se trouvait devant une petite table dont se servait Talion pour soit écrire, soit poser des affaires, rarement pour y manger. Il dut même rapprocher une deuxième chaise qui se trouvait au fond de la pièce, qui lui servait surtout à poser ses vêtements le temps de se changer le matin. Il prit place en face de l’artiste et le regarda déballer le panier avec grand soin. Fier de lui, Alejandro lui déclara :

« Et voilà, Inspecteur ! Un petit déjeuner digne de ce nom. J’espère qu’il vous plaira et que je ne vous importune pas trop par ma présence.
- Je… Non, non ! Je suis juste… surpris, c’est tout. Je ne m’attendais pas vraiment à ça, ni à quoique ce soit d’ailleurs.
- Allons, allons, Inspecteur. Les amis de mes amis sont mes amis. Dès que j’ai appris que vous aviez eu un malaise, j’ai tout de suite entrepris de vous rendre service. Eskandar était inquiet à votre sujet, il fallait bien que je fasse quelque chose pour vous. Prenez place, je vous sers du café ?
- Heu… oui… volontiers… » répondis Talion, toujours dubitatif.

Alejandro, dans un geste aussi délicat que théâtral, se mit à servir l’inspecteur, un sourire aux lèvres. Ses manières étaient digne de son rang, et emprunte d’un tel charisme que Talion n’arrivait pas à le quitter des yeux. Il le remercia et porta sa tasse à sa bouche. Le noir liquide aux arômes intenses coula dans sa gorge, passant sur sa langue dans de multiple saveurs que l’inspecteur apprécia au-delà de ce qu’il avait connu avec une telle boisson.

« Oh… Heu… Il est réellement très bon, ce café ! C’est vous qui l’avez préparé ?
- Moi-même. J’achète les grains auprès d’une petite épicerie fine qui les fait venir de Macédène. Ils ont une saveur particulières, surtout quand on a l’art de maîtriser la moulure et la cuisson. La torréfaction de ces grains a été faite dans un atelier de Laguria que je connais bien, puisque celui-ci appartient à ma famille. Qu’en dites vous ?
- C’est un régal ! Les arômes sont très prononcés, il n’y a pas trop d’amertume, mais assez pour que cela me plaise.
- Vous m’en voyez ravi, Inspecteur. J’espère que vous apprécierez tout autant ces délicieuses viennoiseries. Elles sont confectionnées chez un boulanger du Gothland, installé dans la Citadelle, chez qui, comme je vous l’ai révélé plus tôt, je me rend régulièrement pour y acheter quelques douceurs, non pas forcément pour moi, mais également pour régaler mes amis. Cela ne devrait donc pas trop vous dépayser, je crois.
- Heu… Sans doute, oui… merci. »

Talion pris une des pâtisseries et reconnus assez immédiatement celle-ci à sa forme de croissant de lune. Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, il ne s’agissait pas de croissants du frankreich.

« Des kipferls ? Oh ! Et bien merci ! Vous avez visé juste, Sieur Borgès.
- Je vous en prie, Inspecteur. Goûteriez-vous au jus d’orange frais ?
- Oh… heu… oui, bien sûr.
- Ce sont des oranges qui proviennent des plantations de la famille Borgès, de notre jardin privé. Il n’y a rien de plus délicat et de plus fruité que ces oranges-ci, je peux vous l’affirmer. »

Et ainsi, Talion put déguster un savoureux jus d’orange qui n’avait rien à voir avec les breuvages terriblement acides qu’il avait pu boire jusqu’à présent. Non, ce jus d’orange là était tout de douceur et d’arômes fruités et savoureux. Il laissa ses papilles apprécier la boisson et dut admettre :

« C’est vrai… je n’avais jamais bu un jus d’orange aussi délicieux. Et bien… Je suis flatté par vos attentions, Sieur Borgès. Je suis simplement surpris que vous vous soyez donné autant de mal pour moi. »
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Sam 13 Avr - 10:20
Cela rend extrêmement joyeux Alejandro que l’inspecteur apprécie toutes ses petites attentions. Sieur Borgès est ravit et sa bonne humeur inonde la pièce. Il ne quitta pas des yeux Talion, de son air satisfait, profitant de ce moment avant que débarque Eskan. En effet, celui-ci ouvre la porte d’entrée de l’inspecteur avec la clef spéciale. On vit derrière-lui la pièce servant de bureau entre autre plutôt lumineuse. Le petit marqué sourit en les voyant avec un certain soulagement. Il referme la porte à clef puis va vers eux. Alejandro se leva et salua son ami d’un geste distingué.

- Déjà de retour ? S’exclame Eskendar.

- Oui, j’ai prit le temps de vous apporter un petit quelque chose. Du thé à la rose cela te conviens-t-il ?

- Oh euh oui. Merci ! C’est gentil.

- Installe-toi, il y a aussi des viennoiseries Gothlandaises.

- Ah mais… Tu es sûr ? Il regarde son ami remplit d’enthousiasme et s’assit en lui évitant de répondre à sa question. Tu fais un formidable acolyte ! Ah ah !

Ainsi Eskan pu prendre son petit déjeuné en compagnie de Talion. Alejandro s’est alors assit élégamment sur le bord du lit face à eux. Il ne prend rien, signe qu’il a sûrement déjà mangé et bu avant de venir. Le dos bien droit et les épaules lâches, il croise ses jambes et dépose ses mains sur son genoux. Ses yeux doux contemplent la scène, fier d’avoir ravit les deux compères. Eskan semble avoir prit l’habitude de se faire chouchouter par son ami et collègue musicien contrairement à Talion. Il n’hésite pas à se servir et lâcher des petits « hum ! » de plaisir. Il bu la moitié du jus d’orange sans se faire prier, sachant déjà le goût d’un tel breuvage.

- On ira dans la pièce pour parler ? Demanda Eskan après avoir fini son kipferls.

- Nul besoin, restaurez-vous sans hâte !

Soudain, des sortes de lignes d’un violet foncé partant du coin des lèvres d’Alejandro Borgès se reliant en formant un losange dans chaque coin apparaissent alors qu’il formule trois mots sans émettre de son. Si on peut lire sur ses lèvres, il a dit « Silencio Reverso Bruma ». Et à la seconde qu’il prononce ces trois mots une épaisse onde les enveloppe. Elle ne fait pas mal, c’est une onde plutôt chaude et d’une relative transparence. Elle resta tel un dôme autour des trois compères. Les lignes aux coin de ses lèvres avaient disparus mais pas son sourire ravissant. L’une de ses bagues luit un peu plus que les autres et Talion perçoit que parmi toutes celles raffinées et en or sertis de diamants et d’aigue-marine, il y en avait une qui sembla fait en argent et n’affiche aucune pierre. Il sent l’esprit spirituelle d’une arme à son doigt qui s’est comme « réveillée ». Cependant, l’esprit contenu dans la bague resta passive puis sa lumière diminua fortement.

- Parlez sans crainte, personne ne nous entendra ni ne pourra voir clairement ce qu’il se passe à l’intérieur de l’onde. Je l’utilise majoritairement pour composer de nouvelles musiques ou bien chansons sans perturber qui que se soit dans ma chambre.

- Ouah ! S’exclame Eskan.

- J’ai pu faire ce que tu m’avais demandé. Continue Borgès. Je suis allé aux archives grâce à une connaissance et j’ai pu avoir accès à vos rapports inspecteur. Le seul ne figurant date de quelques années et est sûrement celui que tu voulais que je trouve. Ce n’est pas qu’il a disparu, comprenez qu’il est indisponible. Ma connaissance n’avait pas d’accréditation assez forte pour cela car il aurait fallu qu’il soit un gardien ou bien un capitaine et pas n’importe lesquels. De plus, quelqu’un l’avait déjà en sa possession au moment où j’y suis allé. Comme j’ai commencé par cela, c’était hier en fin d’après-midi.

- Mince ! Tu es sûr qu’il s’agissait bien de celui-là ?

- Certain. J’ai lu, bien qu’un peu en diagonal, tous les rapports de votre main inspecteur ainsi que d’autres les complétant. J’ai remercié mon laisser-passer puis je suis aller à la bibliothèque. Là, nul besoin de demander à un tiers un service car je m’entend à merveille avec ma bibliothécaire en cheffe. Elle m’a montré tous ce qu’elle pouvait en livre sur les sceaux exceptés les collections interdites. Il y a des pages d’un sceau très similaire en mémoire que j’ai lu à voix haute. Tout est dans mon esprit Eskan.

- Eh bien ! Merci beaucoup Alé’ ! S’étonne encore le petit marqué. Nous allons aller dans ton esprit pour chercher tous ce que tu as vu, cela ne te dérange vraiment pas ?

- Nous ? Oh ? Vous serez tous les deux ?

Alejandro sembla un peu soucieux et réajusta quelques mèches de cheveux. Il se demanda si son ami pouvait lire ses pensées lors de son petit vagabondage et s’il allait voir ses divagations et autres moments intimes gênants comme sa toilette du matin. Le petit marqué comprit et fait de grands yeux.

- Ah mais on va juste voir les séquences que tu veux bien nous montrer ! Désolé si ce n’était pas clair !

Sieur Borgès semble alors soulagé et afficha de nouveau son sourire franc et charmant. Il lui fait signe que tout était bon pour lui et insiste en leur disant qu’il y a aucun problème. Son âme charitable ravit Eskan et troubla fortement l’inspecteur Talion. Avant que tous ce petit monde commence à manigancer, ils finirent leur petit déjeuné sous les yeux dansant d’Alejandro.
Julia Agatha Borgès
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Sam 13 Avr - 12:25
Les séquences que le sieur Borgès voudrait bien leur montrer, hein ? Talion se demandait bien ce que pouvait cacher Alejandro Borgès à leurs yeux, sans doute quelques secrets un peu gênants qui le mettrait dans le plus grand des embarras. L’inspecteur ne voulait pas vraiment savoir, même si au fond, sa curiosité était piquée. Néanmoins, il avait eu la délicatesse d’aller chercher des informations qui seraient utiles à leurs recherches, ainsi il avait gagné le respect de Talion et ce dernier ne chercherait pas à découvrir ses petits secrets.

« Vous êtes prêts, Inspecteur ? » lui demanda Eskandar alors que leur petit déjeuner était définitivement terminé.
« Oui, oui ! Allons-y ! »

Talion avait hâte de savoir ce qu’avait bien pu découvrir Alejandro Borgès, bien qu’il soit encore plus curieux de savoir pourquoi cet homme l’aidé avec autant de ferveur malgré qu’ils se connaissent à peine. L’inspecteur n’avait pas l’habitude des âmes charitables, surtout quand celles-ci ne demandaient rien en échange. Après une préparation minutieuse, Arsham et Talion plongèrent dans l’esprit de Sieur Borgès dans l’espoir d’y voir ce qui pourrait les mener sur un début de piste. Là, ils purent voir la vision claire et précise de la bibliothèque au travers des yeux d’Alejandro. La sensation était assez étrange pour Talion qui frémit quelque peu de surprise.

« Aaaah ! Mais qu’est-ce que…
- Ne vous inquiétez pas, Talion. Nous sommes dans les souvenirs d’Alejandro. Du coup, on voit à travers ses yeux ce qu’il a vu.
- Oh… Je vois… Bon… est-ce qu’on peut accélérer jusqu’au moment où il voit le symbole dans le livre ? C’est tout ce qui m’intéresse…
- Vraiment ? Vous ne voulez pas voir le reste ?
- Non, pas de temps à perdre. Allons à l’essentiel, je veux savoir ce qu’il a découvert sur cette marque. »

Eskan et Alejandro s’échangèrent quelques mots par la pensée, histoire que ce dernier se concentre sur le moment où il avait lu ce qu’il avait trouvé sur la marque. Cela alla très vite, même si la vision se flouta très légèrement pendant un moment. C’est là que Talion découvrit devant lui un livre ouvert, avec un symbole qui devait ressemblait à ce qu’il avait dans le dos. Il n’en savait rien, puisqu’il ne l’avait pas vu lui-même, mais Eskandar affirma que c’était bien ça. Les mots inscrits sur les pages, résonnèrent à son esprit comme si Alejandro les lisait dans sa tête au fur et à mesure que son regard les décryptez.

« Une marque de l’oubli ? » s’étonna Talion.
« Vous savez ce que c’est, Inspecteur ? » demanda Alejandro.
« Hélas, oui… J’en ai déjà vu sur quelques victimes au cours de ma carrière d’Inquisiteur. Ce sont des marques particulièrement difficile à enlever… Seul un puissant magicien aurait pu m’imposer ce genre de marque… ou alors un prêtre avec beaucoup de connaissance… Un gourou de secte par exemple. Ce n’est pas impossible que les membres de la secte des enfants de Moloch aient pu me l’apposer… Mais difficile de croire qu’il s’agisse d’un acte de Greywing… Sauf si il a à ses ordres un type capable de m’apposer ce genre de sceau… »

Eskandar finit par couper la connexion entre leurs esprits et le petit groupe se retrouva à nouveau dans le monde physique. La discussion reprit donc de vive voix.

« Nous pourrions peut-être trouver un puissant mage qui puisse vous retirer cette marque ? » proposa Alejandro.
« Hum… C’est plus compliqué que ça. Ce genre de sceau est actif, la plupart du temps, si on essaie simplement de le retirer, le sujet peut subir de graves séquelles et perdre complètement la mémoire. Le mieux pour faire disparaître ce sceau, c’est trouver le responsable et lui demander de retirer la marque… ou bien simplement le tuer.
- Vous ne pensez pas qu’on pourrait demander simplement à un puissant mage de rendre le sceau inactif et ensuite l’enlever ? Les mages puissants, ce n’est pas ce qui manque à la Citadelle. » proposa Eskandar. « On pourrait demander… à Amos par exemple ? Peut-être même qu’un Gardien spécialisé dans le domaine pourrait suffire.
- Hum… ça pourrait se tenter… Mais j’ai moyennement envie de prendre le risque de finir avec la cervelle bouillie…
- Vous proposez qu’on retrouve le mage qui vous a fait ça ? » demanda Alejandro.
« C’est une idée qui m’a traversé l’esprit, oui, mais le problème, c’est de découvrir qui a fait ça, et le forcer à briser le sceau… ou à défaut le tuer.
- En fait… Je pense que je pourrais défaire cette marque, Talion. »

L’inspecteur fixa Eskandar avec un air d’interrogation et celui-ci s’expliqua :

« Si je me libère d’un sceau, je pourrais faire appel à mes dons angéliques et…
- Non, Eskan ! » répondit fermement Talion. « Je refuse que vous preniez ce risque pour moi. Même si nous prenons toutes les mesures possibles pour cacher cette opération, le risque est trop grand ! Je n’ai pas envie que vous vous mettiez en danger et les autres à ce point. Dans la mesure du possible, j’aimerai que l’on s’y prenne autrement. J’avoue que cette proposition est très tentante et qu’elle nous éviterait bien des efforts… mais à quel prix ? Non, croyez-moi, cela vaudrait mieux qu’on en vienne pas à cette extrémité. Je vais enquêter sur l’entourage du Général Greywing, peut-être qu’il s’agit d’un de ses proches. En fouillant leur dossier j’en trouverai peut-être un capable d’une telle magie. À ce moment là, je me débarrasserai de lui, d’une manière ou d’une autre.
- Vous ne comptez tout de même pas assassiner quelqu’un, Inspecteur ? » s’inquiéta Alejandro.
« Si, pourquoi ?
- Oh… allons… Hum… C’est très charitable à vous de vouloir protéger Eskandar, Inspecteur. Mais tout de même… assassiner un membre de l’Ordre… Ne vaudrait-il pas mieux opter pour la solution de notre ami ? Peut-être qu’en nous préparant convenablement, nous pourrions éviter tout incident… Ôter la vie d’une personne pour briser cette marque… cela me paraît quelque peu disproportionné, si vous voulez mon avis. » proposa le noble.
« Ça ne me plaît pas ! Eskandar risquerait gros ! En plus, l’Inquisition l’a déjà à l’œil, alors s’ils découvrent qu’il s’amuse à briser des sceaux… Ce n’est pas évident de le savoir, certes, mais ils ont des méthodes parfois très invasives et… J’aimerai autant qu’on évite cette solution. » protesta Talion.
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Dim 14 Avr - 11:12
Les arguments de Talion sont de poids, les deux amis se rendent à l’évidence que la solution de facilité en apparence à en réalité de durs répercutions. Surtout, sur le petit Eskan qui a jamais côtoyé les inquisiteurs, les cinq étant des spécialistes mais sans être de l’inquisition. L’autre méthode semble plus difficile, il faudrait retrouver celui qui a imposé ce seau sur l’inspecteur et lui demander de le briser. Sachant qu’il y a tout de même très peu de chance qu’il ou elle accepte. D’où la solution envisageable selon Talion de tout simplement l’éliminer. Mais cette alternative ne plaît pas aux deux acolytes de l’inspecteur, celui-ci ne s’étant pas entouré de personnes peu scrupuleuse. Aucune chance que ces deux-là est déjà tué quelqu’un. Eskan a sûrement jamais penser à une telle extrémité malgré sa vie de saltimbanque d’Uruk avant l’Ordre. Quant à Alejandro, il peut lui arriver des pensées plus sombres mais il les garde pour lui. Difficile de lire dans l’esprit d’un tel personnage, l’inspecteur a bien du mal à se positionner.

- Il y a sûrement d’autres méthodes pour pousser quelqu’un à retirer votre seau mais avant de fixer son sort, trouvons-le. En conclu-t-il.

- Tu n’es pas obligé de nous aider de nouveau Alé’… Euh… Tu pourrais avoir des ennuis non ? S’inquiète Eskan. C’est déjà très gentil à toi d’avoir fait tous cela pour nous.

- C’est un réel plaisir que de vous porter assistance.

Alejandro se lève avec élégance sans quitter des yeux ses interlocuteurs. Il débarrasse ce qu’il a apporté dans son panier de manière bien ordonné. Eskendar commence à se demander pourquoi il se donne tant de mal avant de se dire qu’il doit se sentir peut-être un peu seul. Ou alors cela lui plaît de résoudre des mystères comme son personnage Julius ? Enfin, il se souvient alors que son ami est plutôt à regarder les hommes et il suppose que peut-être l’inspecteur Talion lui plaît ? Les « choses de l’amour » n’intéresse pas particulièrement Eskan car celui-ci est plutôt timide et se pense condamné à être éternellement célibataire avec tous ses sceaux sur sa peau et sa nature angélique.

- Pour débusquer quelqu’un il y a plusieurs méthodes, continu le jeune noble. Le faire discrètement en essayant qu’il ne le sache pas ou bien le faire sortir de sa cachette se sachant recherché par exemple. Je ne suis pas un expert en la matière mais je m’inspire beaucoup de faits réels pour les romans.

- Ah ! C’est vrai sergent-chef Talion, je ne sais pas si vous le savez. Alejandro, en plus d’être musicien et compositeur, peint et écrit. Et ses romans sont sur un jeune noble qui résout des mystères dans un monde imaginé par lui avec des gens qui volent !

- Ah euh… Certes, j’écris cela mais ce monde vient de ma mémoire, non de mon imagination. Cependant, je ne vais pas utiliser l’inspecteur pour écrire la suite des aventures d’Akeldama.

- C’est vrai ?

- Non voyons ! Si je vous aide c’est de bon cœur. Je pense que je peux vous être utile, j’ai des connaissances et un statut me permettant quelques fantaisies. Et puis je n’ai pas encore trouver le compagnon idéal pour le héro de mon roman, j’ai l’impression qu’il pourrait être là mais son nom m’échappe. Enfin ! Revenons à notre sujet je vous prie.

Il prends son panier blanc comme l’on prendrait un sac à main.

- Dits-moi ce que je peux faire pour vous inspecteur, j’aimerai être votre mécène.

Eskendar le sent à présent, malgré le trouble lancé par Talion sur sa méthode plutôt radicale, son ami semble porter un certain intérêt sur lui. Il ne sait pas quoi en penser mais espère que toute cette histoire se terminera bien.
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Dim 21 Avr - 13:16
Talion regarda Alejandro avec stupeur. Ainsi donc, il était également écrivain en plus du reste ? Il était curieux d’en apprendre plus sur ses ouvrages, d’autant qu’il était lui-même assez féru de lecture.

« Attendez, quoi ? Vous écrivez, vous aussi ?
- Oui, absolument ! » répondit Alejandro avec enthousiasme. « Seriez-vous également un écrivain à vos heures perdues, Inspecteur ?
- Et bien… oui, en fait. J’utilise parfois mon temps libre à écrire quelques histoires d’horreur.
- Fantastique ! Si j’avais su que vous étiez vous aussi un passionné de littérature, je vous aurais ramené un ou deux romans dont je suis l’auteur. N’auriez-vous pas quelques écrits à vous dont vous pourriez nous partager la lecture ? »

L’Inspecteur haussa les sourcils, surpris par l’intérêt de Sire Borgès pour ses écrits. Il ne l’avait pas imaginer lire des romans d’horreur, mais peut-être s’intéressait-il à tout type d’écrits, après tout.

« Heu… Et bien… sans doute, oui. Mais… Ce n’est pas vraiment le moment de faire un atelier lecture, là ! » fit remarquer Talion.
« Il est vrai, il est vrai ! Pardonnez mon enthousiasme, Inspecteur Talion, mais savoir que vous êtes également féru de littérature me rend extatique.
- En ce cas… Et bien disons que nous nous pencherons d’abord sur l’enquête, et quand nous nous octroierons un moment de répit, nous pourrions échanger quelques lectures. »

Le sourire aux coins des lèvres de l’artiste s’élargit tandis que Talion prononçait ces mots. De toutes évidences, Alejandro y voyait là une belle occasion.

« Une telle perspective me remplit d’allégresse, Inspecteur. J’ai donc votre parole ?
- Heu… oui, bien sûr. Disons ce soir, quand nous serons épuisés par l’effort, à moins que je ne sois trop accaparé par mes recherches.
- Merveilleux ! J’ai grand hâte de découvrir vos écrits d’épouvante.
- Heum… Certes ! Cela dit, j’aimerai vraiment qu’on en revienne au sujet qui nous réunit en cet instant !
- Oh, oui, pardon, Inspecteur. Je m’enthousiasme, et j’en oublie les priorités. Que comptez-vous donc faire à ce propos ?
- Je pense que dans la situation actuelle, nous devons en premier lieu faire preuve de la plus grande discrétion quant à la recherche de l’individu qui nous intéresse. Si toutefois, la discrétion n’est pas suffisante pour débusquer notre homme, il sera temps d’user de méthodes différentes et de faire en sorte qu’il se dévoile à nous.
- Je vois, si la première méthode ne marche pas, nous userons de l’autre.
- Exactement ! »

Talion eut à peine le temps de prononcer ce mot que l’on frappa à la porte de sa chambre. Incongru, l’Inspecteur se leva et alla ouvrir. Il se retrouva nez à nez avec le sergent Straüss qui avait l’air passablement irrité.

« Ah !!! Talion ! Vous êtes en vie, à ce que je vois ! Que faites-vous encore dans votre chambre à cette heure là ? Sigrid m’a rapporté de curieuses choses à votre sujet et je commençai à m’impatienter de votre absentéisme malvenu ! Mais… »

Linke s’aperçut alors que Talion n’était pas seul et avait de la visite, une visite qui correspondait terriblement à ce que Sigrid lui avait raconté. Il en resta pantois et regarda alternativement son chef et ses deux hôtes.

« Qu’est-ce que ça veut dire ?
- Cela ne vous regarde pas, Linke.
- Oh, je crois qu’au contraire, cela me regarde ! Qu’est-ce que vous manigancez encore, Talion ? D’abord nous inspectons Dame Borgès, et maintenant vous fréquentez son ami et… son frère ???
- Et bien… oui ! Il s’agit bien d’Alejandro Borgès, cela vous pose un problème, Sergent ?
- Mais enfin… mais… OUI !! D’autant si cela vous fait manquer les heures de bureau ! Vous devriez être à votre poste, bon sang !
- C’est vrai, mais j’ai des choses bien plus urgentes à faire que de régler de la paperasse ! Vous vous souvenez de ce dont on a parlé ces dernières heures ?
- Plaît-il ?
- Par rapport à qui vous savez… »

Linke fronça les sourcils avant de hocher la tête en signe d’acquiescement.

« Et donc ?
- Et donc j’ai un début de piste sur ce qui m’est arrivé ce jour là. Et j’ai la certitude que mes souvenirs ont été altéré par un sort.
- Je vous demande pardon ?
- Entrez ! Je vous expliquerai une fois à l’intérieur du dôme de silence.
- Du dôme de silence ? Mais qu’est-ce que vous me chantez là, encore ? »

Talion, perdant patience, tira Linke à l’intérieur de sa chambre et referma soigneusement la porte. Ils passèrent à l’intérieur du dôme de silence qu’avait produit Alejandro et l’Inspecteur planta son sergent au beau milieu.

« Bon, je vous explique : grâce à l’aide d’Eskandar, nous avons découvert que le jour où j’ai commis les actes qui m’ont valu d’être radiés de l’Inquisition, il se trouve que ma mémoire a été altéré par un sceau magique qui m’empêche de me souvenir de quoique ce soit des événements !
- Quoi ? Mais… Comment ?
- Ce sont les pouvoirs d’Eskandar, ils permettent de plonger dans les souvenirs d’autrui…
- Vous vous servez des pouvoirs angéliques d’un Marqué, Talion ? Mais vous avez perdu la tête !?
- Taisez-vous, espèce d’abruti ! On s’en fiche de ça ! Ce qui est important, c’est de savoir que ma mémoire a été altérée. Cela signifie que quelqu’un tient à ce que je ne me souvienne pas des événements de ce jour là. J’ai probablement été manipulé, et j’ai la conviction qu’il s’agit de Greywing. Il doit avoir un lieutenant à sa botte qui a ce genre compétence ! »

Linke fixa Talion avec pitié, ne croyant pas un mot de ce dément aux tendances paranoïaques qui voyait le mal partout. Il devait encore délirer une nouvelle fois. Il se pinça l’arrête du nez, dépité par ces paroles sans aucun sens et déclara :

« Par tous les dieux, Talion. Vous délirez ! Qui vous dit que ce n’est pas ce… »

Il s’arrêta dans sa phrase et fixa Eskandar avant de se raviser. Il prit Talion par le bras et se mit à lui murmurer tout bas :

« Qui vous dit que ce n’est pas ce Marqué qui vous a retourné la tête ?
- J’ai une marque, dans la nuque…
- Pardon ?
- La marque, dans ma nuque ! Regardez par vous-même ! »

Linke fronça les sourcils et alla regarder dans la nuque de Talion qui tirait son col pour le laisser voir sa peau. Il n’y avait cependant rien, hormis son tatouage de corbeau.

« Votre tatouage ?
- Mais non, imbécile ! Pas mon tatouage. La… Ah ! C’est vrai ! On ne la voit que si j’essaie de me souvenir de ce qui s’est produit. Attendez ! Fixez ma nuque, vous allez voir !
- Hors de question ! Je ne vais pas rentrer dans votre délire !
- Alors lisez dans mes pensées, et vous verrez que je ne mens pas !
- Très bien ! Ouvrez votre esprit ! Nous allons bien voir si vous ne délirez pas complètement ! »

Une fois de plus, Talion ouvrit son esprit à Linke qui entra sans mal dans les pensées tout d’abord immédiates de son supérieur, avant d’être dirigé par le souvenir de ce qui s’était produit plus tôt. Après avoir été mis devant les faits, Linke dut bien reconnaître que l’Inspecteur ne délirait pas.

« Que… Bon sang ! Mais… Comment ? Personne n’a rien soupçonné ? » s’étonna Linke. « On aurait dû s’en rendre compte plus tôt !
- Pas forcément… Si Greywing a bien fait les choses, les experts qui m’auront examiné après l’incident auront été des hommes à lui. Ainsi il pouvait faire comme si de rien était.
- Encore ! Qui vous dit que c’est bien Greywing le responsable ? Vous n’avez aucune preuve, Talion.
- Ah vraiment ? Et le souvenir que je viens de vous montrer d’avant la mission qui m’a coûté mon poste, ça ne vous convient toujours pas ?
- Cela ne prouve rien, Talion. Il n’y a que dans votre esprit malade que cela a un sens ! Il vous a confié cette mission, et alors ? C’est bien normal, non ? C’était votre supérieur, à l’époque. Il n’y a rien d’étonnant à cela. Quant à vous la confier à vous, cela me semble évident ! Vous étiez concerné par l’affaire, vous connaissiez la menace !
- Vous ne trouvez pas ça un peu gros, vous ?
- Mais enfin… Vous… Vous avez perdu la tête, mon vieux ! Vous impliquez d’abord le jeune Eskandar dans vos délires, et maintenant le frère de Julia Borgès. Vous ne pensez pas que vous allez trop loin ? »

L’Inspecteur bouillonnait intérieurement de rage contre son subalterne. Cet imbécile ne comprenait rien, il n’avait pas la moindre idée de ce qui se tramait là. Il n’était bon qu’à suivre les ordres, à être le petit toutou obéissant d’une hiérarchie visiblement corrompue. Il n’entendrait pas raison, même si on lui collait des preuves sous le nez. Cependant, Talion ne pouvait se débarrasser facilement de lui, il allait falloir faire avec lui et manœuvrer habillement.

« Sergent, vous devez me croire ! Et quand bien même nous découvrons au final que ce n’est pas Greywing qui m’a fait ça, ni un de ses lieutenants, vous ne croyez pas qu’il faut trouver le coupable ? »

Le Sergent Straüss fit la moue, il semblait réfléchir mais il dut bien admettre que Talion avait raison. Si sa mémoire était altérée, il y avait un coupable, et peu importe qui en était le responsable, il devait s’expliquer de ses actes.

« Soit… Il est vrai que vous avez subi un lourd préjudice, Chef. Je suis prêt à trouver le responsable, mais nous ne pouvons pas nous concentrer uniquement sur le Général Greywing. Laissez-moi enquêter sur toutes les personnes qui étaient présentes au village. Peut-être qu’en faisant des recherches sur les victimes et les membres de la secte, nous pourrons trouver quelque chose.
- Hum… Vous avez raison, Linke. Pendant que je me concentre sur l’entourage de Greywing, vous pourriez faire ça !
- Humpf… Et notre mission, alors ? Je vous signale que nous sommes inspecteurs de guilde… On va finir par nous coller d’autres guildes à aller inspecter, vous savez ?
- Oui, mais tant que nous n’aurons pas d’autres cas à aller évaluer, je propose de nous charger de cette enquête là. »

Linke soupira mais hocha positivement la tête.

« D’accord. Mais promettez-moi de ne pas dépasser les bornes ! Tant que nous n’avons pas la moindre preuve, ne faites pas d’esclandre avec le Général !
- C’est promis !
- J’ai votre parole ?
- Mais oui, enfin ! Je viens de vous le promettre !
- Je me méfie avec vous…
- Et bien là, je vous le promets pour de vrai ! D’accord ?
- D’accord… Mais si j’entends que vous avez encore fait des histoires…
- Oui oui, je sais ! Pas la peine d’insister, Sergent !
- Bien… Je vous laisse alors, mais passez quand même au bureau, sinon le directeur va finir par trouver ça louche que vous ne vous pointiez pas.
- Certes… Je viendrai ! » promit Talion.
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Lun 22 Avr - 11:39
Les deux amis se regardèrent, entre la gêne et l’incompréhension. Ils ne s’attendaient certainement pas à être interrompu par le sergent Straüss arrivant furax en haussant le ton d’un air réprobateur. Alejandro pouffa de rire en se tournant vers Eskan pour le faire discrètement, enchaînant des pensées et des conjectures dont seul lui a le secret.

- Il agit comme une bonne femme éconduite. Chuchote-t-il à son ami.

- Ah ? Euh… On aurait plutôt dit que c’est le sergent le supérieur de Talion là… Qu’est-ce qui te fais dire ça ? Chuchote le marqué.

- Eh bien c’est évident ! Fait-il en se rapprochant d’Eskan. Il est sûrement jaloux de ne pas être dans nos petites combines.

- On dirait plus qu’il a peur pour sa réputation non ?…

Alejandro le fixe, réfléchit puis va vers les deux hommes dont le débat houleux a cessé en souriant avec enthousiasme. Eskendar se lève et ne sait pas trop ce que va faire son ami, se demandant s’il n’aurait pas été plus sage de le laisser à ses spéculations. Il sait qu’il a tendance à s’emballer ! C’est avec un aplomb et un charisme rayonnant qu’il s’adresse à Linke.

- Je vous remercie Sergent Straüss pour votre collaboration dans cette affaire. Vous pouvez continuer votre important travail auprès de l’inspecteur, je me charge d’enquêter pendant vos heures de services avec mon fidèle ami monsieur Arsham. Nous allons partir, l’onde de silence que j’ai installé va disparaître à mon départ.

Alejandro fixe le sergent d’un air amical mais aussi légèrement dominateur, le musicien peut avoir une telle emprise sur quelqu’un de manière naturel qu’il est difficile de ne pas le regarder dans les yeux en retour. Son air charmant et ses manières font souvent frissonner ceux qui le regarde ainsi. Il sait que le sergent peut lire dans les esprits dans autres et si s’essaie à le faire dans celui du jeune noble il aurait quelques surprises. Mais il sait que le sergent Straüss ne fait jamais sans invitation de la personne. Il hésite alors à l’inviter pour lui jouer des tours mais se ravise.

- Soyez certain que mes lèvres et mon esprit sont scellés concernant notre affaire. Oh ! Et je veillerais à ce que nos futurs entrevues avec l’inspecteur ne dépassent pas les limites du raisonnable. Sur ce, bonne journée messieurs.

L’onde se dissipe à ses mots.

- Ah ! Eh bien je l’accompagne on a une répétition ! Déclare Eskan. Hvala, Do Gledanye ! (Merci, au revoir!)

Les deux musiciens s’en vont, papotant de choses et d’autres dans les couloirs. Ils allèrent aux répétitions puis Eskan se rendait indisponible en utilisant la clef de Talion ou bien en rôdant dans la ville de la Citadelle, assez grande pour semer des tourmenteurs. Quant à Alejandro, il se fait au contraire très avenant et plus disponible envers certaines personnes. Il rend des services et réciproquement, va vers ceux qui pourraient avoir des informations intéressantes mais toujours subtilement, de sortes à ne pas être soupçonnable de chercher quelque chose en particulier. Sa réputation de noble excentrique, charmeur et un peu fou balaye dans l’esprit des gens une quelconque cohérence dans ce qu’il entreprend. Il traîne avec d’autres artistes pour des activités artistiques et d’inspirations, place forte de ragots et de potins que leurs oreilles peuvent entendre. En effet, les activités de services sont souvent propices à trouver des informations intéressantes car personne ne fait réellement attention à eux. Parfois, les réunions d’artistes parlent que de ça. Leurs langues servant plus que leurs doigts. C’est ainsi qu’il apprit pas mal de choses sur Greywing et sa clique bien que cela n’ai pas grand-chose à voir avec Talion pour le moment mais petit à petit le jeune noble remonte les pistes. Pour être certain de ne pas être le fouineur de service, il émet l’idée à d’autres de parler potins concernant le général et ses cinq toutous à sa botte. Si Alejandro ne fait pas partie des renseignements, il pourrait très bien faire l’affaire en s’occupant justement des affaires internes dans le plus grand de secrets. Mais ses capacités, il les mets plutôt à profit dans ses romans, préférant l’imaginaire au réel. L’inspecteur pourra d’ailleurs découvrir ses inspirations et autres fantaisies le ou les soirs durant, lors de leurs entrevues écritures et complots !
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Dim 12 Mai - 14:00
C’était encore et toujours le même rêve, à chaque nuit, à chaque moment où l’Inspecteur fermait les yeux pour dormir. Il se voyait dans sa petite chambre de la Citadelle, vêtu de sa tenue habituelle. Il avait l’air plus jeune, les traits un peu moins tirés, mais pourtant c’était bel et bien lui. Cependant, tout autour de lui avait l’air terne dans cette version du monde. Il manquait des couleurs, il manquait de vie. Il y avait cependant cette petite mélodie qui résonnait au loin, comme jouée par un orchestre de musicien désincarné, avec des tonalités dissonantes parfois, comme s’ils avaient manqué une note. Contrairement à la réalité, les murs de cette chambre étaient décrépies, et il régnait un certain sentiment de malaise.

L’inspecteur se levait d’abord lentement de son lit, perdu dans cette version altérée d’un environnement qu’il connaissait bien. Il ouvrait ensuite la porte, attiré par la musique qu’il entendait passer à travers. Tout d’abord, la porte ne voulait pas s’ouvrir et il commençait à forcer avant qu’elle ne cède. Les couloirs étaient vides, terriblement vides tandis que le ciel semblait d’un gris terne et sombre. Talion restait silencieux et cherchait autour de lui, une présence, ou quelque chose qui pourrait lui faire penser qu’il n’était pas seul dans cette étrange réalité. Il continuait de marcher le long des couloirs qui eux aussi étaient tous décrépis, ternes, et dénués de vie.

« Il y a quelqu’un ? » demanda-t-il.

Sa voix résonna en écho le long des couloirs. Rien. Rien hormis cette musique, cette musique qui semblait elle aussi usée par le temps. Les pas de Talion résonnaient eux aussi, soulignant un peu plus le vide des lieux. Pourquoi la Citadelle lui apparaissait ainsi ? Pourtant c’était le seul endroit où il se sentait en sécurité. Il ne sut comment, mais le couloir qu’il avait emprunté le mena directement à son bureau. C’était étrange, il n’était pourtant pas censé y arriver aussi rapidement, ni par cette voie. La musique se fit un peu plus présente, un peu plus forte alors qu’il ouvrait la porte de la pièce. Personne… Au lieu des habituels trois bureaux, se trouvaient là un seul et unique fauteuil, un vieux fauteuil usé de cuir brun, enfin ce qu’il pouvait en deviner vu le peu de couleur distinguable dans ce monde.

« Qu’est-ce que… Qu’est-ce que c’est ? Et d’où vient cette musique, bon sang ?
- Vous ne vous asseyez pas ? » demanda alors une voix féminine.

L’inspecteur bondit en arrière et bafouilla, surpris de cette soudaine présence. Il ne l’avait pas vu. Comment n’avait-il pas pu voir cette femme ? C’était… C’était une lettrée de l’Ordre visiblement , ou une magicienne, en tout cas elle portait visiblement l’uniforme de l’Ordre. Il était à présent méfiant et la dévisagea. Elle avait une certaine stature, probablement une femme venant d’un pays où elles sont plutôt grande et large d’épaule. Pour autant, elle n’était pas laide, loin de là, au contraire, elle semblait sorti d’un rêve, taillée comme une statue élénienne. Son accent, en revanche, faisait plutôt penser qu’elle venait du Gothland.

« Putain ! Mais qui êtes vous ?
- Vous ne vous souvenez pas ?
- Bordel, pourquoi m’en souviendrai-je ? Où est-ce qu’on est, là ? Pourquoi il n’y a personne ? Et comment ça se fait que je passe de ma chambre à mon bureau aussi… D’ailleurs qu’est-ce que vous fichez là ? Et où est mon bureau ? »

Talion était à présent sûre que la femme portait l’uniforme des guérisseurs de l’Ordre, il avait eu du mal à le reconnaître à cause du teint terne de sa vision. La femme s’approcha de lui avec calme.

« Allons, vous ne vous rappelez toujours pas ? Cela fait plusieurs fois que vous venez ici, mais à chaque fois vous oubliez.
- Quoi ? Non, impossible, je m’en souviendrai.
- En êtes-vous sûr ? Ce n’est pas la première fois que nous avons cette discussion. Vous devez au moins vous rappeler mon nom.
- Es… Esther ?
- Oh ! Il y a du progrès ! Vous voyez, vous vous souvenez mon nom, à présent.
- Qu’est-ce que… Comment ai-je deviné ?
- Vous n’avez pas deviné, Talion, vous vous en êtes souvenu. »

L’Inspecteur était troublé. Le nom d’Esther lui était revenu comme ça, sans qu’il n’arrive à se souvenir du reste. Comment était-ce possible ? Il tremblait à présent.

« Où sommes-nous ?
- Vous ne le devinez pas ?
- Mon… Mon esprit ?
- C’est bien, Talion, vous progressez. » affirma Esther en réajustant une de ses longues mèches noirs derrière l’oreille. « Vous vous souvenez du fauteuil ?
- Le fauteuil ? Non… Cela ne me dit rien.
- Asseyez-vous, Inspecteur, cela va vous revenir, vous verrez. Détendez-vous. »

Talion, toujours aussi crispé et méfiant, s’approcha du fauteuil et l’effleura du bout du doigt.

« Il ne va pas vous mordre. » affirma Esther qui recoiffait son chignon.

L’Inspecteur inspira une grande bouffée d’air, expira, et s’assit sur le fauteuil. Il se sentit à son aise, avant de sentir que quelque chose n’allait pas. Subitement, des cercle de métal jaillir des bras du fauteuil et lui emprisonnèrent les poignées. Aussi soudainement, la même chose se produisit au niveau de l’appui-tête et la lui enserra.

« Hééé ! C’est quoi ça ??? Arrêtez ce truc !!!
- Détendez-vous, Talion.
- Que je me calme ? Vous êtes bargeote ou quoi ? Détachez-moi de ce truc !!!
- Il suffit simplement que vous le vouliez, Talion.
- Vous vous foutez de moi ?
- Non, je vous assure. Concentrez-vous. Vous verrez ! »

Talion, dubitatif, regarda Esther de travers et se concentra. L’instant d’après, les liens de métal qui le retenaient au fauteuil disparurent.

« Qu’est-ce que…
- Vous voyez ? On ne vous veut aucun mal, Inspecteur.
- Qui ça, « On » ?
- Nous en avons déjà parlé, Inspecteur. Vous devriez vous rasseoir. Vous verrez, si vous vous détendez, tout se passera bien.
- Et comment voulez-vous que je vous fasse confiance ?? Vous ne me dites rien !
- C’est à vous de trouver les réponses, Talion. C’est vous qui perdez la mémoire. Vous devez faire des efforts pour vous en rappeler tout seul, sinon vous n’arriverez jamais à guérir.
- A guérir ? Mais… Mais je ne suis pas malade ! On m’a gravé une marque dans la peau, évidemment que je ne me souviens de rien ! C’est une foutue malédiction !!
- Et vous pouvez la briser. Il suffit de beaucoup de volonté et je vais vous y aider. »

L’Inspecteur resta droit comme un I, fixant Esther avec une certaine incompréhension, mais aussi de la frustration. Il ne comprenait rien, il ne comprenait pas qui elle était et pourquoi elle l’aidait. Elle aurait très bien pu être une subalterne de Greywing, celle la même qui lui avait fichu cette satané marque. Pourquoi lui ferait-il confiance ?

« Comment je peux être sûr que vous n’êtes pas complice de Greywing ? Que ce n’est pas vous qui m’avez fait cette horreur dans la nuque ? »

Esther rajusta ses lunettes et fixa Talion avec neutralité.

« Si je vous avais voulu du mal, vous seriez encore coincé dans ce fauteuil, Inspecteur. »

Il soupira. Cette femme avait raison. Si elle avait voulu le piéger, elle ne l’aurait pas aidé à quitter le fauteuil. Elle aurait simplement pu lui faire ce qu’elle voulait. Il se rassit sur le fauteuil et laissa les liens l’enserrer à nouveau.

« Bon… Et maintenant ?
- Concentrez-vous, Talion. Essayez de vous souvenir. Essayez de rassembler toutes les pièces du puzzle que représente vos souvenirs. Je vous aiderai à vous remémorer, mais vous devez vous concentrer.
- Me concentrer… »

Talion ferma les yeux et se mit à réfléchir. Il se revoyait à nouveau dans son bureau de l’Inquisition, avec Greywing qui lui parle de la mission à Allmendsberg. Il quittait ensuite les lieux, puis à nouveau plus rien. Le flou, le vague, la sensation qu’on lui a arraché un souvenir. Le goth pesta à nouveau et s’agita sur son siège.

« Recommencez. » lui suggéra Esther.
« Pourquoi ?? Ça ne sert à rien ! Et pourquoi vous m’aidez, d’abord ?
- Vous ne devinez toujours pas ?
- Je n’ai pas la moindre foutue idée de qui vous êtes, bordel !! Donnez-moi au moins un indice !
- Vous devez d’abord recommencer. Essayez un nouvelle fois.
- Mais… Fsssss !!!! … Bon… D’accord… On se calme, et on réessaie ! »

Nouvelle tentative. Talion se remémora la scène, les lieux, tout dans les détails : le bureau, les plumes se trouvant dessus, les papiers, la bouteille d’encre. La barbe de Greywing était toute noire à l’époque, il y avait déjà cette odeur de café dans son bureau. Quoi d’autre ? Le soleil qui passe par la fenêtre, la lumière trop vive. Il n’a pas besoin de bouger pour tirer un peu les rideaux fin pour occulter légèrement le soleil, il fait appel à…

« ALBERICHT !? »

Albericht était là, il avait déjà son Arme Spirituelle, son Esprit Guerrier… Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ? Lui s’en rappellerait, non ? Pourquoi ne pas lui avoir confié ? Il était si silencieux, si secret…

« Vous progressez, Talion, c’est bien. » admit Esther. « Mais il est l’heure.
- Comment ça ? L’heure de quoi ?
- L’heure de se réveiller, Talion, il est l’heure. »

Il y eut comme une lumière aveuglante, Talion plissa les yeux et sa vision se brouilla. L’instant d’après, il était dans sa chambre, dans son lit. La lumière du jour perçait à travers une fine ouverture du rideau. Il venait de se réveiller à cause du soleil.

« Mais… Qu’est-ce que… Ah… Je… Un rêve ? »

Il tourna son regard encore ensablé par le sommeil et constata qu’il était bel et bien dans sa vraie chambre. Les couleurs étaient revenues. Sauf qu’aujourd’hui, il se souvenait enfin de quelque chose… Albericht était avec lui, lors de sa mission à Allmendsberg. Pourquoi ne se souvenait-il plus de ça, lui non plus ?

« Albericht… Tu te souviens de ce qu’il s’est passé à Allmendsberg ? » questionna l’Inspecteur.

Albericht resta silencieux.

« Répond, bon sang !!! Tu ne peux pas te murer éternellement dans le silence !!! Nous sommes partenaires à vie, mon vieux !! Dis-moi tout !!!
- Je ne sais pas. » répondit alors la voix spectrale et angoissante d’Albericht. « J’ai… perdu ce moment, moi aussi.
- Comment est-ce possible ?
- Supposition : La marque dans ta nuque et notre lien, font que moi aussi, je suis condamné à ne pas me souvenir.
- Tu penses que cela pourrait altérer nos liens ?
- Possible… Ne t’es-tu jamais demandé comment cela se faisait-il que nous soyons presque comme des inconnus après tout ce temps ? »

Talion sembla dépité. Albericht avait raison… Il aurait dû avoir un lien bien plus fort avec lui, depuis le temps. Mais rien… Il avait mis ça sur le compte de la personnalité de son Esprit Guerrier, mais à présent, il n’en était plus très sûr.

« Je ne me souviens même plus de la journée d’hier… » soupira-t-il.
« Moi non plus. Nous discutions avec Eskandar et Alejandro… Mais après ?
- Après ? Je… Je ne sais plus… Bon sang !! On est en train de perdre la tête, mon vieux…
- Linke et Sigrid, ils sauront, eux.
- Hum… Peut-être… Allons les voir. »

L’Inspecteur se leva et se dirigea vers la porte de sa chambre avant de s’arrêter.

« Pourquoi t’arrêtes-tu ?
- Julia…
- Quoi ?
- J’ai… J’ai peur d’oublier. Je vais écrire ce que nous avons déjà découvert, et je vais l’envoyer à Julia.
- Pourquoi elle ?
- Je lui fais confiance.
- On ne la connaît pas…
- Oui… Mais… Je lui ai promis de la tenir au courant… et… »

L’Inspecteur laissa planer un long silence, sans qu’Albericht ne réponde. L’esprit des ombres finit cependant par répondre.

« Je comprend. Fais-le. »

Talion s’assit à son bureau et commença à écrire une lettre dans laquelle il expliqua à Julia tout ce qu’il s’était passé depuis son arrivée à la Citadelle : la séance d’introspection avec Eskandar, sa rencontre avec Alejandro, la découverte de sa marque, ses problèmes de mémoire, tout. Il n’omit pas un seul détail, pas même l’étrange rêve qu’il venait de faire. Il consigna tout cela sur plusieurs pages, ce qui lui prit un temps considérable. Il resta sobre et factuel dans son récit. Il signa la lettre et s’empressa de quitter la pièce avant de se rendre compte qu’il était toujours en pyjama. Il rebroussa chemin, s’habilla, repartit en vitesse et alla confier sa lettre auprès de la tenancière du « B.W. altes Haus » pour qu’elle la poste à sa place, histoire d’être sûr que personne ne lise ce courrier.

« Direction le bureau, à présent. »
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Hier à 11:51
Le laboratoire sent comme une légère odeur de printemps et de mer de part sa fenêtre ouverte. Celles-ci ne couvrent pourtant pas les émanations de produits en tout genre, résidus de pots et de bouteilles brièvement ouvertes. Il y a là aussi l’odeur de plantes et de fleurs donnant à cet endroit un côté un peu plus charmant. Cependant, l’accueil auditif est un peu plus angoissant. Ce n’est pas le bruit de quelques grillons qui cachent les petits cris de la chose qui accapare toute l’attention de Julia en cet instant. C’est la musique ! Une boîte à musique animée par gemme de Lumoria confinée. La mélodie est douce mais aussi entraînante et on entend en fond les rouages du mécanisme. Une grosse bobine bosselée et comptant de nombreuses excroissances joue ainsi un petit refrain. Bien sûr la petite mélodie se répète, mais si Julia en aurait marre alors elle changerait cette bobine. Il y en a deux, ce qui est déjà beaucoup pour quelqu’un ayant cette technologie. Cette imposante boîte à musique fabriquée par elle est en marche alors qu’elle joue du scalpel et de l’acide sur sa proie. Cette dernière s’est nourrie des furieux assauts qu’à subit la jeune femme sous l’eau. La chose émettant de petits cris stridents jamais sur le même ton ni de la même intensité est sur la table d’opération.

La musique qui en est à son pic de notes explosives, apaise la créature qui se laisse meurtrie par des doigts de fée. Ces gestes délicats et maîtrisés ne laisse pas cette chair démoniaque de marbre mais combler le silence, les grillons et les vagues par un son harmonieux qui se répète semble calmer ses ardeurs. Un appétit prêt à dévorer le scalpel, la main qui le tiens et les bouts de lui mis à part dans des petits récipients fermés. L’arme diabolique est de temps en temps nourrit, parfois même, de lui-même pour obtenir sa réaction. Et c’est toujours pareil, la chose l’avale goulûment qu’importe ce qu’on lui présente tant que cela est soit vivant, très peu de temps mort ou bien lui-même. Ses petites dents refusent de mastiquer autre chose que ce qui est organique ou bien métallique pour lui. La chair, peu importe d’où elle provient, est une nourriture qui le renforce et les métaux aussi. Ce mélange de deux mondes différents coopèrent en parfaite harmonie sur ce qui a pour l’instant l’apparence d’une petite épée. Mais lorsque l’on regarde bien, que l’on se concentre, on voit des yeux regardant un visage fermée et concentré le manipulant. On observe ses dents et débuts de langues qui ont été coupées par le scalpel. Lorsque le regard s’en détourne, c’est pour se rendre compte que les morceaux de l’arme contenus dans les petits récipients en verre sont des sortes d’organes soient bien formés soit en cours de finition. L’horreur est pourtant propre, pas d’effusion inutile de sangs s’étendant de la table d’opération au mur jusqu’au sol. La chose qui veut goûter son agresseur émet de petits bruits étouffés que différents acides attaquent. Est-ce de douleur ? Ou bien de plaisir ? Qu’est-ce qu’un morceau de chair démoniaque peut-il bien ressentir en cet instant d’impuissance ? Cela, Julia se le demande jamais. Sauf peut-être cette fois où l’idée que cette chair soit encore relié au démon lui-même à déjà traversé son esprit.

En quittant les activités inquiétantes de la dame pour se pencher sur le paysage idyllique qu’offre la fenêtre, on observe un autre coin donnant sur cette mer épousant le sable chaud d’un été naissant. Il fait un temps splendide alors que Julia est dans cette petite pièce avec ses sombres desseins. Elle a changé un peu d’endroit peu avant une pluie providentiel et des vents couvrant ses traces. Son fidèle destrier est là sous cette toile, dormant à moitié. La bête n’est absolument pas dérangée par les bruits à l’intérieur de la carriole aménagée d’une grande modernité. Elle veille l’esprit tranquille à côté de ce qui est caché sous une autre toile couleur sable. Une chose plutôt imposante, un engin mécanique dont les traces de tractage sont encore un peu visible. Après la pluie, cette chose a été sortie de son sommeil sous la mer où la musique ne peut plus émettre aucun son et où les rayons du Soleil n’ont pu éclairé ce que l’eau attaquait de sa remarquable pression. Cet objet d’étude n’est pas encore passé sous les mains expertes de Julia car cette dernière veille à ce qu’il se fasse à ce changement radical d’environnement. La chaleur sèche peu à peu les mécanismes abîmés voir rongés à certains endroits selon le métal utilisé. Ce que sont ces rouages, elle ne peut pas l’expliquer. Ceci vient d’un autre temps, un temps glorieux de prospérité et d’avancées technologiques. Et la cité mystérieuse depuis longtemps engloutie recèle bien des merveilles que la curiosité de la dame ébranle. Plus les expéditions se faisaient longues et préparées, plus elle découvre des trésors que recouvre parfois le sable. Un endroit où règne des créatures soient bien plus grosses qu’elle, soit bien plus petites mais toutes plus meurtrières les unes que les autres. La vie sous la mer est impitoyable. De plus, la faune et la flore aquatique ont été comme frappés et même modifiés par ce que cache cette grande citée perdue. Oubliée des mémoires et des livres. Reste seulement de vieux bouts de papiers relatant son nom : Lochrann Dochaïss. Le courrier est si vieux qu’il faut le manipuler avec précaution si l’on ne veut pas qu’il s’abîme de par la légère pression que l’on émet sur nos doigts en la tenant. Les origines obscures de ses parents lui échappe et aussi, celui de sa belle-mère car cela semble être lié à un passé lointain.

Julia ayant fini ses investigations sur ce qui l’accompagne dans les profondeurs, elle récompense mais pas trop la chose en lui donnant un peu de son sang. Juste quelques gouttes équivalents à une cuillère à café. Son sang intéresse tout particulièrement la chair démoniaque qui s’en délecte comme mets exquis d’un raffinement envoûtant. Et malgré toutes ces heures à être dépiauté et malmené, cette récompense l’a remit d’aplomb et semble prêt à servir un nouveau massacre de créatures aquatiques en tout genre. Ses petites langues ayant repoussées ne perdent pas une goutte du précieux breuvage qu’offre sa tortionnaire bien qu’« il » sait que cela ne va pas pour autant le substanter entièrement. « Il » si cela a bien une conscience ou du moins en partie, sait qu’elle fait exprès de l’affamer afin qu’il reste tranquille jusqu’à utilisation de ses pulsions pour avancer dans ce vaste monde sous-marine méconnus de tous. Tous ? Peut-être pas. Il resterait des reliques vivantes du passé. Et aussi des répliques s’étant mêlées au présent afin que survive le souvenir d’un lointain merveilleux. Mais cela, Julia en avait aucune idée pour ceux dont le souvenir à survécu au temps.

Julia ne pense pas à cela pour le moment car elle est occupée à rédiger ses observations pour son travail si important à ses yeux. L’espoir que son sang ne soit un jour plus une source d’ouverture d’appétit à une chose maléfique de part son côté ténébreux. Le mal qui habite en elle et dont elle veut s’en débarrasser. Un mal qu’elle use comme le dicton le mentionne : « combattre le feu par le feu. » Est-elle déjà bien trop possédée par la souillure de sa chair qui est parfaitement combinée à celle du mal ? Il y a peu d’espoir de guérir de cette maladie de naissance malchanceuse. Il n’y a rien a sectionner d’un coup de scalpel pour retirer cette contagion. Son état ne se règle pas une table d’opération alors que son évolution continue. Plus elle lutte, plus elle sombre dans ses ténèbres qui inonde son être jusqu’à dans son âme meurtrie et abîmée par la vie.

Cependant, depuis quelques temps, son esprit est ailleurs. A rêvasser d’un «elle » sans cauchemars où elle vivrait des aventures après avoir régler ses problème familiaux. Julia repense à ce sergent-chef si soigneux et respectueux de sa personne. Les ténèbres de sa personne rayonnent dans l’esprit de Julia qui revoit dans sa mémoire chaque partie de leur échanges. Cela lui prend comme ça, lorsque son esprit n’est pas occupé à ses recherches, elle s’épanche sur une « elle » inventée qui pourrait être plaisant pour des gens comme lui. « Talion ». Voilà un nom qu’elle n’oublie pas. Elle va d’ailleurs commencer la rédaction d’un écrit pour lui afin de lui tenir au courant de ses avancées. Aussi bien sur les démons que cette cité engloutie. Sans pouvoir en parler à qui que se soit, ses pensées se mélangent dans son esprit solitaire. Restée peut-être un peu trop longtemps seule, sans autre interaction que la chose dans son laboratoire ou bien d’autres créatures voulant la dévorer, elle s’est mise il y a peu à parler à un peu à sa grande et majestueuse bête qui tracte son habitat. Bien sûr l’animal ne répond pas mais parfois elle semble émettre des expressions et des petits soupirs. Pour ce voyage, elle a opté pour une sorte de pangolin géant bien résistant à la chaleur mais aussi pouvant tracter un poids hallucinant. Elle change souvent de bête en fonction de l’endroit où elle souhaite aller et sait s’y prendre pour les dresser car elle fait de petits stages pour apprendre à s’occuper et à maîtriser les bêtes qu’elle loue plus ou moins longtemps.

Soudain, elle est éprit d’un doute en écrivant ses mots. Avait-elle par hasard déjà reçut du courrier ? Un document ou bien juste une simple lettre de sa part ? Ce n’était pas dans ses habitudes de guetter son courrier et encore moins de s’intéresser à quelqu’un. Il ne faudrait pas y voir là un intérêt sentimental de type amoureux, elle est juste curieuse de ce personnage atypique. Sans se rendre compte que son intérêt pour quelqu’un n’est pas dans ses habitudes. Alors elle sort enfin de sa carriole, se soucis du Soleil bien haut dans le ciel et repart pour se vêtir de quelque chose de bien plus commode pour faire ce genre de sortie. Elle laisse la bête veiller sur ses affaires par de petits bruits qui lui signale ainsi que de petits gestes. Julia prend le temps d’activer ses pièges couverts par le sable et des tapis de cette mêmes couleurs puis part l’esprit tranquille une fois que toutes ses précautions sont prises. Ses pensées s’évadent dans le vent qui déplace le sable avec douceur et au loin, les nuages gris d’un futur orage. Mais Julia a le temps, elle sait qu’elle peut partir et revenir avant les prochaines pluies. Alors sa marche solitaire s’accompagne de pensées diverses, tantôt joyeuses, tantôt triste. Beaucoup de temps à ne rien faire d’autre que penser. S’imaginer des vies, des moments, des mélodies. Chanter à faible voix des paroles dans sa langue Lagurienne mêlée à du Midgardien. Elle ne sait plus quel était son premier sujet de pensée lorsqu’elle est partie et peut-être boucle-t-elle comme la mélodie sortant de sa bobine ? Julia aime s’accorder des moments calmes où son esprit se repose. Se concentrant seulement sur les affres de sa vie passée lorsqu’elle angoisse ou bien les douces chimères qu’elle se créer pour apaiser son âme. Oui, cela fait longtemps que Julia n’avait pas vu son frère, porteur de lumière dans son obscure palais mental. Bien que la visite de l’inspecteur accompagné de son ami avait réussit à éclaircir de nouveau cette lueur en elle qui ternie.

Une fois au village, avant de passer prendre le courrier, elle fait ses achats habituelle de choses qu’elle ne peut pas elle-même faire pour vivre seule loin de tous. Son gros sac à dos se remplit bien vite et elle emmène aussi des sacs supplémentaire qu’elle accroche en supplément sur cet énorme sac. Enfin, ce qu’elle attendait tant, le courrier ! Elle avait vu juste, Talion lui a écrit il y a peu de temps ainsi que son frère et Eskan dans une même lettre qu’ils semblent partager à deux. Son frère a même prit la peine de joindre ses courriers de sa boîte postale à la Citadelle. Il y a aussi quelques associés lointain dont le courrier date un peu plus, son réseau de chercheurs en démoniaque et angélique de confiance et il y en a peu ! Ainsi elle repart avec de la lecture en plus de ses courses. Julia n’est pas du genre à aller flâner auprès des habitants ni dans les lieux de sociabilisation. Introvertie, elle préfère avoir comme son à ses oreilles la brise d’un long après-midi déjà bien entamé et ce sable clair. Cependant, le Soleil, ce n’est pas vraiment son truc. En tout cas, pas lorsqu’il fait si chaud. Et une fois rentrée, elle ne sortira plus de la journée. Elle range ses provisions ainsi que ces autres choses glanée au souk puis se prépare un bon repas. Les lettres sont sur la table, elle les fixe avec grand intérêt tout en sirotant une étrange boisson rose non alcoolisé. Après mûre réflexion sur laquelle de ces lettres va-t-elle ouvrir, elle décida de commencer par celle de l’inspecteur Talion. La dame passe le papier sous ses doigts délicats et ses yeux se perds dans l’écriture soignée et maîtrisé de son expéditeur. Rien de très personnel ou plutôt si ! Quelque chose de très personnel avec beaucoup de détails intriguant. Elle relit la lettre une nouvelle fois afin de ne rien omettre et commença déjà des spéculations et autres théories sur le mal qui ronge d’inspecteur. Cela reste une lettre informative Julia apprécie qu’il aille droit au but de part le choix de ses mots. Elle se voit conférer d’une grande envie de lui répondre immédiatement et continue sa rédaction de sur ses recherches avant de formuler le tout sur un papier définitif qui sera posté. Concernant ce qu’à exprimer Talion sur son problème, elle tente de le guider sur des pistes et lui conseille un ouvrage qui lui en dira plus sur sa marque trouvable dans la bibliothèque réservé à la haute société en Uruk et qu’il va devoir être accompagné par son frère qui fait partie d’un cercle privilégié de férus de lectures rares et documentés. Elle lui demande aussi si son frère n’est pas trop envahissant, lui précisant il est toujours comme ça lorsqu’il s’intéresse aux autres et souhaite se faire (en l’écrivant telle quel bien que se soit ambiguë) des amis.

En ouvrant la lettre d’Alejandro et Eskandar, elle découvre leur point de vue sur la situation ainsi qu’à des phrases d’encouragements et de bienveillances. Notamment son frère qui a une façon bien particulière de s’exprimer à l’écrit, très sentimental, doux et remplit de passions comme l’évoque son écriture. Eskan écrit comme un étudiant studieux en essayant de correctement aligner chaque lettre maladroitement dû à un manque de pratique. Julia leur répond également en prenant soin qu’ils aient chacun leur lettre dans une même enveloppe. C’est ainsi qu’elle en oublia le temps qui passe, le Soleil qui décline et le futur orage qui attend. Elle sait qu’elle ne postera que dans deux jours mais elle est déjà impatiente de les faire envoyer.
Julia Agatha Borgès
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