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Un inspecteur en vadrouille (feat Talion/Julia)

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Sam 16 Déc - 18:55
Dès le matin, alors qu'il prend possession de son bureau pour une nouvelle journée, l’inspecteur Talion se voit déposer par un étrange être aux cheveux roux un dossier qu’il tient entre ses petites mains de mage. Ses marques ne laissent aucun doute quant à sa nature et ses traits juvéniles revêt un visage inquiet. Le jeune homme de petite taille disposant d’une valise d’un instrument de musique dans le dos, a été invité à rentrer dans les bureaux de la brigade par une Sigrid surprise que se ne soit pas celui de d’habitude qui dépose les requêtes de l’Ordre. Le petit être est poli et semble impressionné par la carrure de la Féra ce qui le fait hésiter à entrer quelque instant et agripper le dossier à la couverture noir. Il balaie de ses yeux orangés la pièce pour y trouver Talion dès le premier regard. La mine sombre de ce dernier ne l’empêche pourtant pas de s’avancer et ainsi de se présenter convenablement.

- Je suis Eskandar Arsham, musicien pour l’Orchestre de la Citadelle. Dit-il de son accent Urukien de Macédène. Pardonnez pour mon intrusion inspecteur Talion j’ai un dossier d’inspection pour vous.

Eskandar ou Eskan de son diminutif dépose donc précieusement le dossier sur le bureau de l’inspecteur. Avant que celui-ci prit connaissance du dossier en l’ouvrant, le jeune homme reprit avec un aplomb inhabituel pour sa personne.

- Il s’agit de celui d’une marquée nommé Julia Borgès. J’aimerai vous y accompagner personnellement si vous me le permettez. Il est indiqué nul part où elle se trouve exactement et donc vous aurez dû mal à aller à sa rencontre mais je peux vous y aider et la trouver en un rien de temps dans les terres de Caeldonia.

Son visage très sérieux laisse pourtant voir un regard préoccupé, il se maîtrise pour ne pas jouer avec ses mains en parlant. Il est tellement décidé à partir avec l’inspecteur qu’il a déjà préparé ses affaires dans un petit sac à bandoulière. Si Sigrid l’intimide un peu, il semble ne rien ressentir de particulier pour l’inspecteur Linke bien que le jeune marqué n’est pas vraiment prêté attention plus que ça à ce dernier. Non pas par méchanceté mais seulement parce que la soldate Sigrid cache quelque peu la vue à ces deux hommes pour qu’ils se regardent. La Féra fait son inspection préalable de la personne qui passe à leur bureau. Et l’étrange Eskan ne fait pas exception.

- C’est mon amie. Je ne vous embêterais pas durant le voyage je peux être très discret. J’aimerai juste savoir comment elle va. Puis comme ça je pourrais aussi dire de ses nouvelles à son frère. J’ai fait une ordonnance stipulant que tout est en ordre pour moi aussi pour vous rassurer, je l’ai rajouté dans le dossier.

Eskan est prêt à tout pour que l’inspecteur accepte d’être accompagné par celui-ci malgré son jeune âge et son ascendant angélique.
Julia Agatha Borgès
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Dim 17 Déc - 12:41
Talion fixa l’individu qui venait à sa rencontre, un certain Eskandar. Si ce dernier avait l’air, en apparence, inoffensif, l’inspecteur, lui, savait qu’il n’en était rien. Il avait compris, au premier regard, que ce jeune homme cachait au fond de son être une nature telle qu’elle pouvait se révéler destructrice si elle n’était pas maîtrisée. Il ne connaissait que trop bien les dangers représentés par ces personnes d’ascendance angélique ou démoniaque, car oui, Talion avait tout de suite constaté les marques distinctives sur l’urukéen. L’ancien inquisiteur savait au combien ces personnes n’y pouvaient rien à leur condition, et pourtant… pourtant il ne pouvait s’empêcher de ressentir toujours de la crainte et de la méfiance envers eux, car même s’ils n’y étaient pour rien, ces gens là étaient de vraies bombes à retardement, des midgardiens dont la nature forçait à prendre des mesures parfois radicales. Cependant, il garda tout son sang froid et ne montra pas même un signe d’inquiétude. Il désigna d’une main le fauteuil qui se trouvait en face de son bureau et invita, avec quelque peu d’autorité, le jeune homme à s’y asseoir.

« Bonjour, asseyez-vous, je vous prie. »

Eskandar hésita un instant mais obtempéra, y voyant encore une occasion de montrer à l’inspecteur sa meilleure volonté. Il fallait montrer patte blanche pour se faire accepter auprès d’un tel individu. Ce n’était pas forcément évident de convaincre Talion, d’autant qu’il était de nature méfiante.

« Vous voulez un peu de café ? » demanda Talion d’un ton tout à fait cordial, bien que sa voix sinistre donnait à cette invitation une note inquiétante involontaire.
« Heum… Non merci, c’est gentil à vous. Pour ce qui est de cette demande… » voulut insister Eskandar avec politesse.

Talion fixa l’individu dans les yeux comme pour lire dans son regard et dévoiler sa véritable nature. L’inspecteur joignit ses mains devant le bas de son visage et sembla réfléchir. Il coupa néanmoins la parole au jeune homme pour intervenir.

« Je ne sais pas ce qui vous a poussé à venir dans ce bureau, mais je crois que vous vous êtes trompé de service, jeune homme. Nous sommes ici dans la section des inspections de guilde, pas à l’Inquisition, c’est à eux que vous devriez vous adresser. Qui vous a dirigé vers moi ?
- C’est moi ! » déclara une voix venue de l’entrée du bureau.

Sigrid se redressa et fit volte-face pour découvrir à qui appartenait cette voix. Un homme se tenait à l’encadrure de la porte. C’était un homme plutôt robuste, la quarantaine passée, portant une épaisse barbe fourchue poivre et sel, ainsi qu’une moustache soigneusement peignée en deux boucles bien fournie. Ses cheveux descendaient en une longue crinière, tirés en arrière afin de dégager tout son visage sévère mais avenant. Ses yeux bleus clairs fixaient Talion sous ses gros sourcils broussailleux. L’inspecteur sembla se tendre à la venue de cette individu qu’il ne connaissait que trop bien. Il ne put d’ailleurs cacher une moue de désapprobation en le voyant là, sur le pas de sa porte.

« Tiens donc… Général Greywing… Quel déplaisir de vous voir ici… » maugréa Talion.

Le Général Greywing soupira et regarda d’autant plus sévèrement Talion, fronça légèrement ses épais sourcils, rendant ainsi son regard plus sombre. L'homme était plutôt grand, et assez imposant, c'était encore plus flagrant qu'il portait un uniforme dont les décoration ne faisait aucun doute sur son rang.

« Talion, je sais que…
- C’est Sergent-chef Talion, Général ! » le repris l’inspecteur. « Ou inspecteur ! » ajouta-t-il.
« Très bien, sergent-chef… » soupira l’officier supérieur. « Je me suis permis de vous adresser cette jeune recrue de l’Ordre, avec le dossier de Julia Borgès, une jeune marquée qui a suivit la voie de l’Ordre, comme nous autres.
- Pourquoi donc ? C’est bien vous qui m’avez fait renvoyé de l’Inquisition ! Pourquoi à présent me confier une mission qui concerne VOTRE section ? Vous manquez de personnel, « Général »  ? » pesta Talion en insistant bien sur le mot « général », comme pour pointé du doigt cette réalité qui semblait le contrarier au plus haut point.
« Inspecteur Talion, nous savons tous les deux pourquoi vous avez été mis à pied… Il est vrai que vous confier ce genre de mission relèverait probablement de l’inconscience aux yeux de bon nombre de membres de l’Inquisition et du reste de l’Ordre, toutefois, j’ai eu vent des progrès que vous aviez fait au sein de l’Inspection des Guildes. Vous avez vraisemblablement était exemplaire.
- Heu… Je ne sais pas qui vous a renseigné, mais il a sûrement trop bu lorsqu’il vous a fait ce conte-rendu ! » affirma sèchement Talion avec sarcasme.

Linke pouffa de rire, un rire contenu mais sardonique, qui soulignait bien l’ironie dont avait fait preuve Talion.

« C’est bien vrai, ça ! Talion ? Exemplaire ? Laissez moi rire ! » commenta le sergent.
« La ferme, Linke ! » grogna Talion.
« Ouais, ‘fin on a quand même repoussé l’attaque d’un démon invoqué par une secte, c’est pas rien, chef ! » fit remarquer très justement Sigrid.
« Et bien, vous ne croyez pas si bien dire, soldate Sigrid. C’est précisément de cela qu’il est question ! » affirma le général Greywing.
« Ah ! Ben au moins, on reconnaît nos exploits ! » fanfaronna la vigridienne avec ravissement.

Le Général afficha un léger sourire, comme pour valider les dires de Sigrid. D’un ton paternaliste, il reprit la parole :

« C’est suite à ces événements que l’Inquisition a revu son jugement envers vous, Inspecteur Talion. Nous voudrions vous mettre à nouveau à l’épreuve et vous confier une mission qui concernerait d’ordinaire l’Inquisition, mais ne nécessitant pas forcément de la traque. Une petite inspection de routine, rien de plus. Dame Julia Borgès est une membre des plus brillantes, une femme savante, forte, et déterminée. Il n’y a que très peu de chance que cela se déroule mal avec elle, mais vous savez ce que c’est… Nous sommes obligés de contrôler régulièrement que les marqués restent dans le droit chemin.
- Oui… en vous insinuant dans leur intimité même. Je sais ! Une manie assez dégoûtante, si vous voulez mon avis, mais je ne vais pas discuter avec vous de la nécessiter de surveiller ces personnes, je partage plutôt votre avis là-dessus. Ce sont les méthodes employées par vous qui sont discutables. » dénonça Talion avec mépris.
« Venant de quelqu’un qui a commis tant de choses discutables, je trouve cela plutôt déplacé, Sergent-chef… » répondit froidement Greywing. « Cependant, je vous inviterai à ne pas refuser la main qui vous est tendue. En plus, cela reste de l’ordre de l’inspection, vous êtes tout à fait qualifiés pour ça. Cela serait tout à fait regrettable que vous ne refusiez cette demande, Inspecteur. »

Talion lança un regard sombre à Greywing avant de reporter son attention vers Eskandar, qui, depuis l’arrivée du Général, n’avait osé pipé mot.

« Donnez-moi ce dossier, je vous prie. Je vais le consulter. » déclara Talion en contenant son agacement.
« Tenez ! Si vous avez des questions sur Julia Borgès, je pourrais… » commença Eskandar.
« Je n’hésiterai pas à vous les poser, soyez-en sûr ! » le coupa Talion qui était pressé d’en finir avec tout ça.

Il ouvrit le dossier et commença à consulter les différents parchemins qui traitaient de Julia Borgès, ses antécédents, ses états de service au sein de l’Ordre, ses activités récentes, ainsi que tout ce qui avait trait à la nature de son géniteur démoniaque, tout du moins ce que l’on en savait. Le Général Greywing sembla satisfait que Talion s’intéresse à l’affaire et ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire.

« Hmmm… Bon… très bien. J’accepte cette affaire, monsieur Arsham. C’est uniquement pour elle et pour vous que je le fais. Quant à vous, Général… »

Talion marqua un temps d’arrêt. Il se retint avec beaucoup d’effort de l’envoyer promener. Il savait que se faire plus agressif qu’il ne l’avait été ne lui rendrait pas service, bien au contraire. Cependant, il n’aimait pas devoir quelque chose à cet individu qu’il haïssait ouvertement.

« Considérez que tout est déjà réglé… Inutile de vous en faire, vous pouvez retourner à vos occupations, peu importe leur nature…
- Vous avez fait le bon choix, Inspecteur. Nous espérons sincèrement que vous y trouverez le meilleur intérêt, pour vous, et pour l’Ordre. Nous nous reverrons bientôt. J’attends votre rapport avec impatience.
- C’est cela, oui… » maugréa Talion.
« Ne vous en faites pas, Général. Il sera sur votre bureau dès notre retour ! » déclara Linke avec tout le zèle de lèche-bottes dont il pouvait faire preuve sans trop en faire.
« Lèche-bottes… » susurra Sigrid qui ne voulait pas trop se faire remarquer du Général.

Le Général Greywing sembla satisfait et salua la section, avant de partir. Talion soupira de soulagement à son départ et porta son attention vers Eskandar.

« Et oui, vous pouvez venir. Je préfère vous avoir à l’oeil, vous aussi, même si j’avoue que ça ne m’enchante pas trop de me retrouver avec deux marqués.
- Chef ? » s’étonna Sigrid.
« Quoi ? » pesta Talion.
« Est-ce que je dois surveiller notre jeune recrue si présente ? » demanda-t-elle.

Talion soupira. Ce n’était pas très correct de faire comme si Eskandar n’était pas là et de parler de lui comme d’un renégat potentiel. Il n’était rien de cela à priori et cela était clairement de la discrimination.

« Désolé, recrue Arsham, notre amie ci présente n’est pas toujours très subtile… Pardonnez-lui son impolitesse, il ne s’agit pas de malveillance, simplement d’ignorance. Nous veillerons sur vous, ne vous inquiétez pas. Nous comptons sur votre collaboration pour nous mener à Julia Borgès. Cela vous satisfait-il ? »

Greywing:
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Ven 22 Déc - 9:31
Durant toute la discussion plutôt houleuse entre Talion et Greywing et jusqu’à ce que ce dernier quitte le bureau et le couloir, le jeune Eskan n’avait pas émit le moindre son. Il faut dire que le jeune garçon pas encore adulte d’après les lois Macédéennes était clairement intimidé par le général. Il ne s’offusqua pas lorsque Sigrid parla de lui comme s’il n’était pas dans la pièce. Ce n’était pas la première fois bien que se ne soit pas agréable. Il esquissa un petit sourire nerveux pour répondre à la remarque de Talion sur son équipière.

- Ce n’est pas grave, Commence-t-il avant de reporter son regard sur Sigrid. Cela ne me pose pas de problème que vous m’ayez à l’œil.

Puis son attention se reporte sur Talion qui eu le droit au visage très satisfait du jeune homme, si ravit que ses muscles se sont raidis d’excitation d’un coup avant de revenir à la normal.

- Merci beaucoup d’avoir accepté ma requête sergent-chef Talion. C’est courageux de votre part de bien vouloir vous retrouver avec deux marquées, de plus différents, bien que vous ayez vos partenaires. Et aussi… Je me doute que le général y est pour quelque chose dans votre prise de décision. Mais qu’importe je suis confiant, cela va bien se passer et le général ne vous trouvera rien à vous redire.

Sur ce, il se lève de sa chaise avec impatience. Pressé de partir avec la brigade pour ce qui est pour lui toute une aventure. Talion prit le temps de boire son café et les deux autres se préparent pour partir. Caeldonia est à la portée des quatre compères en un portail depuis la Citadelle et c’est ce qu’ils prirent. Le duché n’est pas si chaud en cette période de l’année et bien qu’il faille s’habiller léger mais couvert pour éviter les coups de Soleil, le temps est plutôt agréable en cette matinée. D’ailleurs, pour une fois il n’y a pas de brume matinal. Le jeune Eskan n’avait jamais été à Caeldonia autrement qu’avec sa magie lié à la lumière. Il profite de ces quelques instants pour regarder un peu partout avec admiration l’architecture et plus loin les jardins qui accueillent les voyageurs par portails. Le Soleil est déjà assez haut dans le ciel, ce qui suffit à Eskan pour faire une démonstration de son utilité. Il les invite à aller dans les jardins sous un arbre pour eux mais lui reste sous le Soleil sur un banc. Le jeune homme s’assit convenablement et commence à se concentrer.

- Je peux trouver quelqu’un grâce à la lumière. Tous ce qui se trouve sous les rayons du Soleil me saura connu. Je limite mon champs à Caeldonia puisque c’est là qu’est censé se trouver Julia. Puis je vais faire la région alentour. Si je ne localise pas Julia elle-même, je sais que je peux trouver sa carriole facilement reconnaissable.

Eskan ferme les yeux puis se concentre sur les rayons de l’astre lumineux afin d’entrée en connexion avec lui et le plan solaire. Il observe alors Caeldonia mais pas comme on l’observerais si l’on était dans les étoiles face à Midgard. C’était quelque chose plus complexe, qui n’avait pas qu’une vision mais plusieurs. Toutes à la fois concentrées vers un point plutôt précis du globe. Le jeune marqué voit Talion, Linke, Sigrid mais aussi tous le jardin, le marché à côté, les maisons des habitants, les enfants qui jouent dehors, des gardes du duché, des bâtiments impressionnants et bien d’autres choses que les rayons reflètes. La lumière allant d’un point à un autre, se réverbère, passe entre chaque chose la reflétant que se soit l’herbe des plaines, la mer, les murs des bâtiments… Tout est visible pour peu que la lumière s’y jette. Ce qui ne comprends pas les lieux où le Soleil n’y ai pas encore ou bien les souterrains, ou encore les abysses profondes où la lumière s’y perd. Julia peut être là où la vision d’Eskan s’arrête, ainsi il a plus de chance de trouver sa « maison de fortune » ou bien son « petit atelier » roulant et sa grande monture à quatre patte semblable à une bête dont le poil rat est noir aux reflets bleus et sa forme se rapproche d’un énorme loup aux oreilles pointus. C’est d’ailleurs sa demeure providentiel qu’il fini par trouver après une plutôt longue recherche où il détaille aux autres son rayon de vison qu’il avait élargit de plus en plus. Il ne trouve pas Julia, pas même dans sa carriole aménagée et sophistiquée qui a les rideaux fermés.

- Elle se trouve aux abords de Caedonia au Nord-Ouest à la limite avec Uruk. Dit-il en ouvrant les yeux soudainement. Plus précisément, son lieu de vie se trouve proche de la mer entre Caeldonia et l’Antenne et je vois de nombreux pas dans le sable allant et partant de l’eau jusqu’à sa carriole aménagée. Je saurais nous y emmener, j’ai le chemin en tête. On va devoir prendre la route vers le fort à la frontière de Caeldonia et à un moment donné nous allons devoir dévier vers la mer où nous trouverons un petit village qui a un chemin allant vers la mer. C’est assez long mais suivant le moyen de transport ça se fait. J’ai vu des montures que l’on peut louer et aussi un portail mais cela inclus d’aller jusqu’au fort ce qui fait un léger détour et en plus pas sûr que les gardes acceptent de nous laisser le leur emprunter. Il est plutôt petit et très surveillé. Sinon on peut louer des carrioles cela dit, selon le modèle c’est plus chère que la simple monture.
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Dim 31 Déc - 12:01
Bien que Talion semblait préoccupé par la facilité avec laquelle Eskan avait localisé Julia en usant d’un don conféré par sa nature, il resta le plus neutre possible et admis être impressionné.

« Impressionnant… Un don qui serait bien utile pour les espions des différentes nations. Vous ferriez mieux de vous montrer discret avec votre pouvoir, Monsieur Arsham. Certains pourraient le convoiter et vous obliger à l’utiliser pour leur profit personnel. »

Il y eut un moment de silence dans lequel personne n’osa rien dire. Le problème que soulevait Talion était délicat, mais sensé. Le risque était bien réel avec un tel don. Heureusement pour lui, Eskandar faisait parti de l’Ordre et était étroitement veillé par ce dernier, autant dire qu’il risquait peu d’être enlevé sans qu’on le sache. Toutefois, le risque demeurait.

« Bien… Je crois savoir de quoi vous parlez. Ce doit être le fort qui se trouve à la frontière de Caeldonia, tout au nord. Il suffira d’emprunter un portail, et comme nous sommes encore dans la capitale, ce sera un jeu d’enfant.
- On peut l’emprunter ? » demanda Eskandar.
« Bien évidemment. L’Ordre a le quasi monopole des portails, quant au fort en question, il appartient à l’Ordre, autant dire que nous y avons libre accès. Notre mission nous donnera ce passe-droit.
- J’ai bien fait de prendre mon maillot de bain. » déclara Sigrid.
« Nous ne sommes pas là pour nous baigner et prendre des vacances, Sigrid. » affirma fermement Linke. « Nous avons une mission.
- Ouais, bah après ce qu’on a vécu à Germania, on a bien mérité de se détendre un peu, non ? Surtout toi, m’sieur paperasse ! Ta p’tite tête a vrillé sévère contre le démon, alors tu devrais en faire un peu moins, et te reposer un peu plus !
- Sûrement pas ! Nous n’avons pas le temps pour ces frivolités ! L’Ordre est ma raison première dans la vie ! Il est hors de question de se la couler douce alors que nous avons un devoir envers…
- Pfff… Tu nous saoules, Linke ! » bougonna Sigrid.
« Sigrid, je suis d’accord avec vous, mais ne soyez pas aussi désinvolte envers votre supérieur. » déclara calmement Talion. « Oh, et Linke… bouclez-la ! »
« Très bien… Je noterai ça dans le rapport, soyez-en certains, Talion ! » le menaça Linke.
« Oui oui ! Faites donc ! » répondit le principal intéressé en chassant l’air d’un geste de la main, comme pour signifier qu’il s’en moquait comme de sa première paire de bottes.

Le groupe reprit le chemin en sens inverse pour se diriger à nouveau vers le portail qui les avait mené à Édimbra. Une fois arrivés à la garde, ils demandèrent l’autorisation de se rendre au fort de Caerlaverock, ce qui leur fut accordé sans mal. Ils furent ainsi accueillis de l’autre côté du portail par le Capitaine du fort, un caeldonien de souche, à en croire sa tignasse rousse, sa carrure imposante, sa barbe tressée, et surtout son accent très prononcé.

« Madame, Messieurs, bienvenue au fort de Caerlaverock ! J’ai cru comprendre que vous étiez en mission de routine pour une inspection !
- C’est exact, mais il ne s’agit pas de l’inspection de votre fort. Nous devons simplement rencontrer un membre de l’Ordre, une certain Julia Borgès.
- Ah, oui ! Dame Borgès. Je vois. Effectivement, elle se trouve dans la région. Vous devriez aller voir notre intendant, c’est lui qui s’occupe de la partie recherche du fort.
- Merci bien, mais je crois que cela ne sera pas nécessaire. Nous savons déjà où elle se trouve.
- Ça ne vous coûtera rien d’aller le voir. Il aura sans doute des montures à vous prêter. Si j’ai bien compris, les recherches se font plus loin, à une journée ou deux de route selon votre allure. Vous gagneriez un temps fou à emprunter nos pégases. »

Talion fit la moue. Il n’aimait pas spécialement devoir emprunter la voie des airs. Il avait une peur terrible du vide. Cependant, il n’avait pas de temps à perdre, et sûrement pas une voir deux journées entières.

« Soit… Merci, Capitaine Mac Klein.
- Mais de rien ! » répondit le grand bonhomme avec un sourire franc et jovial.

Après avoir rencontré l’intendant, le groupe de Talion put prendre enfin la route à dos de pégases. La vue, depuis les airs, était incroyable. Les landes sauvages de Caeldonia s’étendaient sous leurs yeux, fertiles, baignées dans cette humidité constante qui les rendait si vertes. C’était un véritable océan d’émeraude qui s’offrait à eux, et à leur gauche, au nord, se trouvait l’océan agité, ou plutôt ce bras d’océan qui les séparait des îles de la Tour et de l’Antenne, des bastions importants de l’Ordre. Ça et là, des troupeaux entiers de moutons constellaient les pâturages de tâches blanches. Caeldonia était réputé pour ses prairies fertiles, les moutons qui y paissaient, et aussi son activité côtière. Il y avait de nombreux navires de pêches, de petits voiliers et barques qui voguaient sur les côtes. L’air iodé réveilla quelque peu les blessures refermés mais pas encore tout à fait guéries du groupe d’inspection. Cependant, cela leur fit du bien à respirer, quoique la fraîcheur du temps leur fouetta vivement le visage à cette hauteur.

Après un temps qui ne leur parut pas si long que ça, ils finirent par distinguer, sur le rivage, une grande carriole aménagée installée en bord de plage. Il ne faisait que peu de doute quant à la propriétaire de la demeure mobile et Talion, son équipe, ainsi qu’Eskandar, se posèrent à quelques mètres, histoire de ne pas prendre au dépourvu la maîtresse des lieux. Il était cependant possible que cette dernière ne soit même pas là. À en juger par ce qu’avait dit Eskandar, il était possible que les recherches de la jeune femme se fassent sous l’eau. Talion le supposait, car Eskandar avait parlé de traces de pas dans le sable qui allait de la calèche jusqu’au bord de l’eau. Il n’imaginait pas que Julia Borgès puisse aller se baigner par simple plaisir. D’après son dossier, ce n’était pas son genre, contrairement à une certaine soldate sous ses ordres. Elle était plutôt rigoureuse et surtout : elle était en pleines recherches, on le lui avait affirmé.

« Bien, j’espère qu’elle est effectivement ici. Caeldonia n’est pas déplaisante, mais j’aimerai ne pas trop traîner sur cette mission.
- Vous craignez quelque chose en particulier, chef ? » demanda Sigrid.
« Le Général Greywing est un enfoiré ! Alors oui, j’ai bien peur qu’il ne me la joue encore à l’envers, celui-là !
- Un enfoiré ? » s’offusqua Linke. « Surveillez vos paroles, Talion. Manquer de respect à un homme de son rang…
- Allez donc lui lécher les orteils si ça vous amuse, Linke, mais ne venez pas me parler de lui. Rien que l’évocation de son nom me donne envie de vomir… » soupira Talion.
« Tsss… » protesta simplement Linke.
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Dim 31 Déc - 16:41
Eskan n’avait jamais prit la voix des airs, il lui fallut du temps pour s’habituer au pégase dont il s’accrocha de toutes ses forces. Être bien au-dessus du vide physiquement cela le décontenance grandement, heureusement pour lui la pégase suit les autres sans trop se préoccuper de son chevaucheur maladroit et étranger à la manière dont on doit se comporter. Il tente à plusieurs reprises de ne pas regarder dans le vide mais ne pas savoir lui faisait peur. Mais savoir ô combien il est haut ne le rassure pas pour autant. Il ne dit rien mais son visage expressif montre bien à quel point il est impressionné et apeuré. Pour sûr, ce voyage il allait le raconter de long en large à Julia lorsqu’il l’a verra. D’ailleurs, ils sont enfin sur la terre ferme et Eskan mit du temps avant de bouger et mettre pieds à terre. Le sable est encore chaud et le petit marqué porte seulement des tatanes comparé au large et grand habit qui couvre tous son corps. Aimant la sensation du sable chauffé par le Soleil, il les retira et un sourire sorti de son visage à présent apaisé. Il voit la carriole de dame Julia dont le linge pendait au vent qui émet ce léger son de claquement. Le sable s’étendait si bien que la terre juste derrière Talion et son équipe paraissait très éloignée du rivage. Le bruit des vague se mélange avec celui du linge et quelque fois on entend quelques oiseaux mais rien de plus. Eskan commence à aller devant tous ses camarades en courant dans le sable droit devant la maison de fortune de la demoiselle aux longs cheveux blanc.

Il y a, non loin de la porte d’entrée une sorte de bonhomme bâton qui doit certainement servir à étendre sa combinaison de plongée. Hors, Eskan en conclu qu’elle est sûrement avec en ce moment. D’un coup, il entend un grondement prévenant d’un des chevaux blancs gardant les lieux et servant de monture à toute cette installation. Les deux animaux se sont vu aménagé un coin d’ombre avec une toile tirée, de l’eau pour s’abreuver ainsi qu’un peu d’herbe fraîchement coupé. Tout, jusqu’à leur sabots laisse paraître un grand soin envers ces bêtes qui ne savent pas trop comment réagir face à ce petit être venu pour elles de nul part. Heureusement, il sait se montrer doux et rassurant envers les bêtes et le temps que les autres arrivent, ils était déjà là à les câliner pour les amadouer.

- Je crois qu’elle est déjà sous l’eau. Dit Eskan à Talion. Les chevaux l’on vu s’en aller pour plonger. Mais on va sûrement attendre longtemps qu’elle revienne et sous ce Soleil… Euh… Et je ne suis pas très bon nageur pour aller la chercher, surtout si elle fait des fouilles dans les profondeurs marines.

Il regarde la jeune Vigridienne qui semble être la candidate idéale pour se mettre à l’eau. Après tout, comme peut se dire Eskan, elle est athlétique. Quant à Talion ou bien Linke, il ne décèle pas de compétence de apnée ou bien de très bonnes conditions physiques pour cette tâche. Il se pose sur la petite marche où il a posé ses tatanes comme un enfant attendant ses parents sous le perron d'une porte.
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Lun 1 Jan - 12:35
Talion soupira. Comme il l’avait craint, Julia Borgès était en pleine expédition sous-marine. Il allait falloir soit l’attendre, soit aller l’avertir de leur présence par un quelconque moyen. Il était à noté que l’ex-inquisiteur n’en semblait nullement surpris contrairement à Linke qui paraissait soucieux et finit par demander :

« Mais… hum… De quel genre de dispositif dispose-t-elle pour pouvoir plonger ? Elle n’est pas aqualane à ce que je sache…
- Ah… les bureaucrates… Vous n’avez jamais côtoyé des marqués, n’est-ce pas ? » se moqua Talion.
« A vrai dire, non ! La seule que je connaissais avant tout cela, c’était Déva, et nous ne l’avons rencontré que récemment. Mais je ne vois pas le rapport.
- Certains marqués développent des capacités physiques et magiques parfois hors du commun, souvent même. Cela ne m’étonnerait pas qu’elle possède une capacité qui lui permette de respirer sous l’eau ou de retenir son souffle durablement. »

Linke fronça les sourcils et fit la moue avant de déclarer :

« Vous l’avez lu dans son dossier, n’est-ce pas ? »

Talion pouffa de rire et confirma avec un petit sourire moqueur.

« C’est exact ! Bien, quelqu’un à une idée ?
- On pourrait peut-être demander à votre amie athlétique de plonger pour aller la chercher ? » proposa Eskandar.
« Hum… » commença Talion qui semblait réfléchir à la question avant de se faire interrompre par Sigrid.  
« Chuis prête pour ça, chef ! »

Talion se tourna vers Sigrid et ouvrit de grands yeux ronds, choqué. Il ne s’était pas attendu à voir la vigridienne déjà apprêté en tenue de plage. Elle portait une combinaison légère, et ses autres affaires étaient déjà posés par terre, à côté de la calèche.

« Quant est-ce que… Comment avez-vous… ? » bafouilla Talion qui n’en revenait pas de la rapidité de Sigrid à changer de tenue.

Il n’y avait pas que Talion pour s’étonner de la chose. Linke et Eskandar aussi, en restaient bouche bée. Il leur fallut un moment pour reprendre contenance. Le mage fronça les sourcils et durcit son expression.

« Sigrid, par pitié ! Nous ne sommes pas en vacances ! Personne ne vous a demandé de vous mettre en tenue de plage !
- Mais comme ça, j’peux aller la chercher, Julia ! » expliqua Sigrid.
« Parce que vous savez respirer sous l’eau pendant plusieurs minutes ? » demanda Linke avec suspicion.
« Ben… pfff… ouais, non… » répondit Sigrid en se grattant la tête.

Tout le monde se tapa la main contre le front. C’était bien la peine de proposer son aide si elle ne faisait pas de plonger. Linke grommela avant de reprendre la parole.

« Très bien, c’est encore moi qui vais m’y coller.
- Vous, vous allez plonger ? Vous ? » s’étonna Talion.
« Non, je vais contacter des esprits élémentaires de l’eau pour qu’ils puissent entrer en communication avec Borgès.
- Oh oui ! C’est vrai !!! Il peut faire ça !! Vous allez voir, chef ! C’est trop balèze ! » déclara Sigrid avec enthousiasme.
« On ne va rien voir du tout ! Les esprits seront sous l’eau… » précisa Linke avec froideur.
« Roooooh ! Mais c’est nul !!! Faut vraiment que vous rendiez çà plus spectaculaire, Sergent ! » rouspéta Sigrid.

Linke leva les yeux au ciel et soupira avant de s’asseoir sur une butte de sable, assis en tailleur. Il décrocha une lanterne qui était accrochée à sa ceinture et la posa à côté de lui avant d’y installer une étrange bougie couverte de runes.

« C’est quoi, ça ? » demanda Sigrid avec curiosité.
« Une bougie d’invocation. Ça m’aidera à entrer en contact avec les esprits. Je vais pouvoir aller plus loin si besoin. La portée de ma magie est limitée. S’il faut plonger en profondeur, j’ai besoin de ce catalyseur.
- Oh ! D’accord ! Vous allez faire comme pendant notre mission à Atlantis ?
- Oui, c’est plus ou moins l’idée. Vous n’êtes pas totalement irrécupérable, c’est encourageant. » commenta Linke.

Sigrid fit la moue et se retint de frapper son supérieur. À la place, elle préféra ignorer cette dernière remarque et se dirigea vers l’étendue bleue de l’océan.

« Heu… Vous faites quoi, Sigrid ? » demanda Talion.
« J’vais me baigner et faire quelques longueurs, puisque personne n’a besoin de moi ! »

Talion soupira et se pinça l’arrête du nez entre les doigts. C’était désespérant mais il pouvait bien lui accorder cela. De toutes manières, ce n’est pas comme s’ils pouvaient faire autre chose tant que Julia Borgès n’était pas là. Pendant ce temps, Linke fermait les yeux et se concentrait sur son esprit pour pouvoir naviguer dans l’océan des esprits. Cependant, à peine avait-il commencé à s’extirper de son corps qu’une immuable terreur s’empara de lui. Il ne s’avait pas si c’était l’immensité de l’océan qui le terrifiait, ou si c’était sa fragilité face à tous les éléments qui l’entourait, mais il y avait quelque chose, au fond de lui, qui lui fit perdre tout quiétude. Non… Ce n’était pas ça… C’était bien plus que cela. Il l’avait vu… très loin, au fond, dans les abysses d’un monde que la lumière ne peut plus atteindre. Tapis dans les ténèbres éternelles, grondant telle une menace sans nom, sans voix. Elle avait plusieurs nom, mais sans arrêt elle se rappelait à lui. Il l’avait ressenti à Germania, et depuis lors, Linke était gagné de cauchemars horrifiants. « On », l’appelait, « On » se trouvait dans les ténèbres les plus pernicieux… « On », était pire que la mort, pire que la main froide de Hel.

« N'est pas mort ce qui à jamais dort, et sous d’étranges éons peut mourir même la Mort… » déclara Linke.

Talion, qui n’était pas loin, l’entendit prononcer ces mots et sentit les poils se dresser sur sa nuque et ses bras. Il se tourna vers son subalterne et s’approcha de lui. Il constata avec horreur de Linke continuait de répéter la même phrase, encore et encore, comme s’il était dans une sorte de transe. L’inspecteur se saisit de ses épaules et commença à le secouer énergiquement, ce qui sembla ramener le sergent au moment présent.

« Hé ! Hé oh ! Mon vieux ! Qu’est-ce qui vous prend ? » le fustigea Talion.
« Je… Je… ne sais pas… Je… »

Linke semblait totalement perdu. Leur affrontement à Germania leur avait laissé de lourdes traces, indélébiles. Talion prit son sergent en pitié et s’assit à côté de lui. Il ne l’aimait toujours pas, mais ce n’était pas une raison pour le laisser ainsi dans la tourmente, il n’aurait même pas souhaité ça à Greywing.

« Vous étiez encore là-bas, n’est-ce pas ?
- Je… Je crois, oui… Cela… Cela ne me quitte plus… On nous a soigné, on a calmé nos esprits, et pourtant, parfois, comme dans ce genre de moment… je l’entend nous appeler… »

Talion fronça les sourcils, d’un air inquiet. Il connaissait ce sentiment, il connaissait cette affreuse terreur… La terreur des abysses, des profondeurs insodables d’un monde inconnu et terrifiant, peuplé de cauchemars, pires que la mort, pire que tout ce que l’esprit midgardien peu imaginer. Un monde de folie et de souffrance.

« On compte sur vous, Sergent. Ne vous en faites pas, je serais à côté de vous. Je vous déteste peut-être, mais jamais je ne vous trahirai. Vous pouvez me faire confiance. Nous avons vécu la même chose, vous et moi… Nous savons. Alors comptez sur moi pour lutter contre ça. »

Linke sembla quelque peu rassuré et tenta à nouveau de se concentrer. Plus rien… La terreur avait disparu, en même temps que les visions cauchemardesques. Il put à nouveau se défaire de son corps physique pour communiquer avec les esprits de l’océan. Là, dans le paisible ressac de la mer, il sentit de petits esprits inoffensifs et ouverts à au partage. Le mage conversa avec eux avant qu’ils n’acceptent de chercher Julia. Ils plongèrent avec lui, dans les profondeurs, à la recherche de la jeune femme.
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Lun 1 Jan - 14:59
Le jeune marqué sourit en voyant la compassion et le courage devant ses yeux. La scène entre Linke et Talion l’attendrit, le rassurant toujours plus dans le fait qu’ils soient là pour inspecter sa chère amie Julia. Il les laisse faire, regardant tel un spectateur Linke communiquer avec cette fois les esprits de l’eau et Talion a ses côtés, veillant sur ses arrières. Tandis que l’agitation au bord de l’eau émit par la soldate Sigrid produit des ondulations. Ces échos s’éloignent peu à peu sans troubler les profondeurs où s’éveillent de petits esprits aqueux visiblement ravis qu’on les sollicites pour retrouver une personne. Ils amènent l’esprit de Linke peu à peu au fin fond de l’eau où l’on ne distingue même plus les rayons du Soleil. Ici, règne un long silence où les formes se confondent jusqu’à ce que l’on ne distingue plus rien.

Les abysses.

Il n’y a que peu de mot pour décrire les abysses. Se sont plus des sensations qui y seront décrite car l’on ne peut plus passer la la vue. Ainsi, Linke sent toujours les petits esprits le guider et étant pendant un long moment la seule source de bruit. De légers coups dans l’eau que les profondeurs étouffent. Mais les petits esprits sont rassurant car grâce à eux Linke peut encore penser à son but, au fait qu’il n’est pas seul dans l’immensité des abysses. Quelque fois, le sergent entend des bruits inquiétant venir d’en-bas ou bien de derrière-lui. Il se demande bien comment cette jeune femme fait pour plonger régulièrement dans un endroit aussi cauchemardesque ! Ces bruits, puisqu’il faut les décrire, sont encore de l’agitation dû à des créatures qui elles ne se rende pas seulement de temps en temps dans ces lieux mais y vivent. On peut distinguer grâce au son de lourdes masses en mouvements ou bien de plus petites bien plus vives. Bien que plus tôt il est écrit qu’il ne sert à rien de décrire du noir absolu, eh bien en fait ce n’est pas tout à fait vrai. Si l’on est suffisamment proche  alors on peut voir de la lumière émise par des végétaux ou bien des créatures s’y faisant passer. Et c’est que qu’à vu Linke l’espace d’un instant : une créature en mouvement où sur elle s’est posée une flore luminescente duquel s’échappe de toutes petites méduses quasiment exclusivement faites d’eau. Il les voit se déplacer avec leurs couleurs semblable à des torches par une nuit sans Lune. Si brillante, si délicates dans leurs mouvements… . Un bruit vient les perturber, celui d’une structure qui grince avant de tomber dans un lourd fracas que la pression fait de cet instant un encore plus lourd moment. Est-ce la rouille qui ronge ce qui pourrait être un début de ruine ? Ou bien Julia est-elle pas loin ? Linke peut apercevoir à présent des lumières ! Elles éclairent un chemin telles des repaire dans cet obscurité. Se sont les pierres naturellement lumineuses bien à l’abri dans des lanternes qui, avec d’ingénieux miroirs les fait réfléchir. Ainsi Linke a tout le loisir pour découvrir les ruines d’une cité inconnue et il en est sûr : pas d’origine aqualane. Il y a encore de bels édifices que l’eau n’a pas trop rongées, d’impressionnants monuments d’une curieuse technologie qui lui échappe. Enfin au loin, il voit une lanterne bouger toute seule et s’éloigner de lui et du chemin. Les esprits de l’eau s’en approche en emportant le sergent qui s’en voit maintenant formel.

Julia.

Bien que l’on ne peut la décrire avec certitude, on peut se dire sommairement qu’elle est loin d’être en tenue de plage comme la soldate Sigrid. Les reflets des formes métalliques suggère que la dite demoiselle Borgès s’expose aux abysses avec du matériel de plongé de qualité mais qu’un curieux assemblage. Point de scaphandre ni que tuyaux reliés à sa combinaison partant de sa carriole. L’on ne voit point non plus sa chevelure ni si sa chair est exposée directement aux eaux inquiétantes des profondeurs. Julia s’arrête en remarquant les petits esprits s’agiter autour d’elle. L’un d’eux communique directement avec elle afin de lui annoncer qu’elle est attendu à la surface. La jeune marquée remercie l’esprit pour cela et d’un coup d’un seul ils partir en emportant l’esprit de Linke vite à la surface en allant le plus haut possible. La demoiselle remarque l’esprit de Linke un bref instant avant de faire machine arrière.

Linke peut à présent se reposer car son voyage immersif prend fin. Il n’y a plus qu’à attendre leur hôte tranquillement sur la plage. Alors qu’il reprend connaissance dans son corps, il sent le Soleil qui a réchauffé son être mais pas comme à l’Ouest d’Uruk. Non, il s’agit d’un délicat Soleil de Caeldonia. Talion est resté à ses côtés et les esprits de l’eau ont prit congé. Quant à Sigrid elle barbote toujours dans l’eau. Mais bientôt on l’entendit pousser un cri de surprise. Sa stupeur tourne tous les regards sur elle. Ce qu’elle vit n’est autre que Julia remonter à la surface très rapidement. Peut-être avait cru à un requin ou bien une autre créature voulant s’attaquer à elle ? Mais non, ce n’est que la marquée ayant répondu à son appel. Sigrid voit une personne, vraisemblablement une femme vêtue d’un habit de plongé perfectionné et adapté à sa nature de marqué polymorphe. La jeune femme fait disparaître peu à peu ses astuces organiques afin de rester dans les abysses plusieurs heurs durant lesquelles cette fois-ci elle ne pu ramener d’objets à étudier. Ses gants remontant jusqu’aux coudes fond de puissants coups pour avancer regagner le rivage. Julia remarque Sigrid qui ne savait plus trop ce qu’elle fichait là, loin du bord de la mer. La soldate était partie nager afin de ménager son esprit tourmenté sans prendre vraiment la peine de s’inquiéter de s’éloigner. Heureusement pour elle, ce n’était pas le genre de Julia de laisser quelqu’un ainsi sans s’en préoccuper et décide de prendre sur son dos Sigrid sans se préoccuper de son consentement. Avec ses bottes mécaniques et ses bras, Julia se déplace sans problème. Il reste ses branchies que Sigrid peut voir dépasser de son cou ainsi qu’en sentir à ses côtes. Elle est en peu de temps ramener sur une partie de la mer où on le poser pieds. Enlevant toute partie modifiée de son anatomie pour l’aisance dans l’eau, Julia avance avec ses imposantes parties mécaniques dont des lunettes à changement de verres et de loupes qui ne laisse pas totalement voir son visage à partir du haut du nez. Cependant, les membres de la brigade ainsi qu’Eskan peut admirer de fines et athlétiques formes féminines et une somptueuse mâchoire accordé à de belles lèvres teintées de rouge assez pulpeuses.

- Permettez moi de me changer avant les présentations, je ne serais pas longue. Dit-elle d’une voix douce et délicate que l’on aurait pas cru au premier abord. Eskandar puisses-tu m’aider, viens.

Elle se dirige droit à sa carriole et donc droit à Eskan qui affiche un sourire scintillant de joie de revoir son amie. Elle lui présente ses bras non pas pour un câlin qu’elle réserve à l’abri des curieux mais pour qu’il l’aide à enlever son étrange matériel de sa propre conception. Le petite marqué s’exécute et bien qu’il n’est jamais fait cela, il lui semble aisé de deviner comment cela se retire. Une fois tout l’attirail métallique enlever, la brigade peut enfin voir les cheveux longs et blancs  bien qu’attachés de la tant attendue Julia. Eskan pose petit à petit sur le pantin de bois l’équipement et entre avec elle à l’intérieur de la carriole. Elle s’ouvre d’abord grâce à une simple clef qui tourne dans une serrure d’une jolie porte en bois peinte. Ensuite, une autre porte en accordéon métallique avec un petit mécanisme. Eskan referme la première porte et on l’entend ouvrir en grand la seconde. On n’entendit pas grand-chose d’une quelconque conversation entre les deux marquées à l’intérieur. Si bien que l’on va simplement résumer ici son contenu : Le voyage d’Eskan pour aller la trouver avec l’inspecteur Talion et ses acolytes, l’engouement de ce dernier de revoir son amie et la douceur ainsi que la patience de Julia lorsque qu’elle s’adresse à lui. C’était pour elle comme une sorte de petit frère, d’ailleurs Eskan lui fait beaucoup penser au sien. Un marqué ange et un autre démoniaque, c’est pour ainsi dire une entente bien cocasse. Le jeune homme sort quelques instant avec la tenue mouillée de Julia dans les bras pour l’étendre dehors. Puis il attend sa permission pour qu’enfin tous le monde puisse entrer.

Lorsque l’inspecteur Talion qui entra en premier voit l’intérieur de la carriole de Julia, il peut remarquer qu’elle est bien cossue et raffinée bien qu’il n’y ai rien de frivole dans ses choix esthétiques. Il y a ce salon pouvant péniblement accueillir tous ce petit monde qui doit part des trappes et des subterfuges servir à bien d’autres choses encore. Devant eux la maîtresse des lieux : Julia Agatha Borgès vêtue d’une belle robe noir à la Gothlandaise, somptueuse mais sans être pimpante. Le genre de robe plutôt simple pour recevoir sans trop en faire mais tout de même pour être bien habillé.

- Bienvenue et merci pour votre attente, je n’étais pas prête pour recevoir de la visite. J’ai dû un peu improviser. Vous êtes un inspecteur de l’Ordre n’est-ce pas ? Prenez tous place, c’est un peu petit voilà tout.

Tous le monde s’assit sur soit la banquette ou bien d’autres chaises molletonnées. Julia se mit très exactement en face de Talion pour mieux converser. Elle attendit un peu avant de se présenter, se postant bien droite sur une banquette où se place à ses côtés Eskan. Bien que sa posture soit respectueuse, ses mains sont jointes et ses doigts fins et lisses se croisent. Son visage est plutôt neutre et ses yeux ocres portes un bien grand intérêt à ses invités.

- Je suis Julia Agatha Borgès, chercheuse au sein de l’Ordre et rattachée au duché de Laguria de part ma famille. Je connais bien sûr déjà Eskan qui vous a conduit jusqu’ici et vous autres ? Il est rare que je ne connaissent pas les inspecteurs chargés de personnes tels que moi ou bien mon ami.
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Sam 6 Jan - 11:26
Si Talion avait paru tout à fait calme et protocolaire en entrant dans la calèche, ce ne fut néanmoins pas tout à fait le cas de Sigrid. Cette dernière, en contemplant l’admirable femme qui se tenait devant elle, avait donné un léger coup de coude à Linke et elle sembla lui avoir chuchoté quelque chose. Le sergent opina de la tête, avec un léger sourire moqueur. Peu conscient des manigances de ses deux acolytes, l’ancien inquisiteur s’installa comme on l’avait invité à le faire et écouta soigneusement Julia Borgès se présenter et émettre quelques réserves quant à l’identité des personnes venues contrôler le bon déroulement des événements.

« Sergent-chef Talion, brigade d’inspection des guildes. Voici le sergent Linke Straüss, et la soldate Sigrid Ølskäd. Je sais que cela peut paraître curieux, mais nous sommes effectivement ici pour nous assurer que tout se passe bien pour vous. Il se trouve que la direction de la Citadelle a jugé bon de changer un peu ses habitudes. C’est très courant, je vous rassure. Parfois, on envoie des inspecteurs différents pour s’assurer simplement de l’objectivité de la procédure. Vous savez ce que c’est, on côtoie les gens, on s’y habitue, et ce qui devrait être un contrôle minutieux devient une simple routine. Alors pour éviter les erreurs, on change un peu l’équipe. Quant au fait que nous soyons une brigade d’inspection des guildes, cela n’enlève en rien nos compétences.
- Oui, rassurez-vous, le sergent-chef Talion est un ancien inquisiteur, il est hautement qualifié pour ce petit contrôle de routine. » ajouta Linke.

Talion lui lança un léger regard noir. C’était la stricte vérité, mais il aurait préféré en parler lui-même, d’autant qu’il ne lui avait pas donné la permission de parler à sa place. De plus, le ton qu’avait employé Linke avait été quelque peu condescendant, et il sentait que ce dernier avait voulu sous-entendre quelque chose de négatif. Néanmoins, le chef de brigade ne releva pas et préféra rattraper cette petite bévue en ajoutant :

« Oui, il s’avère que j’ai une certaine expérience dans ce domaine, ainsi qu’une connaissance non négligeable des runes et sceaux. Je suis tout à fait qualifié pour cette tâche, Chercheuse Borgès. Quant à Linke, vous avez sans doute constaté son don indéniable à user de magie de l’esprit… en plus de celui de casser les pieds à tout le monde. »

Linke roula des yeux et fusilla son supérieur du regard. D’un ton froid et posé, il répliqua :

« Un don particulièrement pratique, plus que celui de s’attirer des ennuis, n’est-ce pas, sergent-chef ? »

Talion afficha un léger sourire forcé et se contenta de répondre :

« Chacun son point de vue. Mais là n’est pas le propos de notre visite. Nous ne vous importunerons pas plus que nécessaire.
- C’est très jolie votre caravane. J’aime bien aussi votre robe, très classe. C’est goth, non ? Ca me fait penser à quelqu’un que je connais bien. » déclara Sigrid sans la moindre gêne.

Elle afficha un grand sourire complice et fixait intensément Talion, comme pour lui faire entendre un message caché. Le sergent-chef n’avait pas bien compris le sous-entendu, mais il était surtout fâché de l’attitude de la soldate. Il lui lança un de ses regards noirs dont il avait l’habitude et commença à s’excuser platement auprès de Julia.

« Je vous demande d’excuser l’indiscrétion de notre subalterne, elle… n’est pas toujours très subtile ! Sigrid, veuillez vous excuser et veiller à ne pas recommencer. Sinon je vous fais patrouiller dehors.
- Quoi ? Roh mais, chef c’est…
- Sigrid, c’est un ordre.
- Roooh… Oui, bon… Désolée de mon indirection, m’dame !
- Indiscrétion…
- C’est ce que j’ai dit ! »

Talion soupira bruyamment du nez.
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Sam 6 Jan - 12:58
Ainsi Julia apprit tous ce qu’il y avait à savoir sur ces trois individus qui s’étaient présentés à elle. Elle garde bien sûr pour elle ses conclusions tout en écoutant les semi-disputes ça et là de la drôle de brigade. Lorsque Sigrid lui présente ses excuses pour le moins comique, Julia regarda quelque instant Eskandar qui lui sourit d’un air amusé. Elle saisit sans mal ce qu’en pense son ami de ce trio dichotomique. Afin de recentrer l’équipe de Talion sur ce pourquoi ils étaient venu, Julia parla à son tour.

- Merci pour ces éclaircissements sergent-chef Talion. Vous pouvez dès à présent commencer si vous le voulez bien.

- Super ! Déclare Sigrid en se levant d’un bond. Du coup j’fouille la baraque chef ?

- Veuillez à ne rien toucher soldate Sigrid, il ne s’agit pas d’une simple calèche et je n’apprécierais pas que l’on mette le bazar dans mes recherches. Bien sûr je peux vous montrer ce que je fais ici si cela vous intéresse et dans le cadre de l’inspection.

- C’est vrai, pourquoi vous êtes ici mademoiselle Borgès ? Que recherchez-vous ? Questionne Linke en fixant son hôte.

Talion avait sûrement déjà envie d’aller les enterrer sous le sable et de les abandonner-là. L’inspecteur déteste lorsqu’ils parlent à sa place et prennent des décisions sans le consulter au préalable. En fait, ce qu’il exècre par dessus tout c’est lorsque les deux membres de sa brigade essaient de faire le boulot à sa place.

- Il est vrai que mon travail au sein de l’Ordre est la recherche dans le domaine de la démonologie et des liens entre les démons et leurs progénitures. En tant que marquée au géniteur démoniaque je me questionne sur ma nature bien sûr et mes origines. Cela m’a conduite ici ou plus précisément sous la mer entre Caeldonia et l’Antenne où, dans les profondeurs gît une grande cité qui autrefois abritait mes ancêtres. Il y a un lien entre moi, la cité et ce qui se rapporte aux démons bien que je n’en ai pas encore de preuves formels. La recherche nécessite souvent à ne pas rester entre les murs de la Citadelle, ainsi je suis parfaitement dans mon droit à rester ici dans le cadre de mon travail.

- Cela révèle plutôt du travail d’archéologues non ? Vous pouvez parfaitement faire partie d’une équipe afin de vous aider dans vos… Recherches. Pourtant, cela fait presque deux mois que vous êtes seule alors permettez-moi de creuser un peu plus la question.

Linke n’a pas tout à fait tord, c’était plutôt une affaire ambiguë. Comme disait plus tôt Talion mais avec moins de formes, le sergent Linke est quelque peu tatillon et flair vite la moindre zone d’ombre. Tous ce qui ne semble pas conforme à moins d’en prouver le contraire. Julia ne se décontenance pas, elle reste parfaitement calme et quelque peu austère au premier abord.

- Je n’ai pas encore envoyé de rapport sur la cité et mes recherches, ainsi je ne peux donc pas demander sans raison une telle équipe.

- En deux mois ?

Il eu un moment de silence plutôt pesant où la jeune femme qui fixa Linke lui fait sentir son agacement. Il y a bien quelques raisons pour lesquelles Julia ne souhaite pas être accompagnée, ne donne pas vraiment de nouvelles et ne faisait jusqu’ici pas connaître avec exactitude là où elle se trouve. Mais cela est quelque chose qu’elle souhaite garder pour elle, ne voulant pas faire de scandale.

- La recherche est un long processus. Mais si l’Ordre souhaite aussi un rapport de ma main je peux déjà lui en fournir un. Si vous avez terminé avec les questions nous pouvons passez à l’auscultation de mes seaux. Comme vous pouvez le voir ils sont tous en place.

Julia se lève délicatement et tournois sur elle-même pour leur montrer aucune surbrillance dû à un seau défait. Le moment de la vérification est un peu pénible pour elle, trouvant cela un peu trop invasif sur sa propre personne. Le nombre de fois où elle dû montrer ses seaux à des gens qu’elle a vu la plupart du temps seulement pour la première fois lui paraît très incommode pour ne pas dire qu’elle soit mal à l’aise. Julia en a l’habitude maintenant mais cette partie lui déplais toujours autant, se sentant comme humiliée un peu plus à chaque fois. Bien sûr les personnes qui l’inspectent sont la plupart du temps très correctes mais elle est déjà tombée sur tout type de gens. La plupart du temps des gens qui ne peu pas comprendre, des ignorants, mais aussi des gens très respectueux jusqu’aux personnes les plus indiscrètes. Le bref coup d’œil à Eskan, son ami, est justement dû à cette appréhension pour cette nouvelle équipe qui vient l’inspecter. Elle, son logis et ses faits et gestes. Tous. Le jeune marqué lui fait un sourire rassurant, voulant qu’elle se détende un peu. Sa nervosité est perceptible pour ceux sachant observer. Pas qu’elle cache quelque chose à propos de ses seaux mais ses appréhensions guide ses craintes, celles d’être jugée sur son physique en passant par des regards plus qu’insistants sur sa peau et même des demandes parfois saugrenus. Pourtant, elle sait que cela est rare que et la plupart du temps cela se passe ni bien, ni mal. Juste, ça se passe. Que le jeune Eskan soit là rassure un peu Julia, elle n’est pas toute seule face à trois personnes voulant passer les barrières invisibles de la zone de confort de chacun.
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Sam 6 Jan - 14:29
Sans aucun doute qu’un autre membre de l’Ordre eut été gêné par la délicate situation qui s’offrait à présent à Talion, mais pas lui. Il s’avait bien que l’intimité était une chose trop souvent bafouée pour les porteurs de sceaux, certains inspecteurs n’avaient en général aucun scrupule à exiger la nudité complète sous prétexte d’étudier les marques. C’était bien souvent fallacieux, et le but n’en était que d’humilier la personne. Heureusement pour les marqués, il était possible d’en référer à l’Ordre et de signaler un excès de zèle, un abus de la part de l’inspecteur. Cependant, le cas était tellement rare, et il était tellement difficile de prouver la culpabilité sur une simple parole, que bien souvent, cela ne menait pas à grand-chose.

« J’aimerai que l’étude s’arrête là, Chercheuse, mais je vais devoir insister pour examiner les marques, et seulement les marques. Je sais que la demande est très délicate, mais je ne vous demanderai pas cela si c’était nécessaire. Vous pourrez garder ce qu’il est nécessaire de garder comme vêtement, bien sûr, mais la procédure exige que je m’assure de l’intégrité des sceaux. Il est évident que je respecterai au mieux votre intimité. Veuillez tous sortir, je vous prie.
- Ben alors, chef ? On veut déjà se retrouver en tête à tête avec la jolie dame ? » déclara Sigrid d’un ton très grivois.

Talion pâlit d’un seul coup avant d’afficher un regard aussi noir que les ténèbres d’Albericht. Il utilisa la magie de ce dernier pour se faire pousser un bras d’ombre et attrapa Sigrid par le col pour la soulever. Il traîna la féra dehors comme on sort un chat qui vient de faire une bêtise.

« J’ai dit… dehors !!!
- Aaaaah ! Chef ! Non mais c’était pour déconner !! »

Il usa de sa magie des ténèbres pour faire passer Sigrid sous le sable, en ne laissant que dépasser la tête.

« Chef !!! Attendez !!! La marée va monter !!! J’vais pas pouvoir respirer sous l’eau, moi !!!
- Heu… Talion… je ne crois pas que ce soit très réglementaire comme sanction… Et elle a raison, la marée… »

Talion lança un regard noir à Linke et ce dernier en palit de terreur. Il ne l’avait jamais vu aussi furieux, il avait cette expression qui voulait dire : « Toi, si tu parles encore, je te tue ! ».

« Heum… Oubliez… Je vais me débrouiller avec ça…
- Me laissez pas mourir, chef ! Chuis désolééééée ! »

L’inspecteur retourna à la calèche et quitta son air froid et menaçant devant Julia Borgès et Eskandar, qui ne savait pas trop s’il devait ou non quitter lui aussi les lieux, au risque de se retrouver lui aussi dans le sable, avec la tête qui dépasse du sol.

« Bien, maintenant que ce petit contre-temps est réglé, on va pouvoir commencer. Si cela peut vous rassurer, votre ami Eskandar peut rester, il n’y a aucun problème. » assura Talion comme pour répondre au regard inquiet du jeune marqué. « Il s’agit simplement de vérifier que tout est en place et fonctionne correctement. Si cela vous dérange, nous pouvons prendre tout le temps qu’il faut pour discuter et nous mettre à l’aise. Nous ne sommes pas des sauvages comme ma subalterne, par exemple… »
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Dim 7 Jan - 13:26
Les deux jeunes marqués s’étonnent de la réaction très vive de Talion et plus encore, d’un bras noir comme sortie de la dimension des ténèbres semblant manipulé par l’inspecteur pour sortir sa subalterne de la roulotte moderne. La remarque de cette dernière semble en effet avoir particulièrement irritée le sergent-chef au point d’en venir à cet extrémité. Le Sergent Linke tourne les talons, ne voulant certainement pas subir le même sort. Eskan n’osa pas bouger et en même temps, il ne savait pas si lui aussi était convié à sortir jusqu’à ce que Talion lui permit de rester. Le jeune marqué, impressionné par l’ex-inquisiteur fait juste un petit « oui » de la tête avant de tourner ses yeux vers Julia. Après tout, c’était à elle de décider si son ami pouvait rester et elle incline légèrement sa tête en signe d’approbation. A vrai dire, tous ceci a quelque peu rassuré la demoiselle qui apprécie que l’on prenne tant soin à la mettre à l’aise. Julia voit un peu plus à qui elle a affaire et pour l’instant, Talion lui semble plutôt amical. Eskan referme la première porte puis reste non loin de son amie pour lui porter assistance.

- Je vous remercie pour ces délicates attentions. Commence par dire Julia qui semble chercher ses mots ou plutôt une manière de répondre à sa proposition. Vous êtes du Gothland n’est-ce pas ? Désiriez-vous un peu de café ?

- Eh bien… Pourquoi oui et effectivement je suis originaire du Gothland.

- Eskan, pourrais-tu nous en préparer en haut ? Tu trouveras le nécessaire dans la partie laboratoire. Surtout ne touche pas à l’épée d’accord ?

- Oh euh oui !

Le jeune homme monte à l’étage en touchant non pas la rambarde mais le mur du bout des doigts. Le musicien Arsham sait se retrouver dans n’importe quel bâtiment, il sait petit à petit où il doit aller. L’odeur du labo à gauche est l’endroit le plus éclairé de cette grande carriole et il voit tous le nécessaire marchant avec des mécanismes alimentés par des gemmes de Lumoria confinées entre autre chose. Il sent des engrenages très complexes du bout de ses doigts. En bas, on entend que très peu le petit marqué marcher, il a des pas plutôt légers. Julia enlève ses gants et les posent délicatement sur la table puis ses manches. Nul doute que sa robe est ingénieuse et qu’elle est capable d’enlever des parties d’elle via des fermetures dissimulées un peu partout. Ainsi, la marquée révèle deux de ses seaux aux motifs de deux Soleils noirs dont les rayons parcourt l’entièreté de ses bras. L’apposition des seaux est un travail délicat et minutieux qui possède moult procédures mais le résultat peut s’apparenter presque à de l’art sur la peau.

- J’apprécie grandement les vêtements de votre pays ainsi que sa langue d’origine bien qu’avec mon accent de Laguria parler ainsi donne un air plutôt chantant lorsque je m’exerce. Je n’ai pas eu beaucoup d’occasion de visiter votre royaume hélas, pourriez-vous me parler de ce qui vous plais là-bas ? Si cela ne vous dérange pas.

Julia essaie par-là de rendre la situation plus confortable, moins gênante et pesante. Parler de son pays, d’autant plus un endroit qu’elle-même semble apprécier lui paraît être le meilleur moyen pour briser la glace. Elle permets à Talion par de simples gestes plutôt élégants de regarder ses deux seaux et même de toucher un par un ses bras si besoin. Par la suite, lorsque Talion inclina sa tête pour lui dire qu’il a fini avec ces deux-ci, elle remit ses manches et ses gants avant de lui montrer sa nuque en relevant délicatement ses cheveux. Elle écoute l’inspecteur parler de sa région, de son royaume en général et de sa culture. Ils échangèrent alors entre ce que Julia aimait elle aussi et ce qu’elle aimerait voir et découvrir de ses propres yeux. La demoiselle remet correctement son col et replace ses cheveux avant d’enlever ses chaussures et ses bas de type porte jarretelle en soulevant un peu sa robe. Ses deux seaux aux jambes sont une multitudes d’étoiles partant de ses chevilles que l’on ne voit pas par transparence grâce à un collant épais et noir sous sa robe. Julia s’assit et lui montre une à une ses jambes joliment dessinées comme sculpté dans de l’argile au vu de la finesse de ses traits. C’était l’une des parties les plus gênantes mais Julia resta parfaitement calme lorsque Talion regarde ses impressionnants seaux. Elle laisse Talion lui raconter quelques contes de son pays, des histoires horrifiques qu’il raffole, regardant légèrement ailleurs car elle trouvait cela gênant de croiser tel regard qui se pose sur elle. Par la suite, elle remit ses collants pendant que le sergent-chef regarde ailleurs. Eskan est revenu à ce moment-là, tout fier d’avoir réussit à faire du café lui-même avec les instruments de son amie. Il arrive avec un plateau comprenant trois tasses à café. La sienne est un peu plus grande car le petit marqué n’aime pas boire le sien sans ajouter du miel et quelques épices. Il pose sur la petite table le plateau sans déranger l’inspection.

- Merci Eskan.

- J’ai rien ajouté dans les vôtres, je me suis dis que vous aimiez tous les deux comme ça. Et la vaisselle est déjà faite.

- Bien.

Il sourit, content et attend qu’ils finissent sagement assit avec sa tasse dans les mains. Julia enlève son corsage qui laisse voir sa guêpière en dentelle noir plutôt opaque. Elle peut ainsi retirer la partie ventrale et donc faire de ceci un simple soutient-gorge. C’était une autre partie plutôt délicate à montrer. Julia prend doucement ses cheveux pour les mettre en arrière et son autre bras cache un peu le haut de sa poitrine. Elle regarde Eskan qui lui fait un sourire rassurant. La présence de son ami de part sa nature qui lui impose les mêmes règles, n’est pas un problème pour elle. Il faut dire que sa bienveillance joue aussi beaucoup, une sorte de petite aura apaisante émane de lui. La respiration de Julia est lente, restant calme malgré à ce moment tout comme celui de la vérification de ses seaux aux jambes elle ne parla pas de suite pour répondre à Talion. Ce n’est qu’après avoir remit son habits correctement qu’elle se remets à converser. Ceci étant fini, ils ne se privent pas d’un moment de détente à trois autour de la table devant leur boisson. Cela permet aussi de terminer tranquillement leur discussion sur le Gothland, les voyages et les découvertes. Soudain, l’on toqua à la porte. Les deux de dehors trouvent le temps sous le Soleil un peu long mais ils n’osent pas pénétrer directement de peur de se faire botter les fesses par l’arme spirituelle de Talion. Les trois se regardèrent comme pour se concerter sur la question.

- Ils peuvent rentrer à présent. Déclare simplement Julia.

- C’est ouvert ! Dit d’une voix un peu plus haute Eskan pour qu’ils puissent entendre.
Julia Agatha Borgès
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Dim 14 Jan - 15:09
Sigrid gigotait dans tous les sens, essayant vainement de se sortir du sable, grognant comme une tigresse en proie à la panique. Cependant, plus elle gigotait, plus sa tête s’enfonçait dans le sable. Linke la regardait, désespéré par cette situation et cette attitude féroce.

« Sergent ! Aidez-moi, s’il vous plaît ! J’veux pas mourir !!! » dit-elle.
« Oui oui, ça vient !! Si vous arrêtiez de grogner et de crier, je pourrais me concentrer et faire appel à des esprits de terre pour vous sortir de là, mais depuis tout à l’heure, vous m’en empêchez !
- Je croyais que vous étiez un magicien ! Vous pouvez pas faire des trucs de magicien ?
- Je suis un mage de l’esprit, pas un élémentaliste… Je fais ce que je peux ! Taisez-vous, maintenant ! Je serais obligé de vous hypnotiser avec ma magie de l’esprit dans le cas contraire !
- M’hypnoti… quoi ? D’où tu rentres dans ma tête ? J’te laisserai pas rentrer dans ma tête ! En plus je suis sûre que ça fait mal… AAAAAAAAAAH !!! Linkeeeee !!! Y a de l’eau salée, je sens l’eau salée dans ma bouche !!! J’vais finir noyée !!! »

Linke était exaspéré, tant et si bien qu’il prit l’option d’envoûter Sigrid pour calmer son esprit. Il lui fit imaginer alors, sur la plage, une myriade de crabes en train de… danser. Cela sembla fonctionner, car la soldate sembla totalement hébétée et ne plus comprendre ce qu’il se passait.

« Voilà… Au moins, elle ne me cassera plus les oreilles… Maintenant, sortons-là de ce trou. Je n’aime pas rentrer dans la tête des gens et manipuler leurs sens, mais je n’avais plus le choix… »

En peu de temps, Linke réussi à susurrer à de petits élémentaires de terre de bien vouloir sortir Sigrid du sable. Lentement, mais sûrement, le sol de la plage se souleva et la vigridienne fut recrachée de son trou. Elle resta toute penaude, toujours en fixant un point invisible. Elle devait encore être en train d’halluciner sur les crabes dansants.

« Linke, vous avez vu ? Y a des crabes qui dansent !! DES CRABES QUI DANSENT !!! C’est fou, non ?
- Mais oui… Des crabes qui dansent, Sigrid… Ne vous en faites pas… ils seront bientôt partis. Mais… Qu’est-ce que vous fabriquez ? » demanda Linke alors que Sigrid se relevait en agitant fébrilement sa queue.
« Je vais en attraper quelques uns ! J’adore le crabe ! » dit-elle en se léchant les babines.
« Non… bon sang… Sigrid… » soupira le sergent.

***

Lors de son examen, Talion resta concentré sur sa tâche minutieuse. L’exercice aurait pu s’avérer délicat et quelque peu inconfortable, mais l’ancien inquisiteur avait cette particularité de n’être atteint par aucun charme de qui que ce soit. Il avait bien évidemment constaté les courbes bien dessinées de la jeune femme, et son doux parfum agréable qui lui rappelait ceux de Germania, à n’en point douter, cependant rien ne le dévia ne serait-ce qu’un instant de sa mission ni de sa rigueur.

« J’apprécie grandement les vêtements de votre pays ainsi que sa langue d’origine bien qu’avec mon accent de Laguria parler ainsi donne un air plutôt chantant lorsque je m’exerce. Je n’ai pas eu beaucoup d’occasion de visiter votre royaume hélas, pourriez-vous me parler de ce qui vous plais là-bas ? Si cela ne vous dérange pas. » déclara Julia tandis que le goth observait soigneusement les deux sceaux apposés sur les bras de la jeune femme.
« Oh, vous savez, j’ai vécu bien plus longtemps à la Citadelle que dans mon propre pays, mais il est vrai que je suis attaché à mon royaume. J’avoue que je suis un peu surpris, agréablement surpris, » précisa Talion, « que vous portiez un tel intérêt au Gothland, bien qu’il y ait de quoi. C’est juste surprenant, venant d’une lagurienne. Ce serait cela dit un plaisir pour moi de partager avec vous ce que j’aime de mon pays. »

L’inspection des bras terminée, Talion se pencha ensuite sur l’étude du sceau qui se trouver sur la nuque de Julia. Sa proximité lui permit d’humer avec plus de précision le parfum qui se dégageait de la jeune femme et cela lui rappela l’eau de Köln, que les femmes et parfois hommes du nord du Gothland portait parfois, une région qu’il chérissait particulièrement.

« J’avoue apprécier la mode vestimentaire de mon pays, ainsi que leurs parfums. Je crois sans me tromper, pouvoir affirmer que vous portez les deux. Vous avez du goût. Il m’arrive moi-même d’en porter un peu. De l’eau de Köln, n’est-ce pas ? Une charmante ville. Si vous deviez aller la visiter, je vous conseille le temple qui s’y trouve. Une incroyable cathédrale, dans le style du pur Goth.
- En effet, rien ne vous échappe, Inspecteur. En tout cas je prend bien note de votre conseil. Peut-être aurai-je l’occasion de visiter Köln, un jour.
- Oui, surtout que la cuisine y est plutôt savoureuse. Vous devriez essayer leurs beignets et leur bière. Particulièrement pendant les fêtes, ça vaut vraiment le coup. J’aime la cuisine de mon pays. Il faut avouer qu’au nord c’est particulièrement vrai ! Je n’aime pas trop les Franks, mais je dois admettre que les régions limitrophes sont particulièrement riches en recettes et mets savoureux. »

C’était au tour de l’examen des jambes de Julia, un moment particulièrement délicat pour la jeune femme. C’était quelque peu intime d’en dévoiler tant, surtout face à un homme inconnu. Talion devait bien avouer qu’il n’avait que rarement vu des jambes aussi bien sculptées, il en admira discrètement les courbes avant de se concentrer pleinement sur les marques qui étaient quelques peu éparses.

« Ce que j’aime aussi, ce sont les contes et légendes qu’on raconte aux enfants ! Vous connaissez l’histoire du Krampus ?
- Non, cela ne me dit rien. Vous pourriez me la raconter ?
- Oh ! Bien sûr ! C’est une légende que l’on raconte généralement aux enfants qui ne sont pas sages. Selon cette légende, le Krampus serait le fils de Hel, un fils, qui a son image, serait un terrifiant monstre, aux traits d’homme et de bouc… décharné, avec de grandes cornes, une peau noire et décomposée, avec de longues griffes au bout des doigts. C’est un personnage malfaisant, qui se tapit dans l’ombre et qui débarquerait la nuit d’avant le solstice d’hiver, avant la fête de l’hiver. Et il se glisserait dans les demeures des enfants qui n’ont pas été sages pour les punir. »

Talion aimait bien raconter des histoires de monstres horrifiques, des contes à glacer le sang. C’était son petit truc à lui et il apprécia que Julia l’écoute avec le plus grand intérêt. Pour une fois, on ne lui disait pas qu’il était un gros tordu. C’est ce moment là que reparut Eskan, des cafés fumants sur le plateau qu’il tenait en main. L’inspecteur remercia le jeune homme de n’avoir rien ajouté à son café, car comme Julia, il l’aimait noir, sans rien dedans. Encore un point commun qui laissa échappé un léger sourire à Talion. Il l’aimait bien en vérité, ou en tout cas, il appréciait son intelligence et sa personnalité.

Ils continuèrent de discuter un peu, et Talion fut quelque part soulager de constater que le dernier sceau qu’il avait à étudier n’était pas dans une partie trop sensible de l’anatomie de Julia, même si cela l’aurait laissé de marbre. C’était plutôt pour elle que cela l’aurait embêté, il savait que ce n’était pas du tout agréable de devoir s’exposer à un inconnu. L’examen fut cependant concluant et rien ne laissait présager qu’aucune marque ne soit dégradée de quelque manière que ce fut. Julia put enfin se rhabiller entièrement et Talion, profiter avec elle et Eskandar du café encore chaud qui leur avaient été servi.

Quelques minutes plus tard, on frappa à la porte et Linke ainsi que Sigrid furent invités à entrer. Ils avaient l’air complètement dépités.

« Que… Je rêve ? » s’offusqua Linke. « Pendant qu’on était dehors à attendre, vous preniez le café ???
- C’est pas cool, chef !!! En plus j’ai du sable partout !!! J’ai du me déshabiller et tout, me frotter pour tout enlever, mais y en reste… y en reste même là !! Là où c’est vraiment gênant !!!
- Pitié, Sigrid… arrêtez de parler de ça ! J’ai déjà du mal à oublier la vision que j’ai de vous, nue, en train de vous débarrasser du sable, alors pitié… pas ça !
- Vous êtes horrible, chef !!! J’vous déteste ! » insista la vigridienne.
« Allons, allons… Calmez-vous, Sigrid. Eskandar, si ce n’est trop vous demander, pourriez-vous préparer quelque chose de chaud pour Sigrid et le sergent Linke ? » demanda poliment Talion. « Du thé et du chocolat chaud, ça serait parfait. »
« Vous ne m’achèterez pas avec ça, Chef !!! J’vous boude ! Vous êtes plus mon chef préféré !
- J’ai envie de crever… » soupira tout bas Linke.
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Ven 19 Jan - 19:37
Julia observe la scène que fait Sigrid à l’assemblée. Eskan est un peu mal à l’aise pour cette dernière et accepte très rapidement la demande de Talion. Et puis, il faut savoir qu’Eskan est de nature très serviable et attentionné. Ce qui est aussi le cas de Julia dans une toute autre mesure. Elle laisse son ami repartir dans son labo, sachant bien qu’il ne va en aucun cas toucher à ce qu’il ne faut pas à l’intérieur. La jeune marquée fini son café puis se lève en faisant signe à Sigrid de la suivre.

- Venez Sigrid, j’ai peut-être quelque chose pour vous afin que vous ne repartiez pas dans cet état. Ceci dit je vous conseil de ne pas recommencer à jouer avec le sable et… Vous pourrez le garder, vraiment.

La Féra tigresse se demande bien de quoi Julia veut parler mais la suit tout en radotant son grand malheur du moment. Sigrid se voit emmener dans la chambre de Julia, à l’étage. Elle pu voir une petite pièce cosy et plutôt chic mais sans en faire trop. Julia est plutôt quelqu’un de raffinée mais pas extravagant. Elle ferme la porte derrière Sigrid qui semble de plus en plus inquiète pour la suite des évènements. Julia regarde vers les hanches de Sigrid, fixant cette dernière avec minutie ce qui peu prêter à quelques confusions. Et confusion, il y a ! Voyant la tête plus que perplexe de Sigrid Julia la questionne.

- Pourquoi soudainement vous vous raidissez ? Demande-t-elle d’un ton interrogateur.

- Euh… Mais j’pensais qu’vous préférez le chef ! Pas moi ! J’veux dire… C’est pas vot’ truc les Goth ?

Le visage de Julia marque de la surprise non dissimulée. La réaction de cette chère Sigrid la fait même un peu rire. Un rire soignée mais présent, un peu moqueur mais emprunt d’une certaine candeur face à celle de son interlocutrice. Elle fouille son armoire et regarde dans ses culottes pliées jusqu’à trouvé celle qu’elle avait en tête.

- Celle-ci vous ira parfaitement Sigrid, vous avez de meilleurs hanches musclées que moi. Essayez-la.

Il s’agit d’une culotte noir à dentelle aux motifs floraux épousant les fesses et le haut des cuisses sur le devant. Il y a même une doublure pour la partie intime la plus stricte. Julia a que de jolies sous-vêtements très féminin et celle-ci est extensible grâce à un semblant de filage ruban de corset noir à l’arrière. Un dessous plus chère que tous les vêtements de Sigrid Réuni !

- Euh… Euh… Ok !

Sigrid se saisit de l’offre de Julia et commence à se déshabiller devant le regard étonné de la marquée.

- Je vous laisse. Dit-elle.

- A-attends ! Enfin attendez ! Euh… Vous pouvez rester ? Parque… Euh…

- Comme vous voulez. Fait Julia que ça amuse.

La situation délicate amuse en effet Julia ! Elle attends que Sigrid enlève son bas et tente de retirer du sable qui reste sur ses fesses. Après avoir légèrement pouffé de rire, l’hôte lui fait signe d’attendre et revient avec un gans de toilette imbibé d’eau et de savon et un autre pour s’essuyer. Elle prend délicatement le dessous de son invité et la met dans un petit sac. Sigrid se nettoie puis enfile le sous-vêtement luxueux.

- Euh… Vous pouvez me… Euh…

- Oh, oui. Ne bougez pas Sigrid.

Julia lui fait un jolie petit nœud puis la vigridienne remet son bas. Elles quittent ensuite la chambre et Sigrid sembla soulagée de ne plus avoir un grain de sable à des endroits mal placés.

- Au fait… Y’a quoi dans vo’te pièce ?

- Eskandar prépare vos boissons. Allons en-bas.

- Ah ouai ? Il fait comment pour la flotte chaude ?

Sigrid ouvre la porte sans autorisation et sous les yeux surprit de Julia. La soldate de la brigade découvre alors le laboratoire de Julia d’une modernité incontestable. Il y a là un petit labo certes mais avec tous ce qu’il faut, alimenté par une gemme de Lumoria dans un bocal confinée. Et sur la table d’observation un drap recouvrant visiblement une épée. Eskan est même là avec les boissons prêtes à être sur le plateau.

- Ah ? Mademoiselle Sigrid ? C’est bientôt prêt.

Mais Sigrid ne l’écoute pas et semble plutôt absorbée par tous ce qu’elle voit. D’ailleurs, elle est très curieuse pour ce qui est caché sous le draps, la mystérieuse épée.

- Si vous voulez inspecter ma demeure vous pouvez mais peut-être après le thé ? Déclare Julia qui ne sait pas comment gérer la vigridienne.
Julia Agatha Borgès
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Sam 27 Jan - 11:19
Tandis que toute cette agitation se produisait en haut, Talion et Linke restaient tous deux silencieux, assis autour de la table. L’inspecteur buvait tranquillement son café tandis que son subalterne le fixait avec un regard parfaitement réprobateur sans dire un mot. Il avait même l’air grognon. Son compatriote finit par le remarquer et demanda, presque innocemment :

« Quoi ?
- Rien…
- Mais si, voyons ! Je vois bien que vous êtes fâché !
- Oh ! Vraiment ? Et cela vous étonne ?
- En fait, oui ! » avoua Talion.

Linke roula des yeux, visiblement exaspéré par l’incompréhension de son supérieur. Il n’y avait pas pire chef que lui. Non seulement c’était un fou sadique, mais en plus il ne pigeait rien à la mentalité humaine, ni au savoir-vivre.

« Vous… Vous avez enterré notre camarade dans le sable, jusqu’à la tête, avec la marée montante, j’ai dû déployer des efforts considérables pour la sortir de là, j’ai dû même entrer dans sa tête pour la calmer, on a attendu presque une heure dehors, notre hôte déploie des efforts qu’elle n’aurait pas dû pour la débarrasser du sable et VOUS vous buvez tranquillement votre café, comme si de rien était !
- Allons, elle ne risquait rien. Je n’aurai pas osé mettre vraiment sa vie en danger. Albericht l’aurait sortie du sable au dernier moment. Quant à l’amabilité de notre hôte, elle est bienvenue et spontanée. Nous ne lui avons rien demandé, elle l’a fait de bonne grâce. Arrêtez donc de pester pour rien.
- Pester pour rien ? Alors ça, c’est la meilleure ! Vous roucoulez avec une jolie dame, vous buvez le café avec elle, et moi je dois nettoyer le chaos que vous semez derrière vous, mais je peste pour rien ?
- Attendez… quoi ? Comment ça : « roucouler avec une jolie dame » ?
- Oooh ! Ne faites pas l’innocent, Talion ! Vous allez me dire que cette jeune femme vous laisse de marbre, peut-être ? »  

Talion haussa vaguement les épaules et fronça légèrement les sourcils tout en affichant un sourire mi-amusé, mi-embarrassé.

« Mais enfin, c’est ridicule, Linke. Julia Borgès est certes une très belle femme, avec des goûts que je partage, mais je ne m’amuserai pas à lui faire la cour, surtout en pleine mission. Vous me connaissez visiblement très mal, Linke.
- Je vous connais assez pour savoir que vous n’êtes jamais très à cheval sur le protocole.
- Pas avec des Marqués… On ne rigole pas avec ces personnes. Il faut se montrer courtois et humains avec eux, mais certainement pas chercher les ennuis. Vous ne les avez pas suffisamment côtoyé. Vous ne pouvez pas savoir ce que c’est d’être eux ou d’être proches d’eux ! Et quand bien même… Vous devriez savoir que ni la gente féminine, ni la gente masculine n’a d’intérêt pour moi. Cela me dépasse totalement.
- Je savais que vous étiez un sociopathe, mais à ce point là…
- Un sociopathe ? Vous exagérez toujours tout, Linke. Je n’ai juste aucun intérêt pour la chose, voilà tout. Je dois cependant admettre que Dame Borgès est une personne très intéressante. Mais vous savez très bien que je n’éprouve aucune sorte de sentiment pour personne, tout au plus de l’amitié, rien de plus…
- Vous ne m’enlèverez pas de l’esprit que… »

Soudain, alors que Talion et Linke se disputaient à savoir qui avait raison de l’un ou de l’autre, on entendit un hurlement à l’étage. Les deux inspecteurs se levèrent d’un bond et coururent en direction du petit escalier et se chamaillèrent pour savoir qui des deux passeraient le premier, et ce fut Talion qui gagna la manche. Il monta les marches quatre à quatre avant de débarquer face à l’ouverture de la petite salle qui servait de cuisine. Sigrid était en train de se tenir la main qui était visiblement en sang tandis que Julia Borgès tenait du bout des doigts une étrange lame dont l’apparence était on ne peut plus effrayante. Ce… métal d’un noir inquiétant, semblait… comme vivant, sa poignée comme le reste, semblait parcourue de piques acérées, et il était évident que la vigridienne avait tenter de s’en emparer avant de se faire transpercer la peau.

« Par tous les dieux ! Vous avez encore touché à ce qu’il ne fallait pas, Sigrid… Quant allez-vous apprendre la leçon ? » la réprimanda Talion qui avait rapidement compris la situation.
« Où est-ce que vous avez trouvé ça ? » l’interrogea Linke.
« Aaargh !! Mais ça fait mal putain ! On s’en fout d’où je l’ai trouvé ! Allez me chercher un foutu guérisseur ! » pesta la vigridienne.
« Cela m’a tout l’air d’être un artefact hautement dangereux. D'où vient cette arme ? Est-elle enregistrée au moins ? » demanda Linke sous le ton de l’inquisition à Julia.
« Plus tard, Linke ! Ce n’est pas le moment ! Aidez donc Sigrid avec sa main ! » ordonna Talion.
« Je ne suis pas guérisseur ! » protesta Linke.

Talion soupira et se tourna vers Julia avec un air désolé.

« Je suis navré pour ce remue-ménage… Heum… Je sais que je vous en demande beaucoup, mais… auriez-vous de quoi porter assistance à ma subalterne, s’il vous plaît ? Je vous revaudrez ça, soyez-en assuré, Madame ! »
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Dim 28 Jan - 13:21
Un peu avant l’incident peut-être aurait-il mieux valu pour Sigrid de ne jamais pénétrer le laboratoire/cuisine de miss Borgès. Elle n’aurait pas ignoré son hôte lorsqu’elle voulu l’écarter d’un des objets les plus dangereux de la pièce. Sûrement qu’elle verrait jamais ce qu’il y a derrière le voile qui avait épousé les formes de l’épée organique et démoniaque. Mais comme sa chair semble copier le métal à la perfection, Sigrid y voyait-là une simple épée. Ou peut-être pas, car malgré tout la soldate de l’Ordre en avait les poils hérissés rien qu’en ayant regardé l’arme. Elle dégage même là encore son aura malfaisante d’objet sorti tout droit du plan infernal. Il aurait fallu à la tigresse que sa peur dépasse sa curiosité mais cela ne s’est évidemment pas produit ainsi. Julia, face à l’embarras lui somme d’attendre sans rien toucher qu’elle prenne les gans permettant de la manipuler sans risque. Et bien que jusqu’ici vous voyez la catastrophe venir, sachez qu’il n’était pas encore trop tard pour notre Sigrid adorée. Les incidents sont souvent causés par une suite d’évènements fâcheux perpétrés par des décisions plutôt mauvaises. Alors Julia a tourné le dos à Sigrid, Eskan senti l’aura de l’arme et resta loin du risque quant à notre vigridienne elle prit la décision de prendre l’arme tout naturellement par sa poignée.

On arrive donc au moment fatal où l’arme émit des piques qui transperce la peau de la pauvre main de Sigrid. Cette derrière voulu s’en dégager mais la chose en forme d’épée ne voulait pas lâcher sa main. Sigrid senti une vive douleur, on lui pompait le sang et elle se sentait connectée à cette démoniaque épée. Son hurlement avait bien sûr alerté ses deux compères et pendant qu’ils avaient monté les escaliers quatre à quarte en se gênant mutuellement Julia porta les gans pour dégager la chose de Sigrid. L’épée ne se laissait pas faire et avait sorti des yeux noir avec une fente en guise de pupille rouge qui laissait voir un avant-goût des enfers. Il sortait même des langues et des dents pour goûter Sigrid. Heureusement, la marquée a ses gans et avec énergie a pu sortir la main de la tigresse de l’appétit débordant de ce cauchemar vivant.

On en vient au moment où donc, Talion et Linke déboulèrent dans la pièce. Il s’en suit donc dans ce chaos des échanges verbaux houleux et une panique générale. Et l’arme avait reprit sa forme initiale sauf pour ses piques qui semblent rester aux aguets du moindre second curieux qu’elle pourrait goûter. L’inquiétante épée avait émit un son, comme une sorte de rire suraiguë d’une tonalité non reproductible par quelqu’un.

- Je suis navré pour ce remue-ménage… Heum… Je sais que je vous en demande beaucoup, mais… auriez-vous de quoi porter assistance à ma subalterne, s’il vous plaît ? Je vous revaudrez ça, soyez-en assuré, Madame !

Julia sembla surprise par les différentes réactions de son invité ténébreux. Elle n’aurai pas pensé que le chef de brigade engueulerait sa subalterne, immédiatement persuadé que l’incident serait une suite de ses mauvais choix qui la conduit à un funeste destin. Sa pauvre main ensanglanté tâche le sol carrelé du laboratoire. Le contraste saisissant entre le rouge et le blanc des carreaux rajoute un peu plus d’effroi à nos Midgardiens. Mais pour en revenir à notre hôte, elle est encore plus surprise que Talion s’excuse de tous ceci. Cependant, elle saisit l’opportunité que les conséquences de l’incident pourrait ne pas lui retomber dessus.

- Bien sûr, laissez-moi gérer cela. Dit-elle en prenant le drap enchantée qui sert à enrouler l’arme organique avant de la reposer sur son socle. C’est bon Eskan, tu peux venir tu ne risques plus rien.

Eskan était resté à l’opposé de la pièce, collé aux meubles sur lequel il se tenait. L’arme a eu un effet de terreur sur sa personne et il était resté tétanisé jusqu’à ce que Julia s’adresse à lui. Il reprit ses esprits assez vite et avance prudemment vers le groupe, le visage blême. Le marqué dégluti et s’approche de Sigrid avec un air désolé.

- Herm… Pardonnez-moi Sigrid je… Cette chose m’effraie tellement… C’-c’est une peur viscérale !

Il reprend petit à petit une respiration plus lente, son cœur s’étend énormément emballé. Sa nature l’aide beaucoup à rapidement se calmer et il reprend son sourire rassurant qu’il rempli de tendresse pour calmer la jeune femme tout en lui prenant délicatement sa main en sang. Sa chaleur, cette sorte de rayon lumineux qui émane de lui arrête l’agitation de Sigrid. Doucement, il use de sa magie pour remettre la main de Sigrid à son état initial. Non pas par la magie du soin mais quelque chose de plus… Improbable. Pour un esprit non initié à des magies plus folles que l’ordinaire, il y verrait-là que du soin classique. Mais pour quelqu’un avec de bonnes connaissances et un minimum de sens de l’observation il verrait une tout autre magie à l’œuvre. La magie du soin est ainsi, elle répare les cellules endommagée et accentue la régénération de chaque petite cellule jusqu’à refermer les blessures. Ainsi, l’on peut voir une plaie qui se referme petit à petit pour exemple de celles de Sigrid. Mais là, la chose ne se fait pas dans ce sens. C’est comme un retour en arrière où chaque cellule revient à son état d’avant l’incident. Il en va pour chaque cicatrice, chaque grain de beauté que Sigrid aurait eu avant qu’elle ne soit blessée.

- Et voilà ! Fait Eskan en montrant à Sigrid sa propre main. Elle est réparée ! Viens, je vais te la nettoyer.

Le jeune homme entraîne Sigrid vers le fond de la pièce et avec un peu d’eau et de savon le sang s’enlève. Il le lui fait soigneusement et avec beaucoup de douceur dans ses gestes. Il garde un peu sa main pour qu’il soit écouter.

- Faites attention à vous mademoiselle Sigrid, vous courrez trop de danger si vous n’évaluer pas avant la situation. Vous avez un bon instinct, comptez sur lui. Il finit par lui rendre sa main.

De son côté, Julia avait nettoyé le sang au sol avec une balayette au bout d’un bâton. Il sembla avoir l’habitude de faire le ménage vite fait bien fait.

- Au risque de me répéter, commence Linke. Pourriez-vous nous dire ce qu’est cette arme et si un tel objet en votre possession est inscrit quelque part de manière officiel ?

- Quoi que vous ayez en tête cher monsieur Straüss, je vous déconseille fortement de vouloir l’embarquer avec vous. Car en effet, l’ayant découverte il y a moins d’une semaine dans mes fouilles sous la mer je n’ai pas encore prit le temps de faire toutes ces démarches administratives.

Elle tourne sa tête vers Eskan avec une pointe d’inquiétude.

- Eskan, peux-tu aller en-bas avec madame Ølskäd et leur boissons ?

- Oh euh oui ! Avec joie ! Fait Eskan en prenant la main de Sigrid pour l’entraîner en-bas.

En faite, il ne se fait pas prier pour descendre sous les yeux surprises et enjouée d’une Sigrid ayant retrouvé sa main intacte. Il en a même oublié les boissons en sortant. Sigrid revient pour les prendre avant de repartir en rigolant.

- Hé ! On a faillit oublié ça ! Fait-elle en descendant les escaliers.

Julia attendit qu’ils soient en-bas avant de poursuivre son récit.

- J’ai fini par trouver les abords de la cité engloutie. Après moult batailles avec des créatures j’ai pu visiter le manoir de mes ancêtres du côté de ma mère biologique. Dans mes fouilles sur ce passé perdu j’ai trouvé cette épée. Enfin… Ne vous y trompez pas ce n’en ai pas vraiment une.

Elle remet les gans spéciaux et déroule l’arme qui reste inerte, n’ayant même plus de piques à son manche. Elle leur montre à distance raisonnable la chose organique.

- Je peux vous affirmer que ceci vient du plan démoniaque et qu’il s’agit de chair et d’os d’un ou plusieurs démons. Je ne l’ai pas encore déterminé. Cette chose n’a pas vraiment de conscience défini comme vous et moi, on dirait plus une réponse corporelle à des stimulus extérieurs. La seule façon sécuritaire de la manipuler est avec ces gans spécifiques de ma confection. Le tissus que j’use pour la cacher est une toile servant à cacher des choses vivantes qui me serre aussi à contenir l’arme. Ainsi, elle ne sait pas ce qu’il se passe lorsqu’elle est empaquetée. Là, avec le sang qu’elle a glanée de votre soldate la chose va être active un bon moment. Si vous l’observez bien, vous y verrez de minuscules yeux qui nous épis. Vous sentez tous ces regards sur nous ? Elle cherche sa prochaine cible. Je vais devoir attendre un long moment avant de travailler sur elle.

- Mais quel horreur ! Fait remarquer Linke. O-on ne peut pas vous laisser avec cette… Cette chose ! Vous pourriez- Ah non, il faut… Il faudrait la détruire !

- La détruire ?

Julia fixe le sergent Linke qui se senti soudainement mal à l’aise. Des brides de son précédent incident avec des choses démoniaques lui revient en tête. Une frayeur perceptible noue sa gorge.

- Pour une fois que l’on peut étudier nos ennemis et trouver des réponses et j’espère des remèdes contre le mal et vous voudriez qu’on la détruise ?

La pression que subit soudainement Linke le fait naturellement reculer. Julia se rend compte alors qu’il ne faillait pas aller trop loin et ne soutient plus son regard. Elle range l’arme dans son draps puis la pose sur le socle. Elle pose ses gans puis déclare :

- Sortons.

Elle aide alors, avec bienveillance, Linke à aller dans le petit salon afin de retrouver Sigrid et Eskan qui discutèrent tranquillement. Julia le laisse s’asseoir et Eskan lui tend son thé vert. Tous ce petit monde s’assoit, Julia en-face de Linke et Talion.

- C’est parce que je suis bien consciente de la dangerosité d’une telle chose mais aussi de son potentiel que je ne peux pas pour le moment la confier à l’Ordre. C’est peut-être un espoir pour nous. Pour les marquées bien sûr mais aussi pour le commun des mortels d’en savoir un maximum sur nos ennemis. Certes, je suis une marquées démoniaque et je peux comprendre votre peur. Je puis vous assurer que nombres de marquées réagiraient soit comme Eskandar puisqu’il est angélique, soit de la pire des façons : s’entremêler avec. Marqué démoniaque ou non, elle cherchera à vous dévorer de bien des façons. Et c’est parce que mon géniteur semble lui être supérieur en grade infernal qu’il m’est aisée de résister à son attraction.

- Ne t’en fais plus Julia. Fait Eskan en souriant pour la rassurer. Je vais mieux maintenant. Je n’en veux pas à mademoiselle Sigrid, elle ne pouvait pas savoir.

Julia regarde un instant son ami avant de regarder les trois compères.

- Vous avez de la chance qu’Eskandar soit magnanime et contrôle bien son occurrence angélique. Venir toucher à tout dans un laboratoire est dangereux et cela aurait pu très mal se passer.

- Elle s’est excusée Julia, tout va bien. Fait Eskan en lui prenant la main délicatement. On est copains maintenant !

De part ce geste, il montre à Julia que tout est maîtrisé. Julia commence alors à se détendre et on la sent soulagée. Elle sourit même légèrement à son ami.

- Veuillez m’excuser de m’être un peu emportée contre vous, tous ceci n’est pas de votre faute. Comment pouvons régler cette histoire ? J’aimerais dans la mesure du possible que le moins de gens soient au courant de son existence pour des raisons évidentes. Et j’aimerais continuer à l’étudier en toute quiétude dans mon laboratoire. Est-ce possible ?
Julia Agatha Borgès
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Sam 3 Fév - 11:45
Linke serra le poing, visiblement tendu. La dernière réplique de Julia le mettait visiblement hors de lui. Non seulement le goth était un bureaucrate qui ne supportait pas que l’on sorte du cadre protocolaire, mais de surcroît, sa récente rencontre avec un démon l’avait fait devenir bien plus craintif vis à vis des gens ou choses qui en partageaient la nature. Il allait exploser, affirmer qu’il ne serait en aucun cas envisageable de garder cette horreur pour l’étudier, et que Julia serait elle aussi condamnée à rester à la Citadelle, enfermée afin de ne pouvoir commettre aucune atrocité envers qui que ce soit. Talion, cependant, avait anticipé cela, il avait senti la peur qui alimentait la haine nouvelle de son compatriote et prit rapidement les devants.

« Julia, puis-je vous parler un instant, en privé ? » demanda l’inspecteur.

Julia, sans doute surprise que l’inspecteur l’appelle par son prénom et lui fasse une telle demande, haussa les sourcils mais acquiesça d’un signe de tête. Probablement avait-elle senti, elle aussi, que les choses ne se passeraient pas dans les meilleures conditions si elle ne tenait pas ce petit entretien privé avec Talion. La jeune femme emmena l’inspecteur à l’étage, à l’abri des oreilles indiscrètes, dans sa chambre. Elle invita l’ex-inquisiteur à s’asseoir et en fit de même.

« Merci… Écoutez, Julia, je m’excuse pour le comportement de mes camarades, mais il y a une raison à cela… Particulièrement pour le Sergent Straüss, en fait. Sigrid est toujours égale à elle même, mais pour ce qui est de mon subalterne… Je dois vous avouer quelque chose : Nous avons récemment été confrontés à un démon, très récemment. Nous n’en avons réchappé que grâce à l’intervention rapide et efficace d’une Gardienne. Si je n’en ai subi presque aucune séquelle, c’est parce que j’ai déjà vécu ce genre de situation traumatisante, mais ce n’était pas le cas de mes camarades. Linke a été particulièrement touché par ce démon de la terreur. Je suis persuadé que sa crainte envers vous et cet objet provient de cet événement. Je vais m’arranger pour apaiser ses craintes et dans le même temps, je m’arrangerai également pour vous permettre de continuer à étudier cette « arme » démoniaque. Linke n’a absolument pas idée de l’importance d’étudier les démons pour lutter contre ces derniers. Moi, en revanche, je sais parfaitement à quel point vos recherches pourraient sauver des vies et combattre ceux que j’ai juré d’éliminer. Vous me faites plutôt bonne impression, et j’ai espoir que tout ce que vous faites là soit dans le but d’aider l’Ordre. J’ai lu votre dossier, et je ne doute pas que vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour lutter contre les démons. »

Julia inspira profondément et sembla soulagée par les paroles de Talion. Elles étaient pleines de bon sens et il avait visiblement assez confiance en elle pour ne pas suspecter un quelconque détournement de ressources pour son profit personnel, ou pire encore. Cependant, l’inspecteur n’en avait pas terminé et la jeune femme sentait bien qu’il allait ajouter quelque chose et le laissa parler encore un peu.

« Nous ne sommes cependant pas à égalité. Je connais beaucoup de choses sur vous, mais vous ne connaissez rien de moi, alors je vais rééquilibrer un peu la balance. Il faut que je vous confie quelque chose afin que vous compreniez mieux la situation. Il s’avère que je suis un orphelin de l’Ordre. J’ai perdu très jeune ma famille dans un incident lié à une secte de démonistes… J’ai été recueilli par l’Ordre et j’ai juré de me venger, c’est d’ailleurs pour cela que je porte ce nom : Talion ! J’en ai même oublié mon vrai nom… Tout ce qui compte pour moi, désormais, est de venger ma famille, et me venger moi, des actes de ces fanatiques. Hors, il se trouve qu’il s’est produit un nouvel incident, il y a de cela quelques années. Je suis retourné dans mon village natal, où l’Ordre suspectait une activité des cultistes démonistes. J’ai malheureusement très peu de souvenir de ce qui s’est produit là-bas, mais quand j’ai repris conscience, le village était en flamme et tout le monde était mort. Peu de temps après mon réveil, le Général Greywing, qui à l’époque, était capitaine de l’inquisition, m’a retrouvé et m’a accablé du massacre entier du village. J’ai été rétrogradé et écarté de l’Inquisition. Hors, si je vous raconte tout cela, c’est parce que la personne qui nous a chargé de venir vous inspecter… c’était le Général Greywing, et je suspecte que cet enfoiré a voulu nous discréditer, mon équipe et moi. Il devait sûrement savoir qu’en nous envoyant ici, inspecter une marquée démoniaque, Linke ou l’un d’entre nous allait probablement péter les plombs après ce que nous avons vécu face à ce démon à Germania. Il s’attendait même sans doute à ce que ce soit moi qui devienne fou, mais il ne me connaît pas assez, visiblement. C’est vrai que j’ai des méthodes plutôt retors et assez extrêmes… mais ça, c’est envers les ennemis avérés de l’Ordre. Vous n’avez absolument rien à craindre de moi, je n’ai jamais fait aucun mal à aucun marqué, à moins que ces derniers ne soient allés trop loin, ce qui n’est pas votre cas. »

Talion s’arrêta un instant pour reprendre un peu son souffle mais aussi pour laisser Julia digérer tout ce qu’il venait de dire. Cela faisait beaucoup à emmagasiner et à étudier, mais l’inspecteur ne doutait pas qu’avec une si grande intelligence, la jeune femme aurait déjà compris la situation avec la plus grande précision. Cependant, il devait bien y ajouter quelque chose pour venir à bout de son raisonnement.

« Tout cela pour vous dire que je vais faire le nécessaire pour vous permettre de continuer à étudier dans les conditions que vous avez actuellement. Pour ce qui est de cette arme, ne vous en faites pas, elle sera enregistrée et vous pourrez continuer à l’étudier. Je ne vais pas la faire enregistrer auprès de n’importe qui, aussi je ne vais pas la mentionner dans mon rapport de cette visite et je vais m’arranger pour que Linke en fasse de même. C’est très important que Greywing ne le sache pas mais que vous soyez quand même bien dans les petits papiers officiels de l’Ordre. Je vais arranger ça, soyez sans crainte. Vous comptez énormément pour l’Ordre, vous faites un travail exceptionnel et indispensable, ne laissez personne vous dire le contraire. » affirma finalement Talion.

L’ancien inquisiteur avait la gorge légèrement serrée. Il n’avait jamais autant parlé de lui, et n’avait jamais autant partagé de choses avec quelqu’un d’autre. De plus, c’était sans doute rare pour lui de complimenter quelqu’un et de valoriser le travail qu’elle faisait. Pourtant, l’inspecteur avait une raison légitime à cela : il avait toute sa vie lutté contre des démons, des sectes, des cultes démonistes… Sans l’aide des chercheurs, sans leurs connaissances, sans l’étude des démons et de leurs pouvoirs, Talion n’aurait jamais pu les affronter et en ressortir vivant. Il était l’un des mieux placés pour savoir à quel point le travail de Julia était d’une importance capitale pour l’Ordre et pour le bien de tout Midgard.


***


A l’étage du dessous, Linke se rongeait les sangs. Il faisait les cent pas et bouillonnait d’une rage qui était palpable. Eskandar et Sigrid en ressentaient la tension et le regardaient avec une certaine crainte. La soldate finit par lancer :

« Faut pas vous mettre dans cet état, sergent ! Calmez-vous un peu, et buvez votre thé.
- Me calmer ?? Comment voulez-vous que je me calme, soldate Ølskäd ? Vous minimisez les dangers auxquels nous sommes exposés actuellement ! Nous risquons notre vie, ici ! Cette… chose qui vous a transpercé la main… C’est… C’est une infamie ! Une hérésie qui doit être éradiquée par l’Ordre ! En êtes-vous seulement consciente ?
- Sergent Straüss, vous avez l’air perturbé, mais je vous assure que mon amie Julia maîtrise parfaitement la… » commença Eskandar.
« Elle ne maîtrise rien du tout ! » protesta Linke avec véhémence. « Cet incident en est la preuve !! »

Les oreilles de Sigrid était tirés en arrière et son visage exprimait à présent une colère froide, contenue. Elle se leva subitement mais calmement avant de se planter devant Linke tout en le fixant fermement dans les yeux. C’était d’ailleurs en partie ridicule, car Linke faisait bien trois têtes de moins que Sigrid, qui était grande et surtout d’une forte constitution. Le petit bonhomme devait lever la tête pour soutenir son regard et il n’appréciait pas trop ça.

« Que faites-vous, Ølskäd ? Allez vous rasseoir !
- Non, chef ! Vous n’allez pas bien, ça se voit ! Mais c’est pas une raison pour être méchant avec eux ! J’ai fait une bêtise, chef, mais c’est pas à eux de la payer, c’est à moi ! J’comprend que vous ayez peur des trucs démoniaques, chef, mais je suis sûre qu’ils ont une bonne raison d’avoir ça ici. Ils font des trucs de chercheurs, faut pas les embêter !
- Moi ? Peur ? Vous dites n’importe quoi, Ølskäd ! Je n’ai pas peur ! Je suis simplement le protocole ! »

La vigridienne fronça encore plus les sourcils et posa sa puissante main sur l’épaule de Linke qui ouvrit grands les yeux. La terreur se lisait facilement sur son visage, lui qui habituellement restait de marbre. Sigrid avait sa preuve, pas besoin de chercher plus loin.

« Si… Vous avez peur, chef. Mais je suis là, moi ! C’est mon rôle de vous protéger. Vous devez pas avoir peur, chef ! Si je vous dis qu’il n’y a rien à craindre, c’est qu’il n’y a rien à craindre. Maintenant, asseyez-vous et buvez votre thé ! Je monte la garde. »

Linke se décomposa et tomba sur sa chaise. Il attrapa machinalement sa tasse de thé et en but une gorgée tout en contemplant Sigrid avec stupeur. Il ne s’était pas vraiment attendu à ce que la soldate prenne la situation en main et ne le ramène ainsi à la raison. La vigridienne se tourna alors vers Eskandar et lui posa à son tour une main sur l’épaule tout en lui faisant un pouce en l’air de l’autre.

« Vous voyez ? On est tous potes ! Hein, Eskandar ? Moi j’t’aime bien, en plus tu fais des supers chocolats chauds ! J’crois même que si t’étais pas aussi jeune, tu me plairais bien. »
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Dim 4 Fév - 14:49
Eskandar écarquilla ses grands yeux orangés à la déclaration de la Vigridienne, ses joues rougissent légèrement et il ne savait plus où se mettre. Le jeune homme n’a jamais connu d’expérience amoureuse, il ne sait pas ce que c’est. Il trouve ça plutôt flatteur car c’est bien la première fois qu’on le fit se sentir attirant. Lui qui se trouve si petit, dépourvu d’une musculature impressionnante voir de muscles tout courts, ses grandes arabesques en guise de sceaux qui envahissent son teint un peu pêche et sa nature angélique. Tous cela, il ne pensait pas qu’un jour une personne s’en moquerait bien. Même si, avec son grand habit ample ne laissant pas voir grand-chose de son corps il se doute bien qu’il est impossible pour quelqu’un de le trouver laid ou beau. Aussi il se doute que ce n’est pas son physique mais sa personnalité et surtout son chocolat chaud qui joue en sa faveur.

- Merci Sigrid. Lui répond-il avec un sourire satisfait. Moi aussi je t’aime bien, tu es une personne très franche et ouverte d’esprit.

Eskan se confie alors sur ses premières impressions en voyant la brigade.

- En arrivant à votre bureau j’avais un peu peur de vous trois, j’espérais un peu ne pas tomber sur une équipe de félons et si je voulais absolument vous accompagner c’était pour être sûr que vous n’en étiez pas. Je n’allais pas aider une méchante équipe à trouver Julia et la malmener. C’est mon amie et puis c’est encore plus dur pour les marqués démoniaques de montrer qu’ils ne sont pas des monstres cruels et sans pitiés. Les gens pensent souvent à tords que les marqués angéliques sont plus inoffensifs alors bon… Cela amène souvent à son lot de bonnes et mauvaises aventures. Mais bon, on fait avec les personnes que l’on a devant soi lorsqu’ils nous inspectes. Le sergent-chef Talion est plus raisonné et respectueux que je le pensais et vous Sigrid bien plus marrante !

***

Julia resta muette un moment, laissant la stupeur prendre place à la réflexion. Elle n’avait pas l’habitude que l’on dise du bien de ses recherches et de manière plus large, des recherches sur les démons et les anges. Pour le commun des mortels, se contenter de les éliminer du plan est déjà largement suffisant. Mais si des membres de l’Ordre ont pu le faire, c’est bien par des années de recherches de nombreuses équipes qu’ils y sont parvenus. Et depuis quelque temps, Julia en faisait à présent membre en participant à son échelle à la compréhension de l’Univers. De plus, cela lui ai encore plus curieux que Talion lui fasse confiance et qu’il s’arrangerait du mieux qu’il peut pour qu’elle puisse continuer ses précieuses recherches. Que le sergent-chef se confie à elle ainsi est ce qui reste de plus surprenant. Ainsi, elle comprend alors mieux les enjeux et rejoint Talion sur son raisonnement.

- Ce général Greywing… Je ne le connais pas mais je me souviendrais de ce nom comme de ce que vous m’avez dit. Je vous remercie de me faire confiance sergent-chef Talion et de me permettre à votre échelle que je puisse continuer en toute discrétion à étudier l’arme démoniaque et la cité engloutie. Votre lieutenant ne sera pas facile à convaincre comparé à votre soldate, j’espère que vous y parviendrez.

Elle repense à ce qu’il lui a confié sur lui et ses origines.

- Si je m’intéresse autant à votre pays d’origine c’est parce qu’il s’agit également, en partie, du miens. Je n’y ai jamais vécu cela dit. J’ai de la famille du côté de ma mère biologique qui y vit. Et comme je suis une marquée, vous vous doutez bien que monsieur Borgès n’est pas mon père biologique. Mais sur les papiers je suis sa fille et cela déplais fortement à sa nouvelle femme. Mes seules sorties au vue de ma nature jugée scandaleuse étaient pour aller là-bas, retrouver une branche de la famille qui m’étais accueillant. C’est pour cela que le Gothland est d’un intérêt tout particulier pour moi. J’aurai aimé passer plus de temps là-bas mais je suis une Borgès. Par la grâce de l’Ordre je réussis peu à peu à m’émanciper mais ce n’est pas gagné d’avance. J’ai toutes les raisons moi aussi d’être plus que coopérative envers ceux qui m’ont écarté pour le moment d’un destin bien funeste grâce aux seaux.

Ils se regardèrent et simplement par cet échange, ils s’entirent que l’un et l’autre étaient devenus alliés.

- Si cela vous intéresse on peut entamer une correspondance afin de nous tenir au courant des choses. Je peux par exemple vous donner quelques nouvelles concernant mes avancées sur mes recherches. J’ai une boîte postale dans la ville la plus proche d’ici, je vous écris l’adresse. Seul quelque uns de mes collègues dont mon responsable, mon frère et Eskan connaissent cette adresse.

Julia griffonna sur un bout de papier pour ensuite le donner à Talion.

- Cela me fera l’occasion de passer plus souvent prendre le courrier. Fait-elle en souriant du bout des lèvres. Vous voulez que je vous laisse avec le sergent Linke ?
Julia Agatha Borgès
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Ven 9 Fév - 18:52
« Et ouais ! On n’en a pas l’air comme ça, mais c’est nous les gentils ! Ah ah ! » déclara Sigrid en réponse aux mots d’Eskan. « T’en fais pas, Esk’, on va l’aider ton amie ! Et puis c’est pas le genre du chef de se montrer impoli et de manquer de respect à ceux qui le méritent !
- Pfff… Oui, enfin tout dépend du point de vue de Talion, et pour ainsi dire, nous n’avons pas du tout la même vision de qui mérite le respect, apparemment ! » persifla Linke.
« Moi je fais confiance à notre chef ! Il peut-être un peu fou, mais on peut toujours compter sur lui dans les situations de crise.
- N’importe quoi ! Vous avez oublié la fois où il est parti de son côté, à la Citadelle, en nous laissant derrière lui alors que nous devions interpeler de dangereux criminels ?
- Quoi ? Vous parlez de l’histoire avec la guilde noire, à Atlantis ? C’était rien ça, il avait confiance en nous, c’est tout. Il savait qu’on risquait rien, surtout avec Winrart et les autres. Au final on n’a pas eut besoin de lui pour que ça se termine bien.
- Si vous le dites… » soupira linke avant de prendre une gorgée de thé.


***


Talion resta un moment sans voix. Il pensait bien que Julia et lui avaient quelques points communs, mais il ne s’était pas attendu à cette révélation sur ses origines goths, et encore moins à cette proposition de relation épistolaire. Il ne s’agissait que de se tenir informé des dernières nouvelles de l’un et de l’autre, mais c’était bien la première fois qu’on lui proposait quelque chose de la sorte. Il ne savait plus quoi dire, il n’avait pas l’habitude que l’on soit gentil avec lui ou qu’on lui porte un quelconque intérêt. La plupart du temps, les gens se contentaient de le supporter tant bien que mal. Il sembla tellement perdu et prit tellement de temps à répondre que Julia le fixa l’air intrigué avant de lui demander :

« Talion ? Est-ce que vous allez bien ?
- Hein ? Oh… Heu… oui, excusez-moi ! Je… J’étais perdu dans mes pensées. C’est une excellente idée ! Je pourrais ainsi vous tenir au courant des avancées de mon enquête en parallèle. Je compte bien savoir ce que me veut Greywing et pourquoi il a insisté pour m’envoyer à vous. Quelque chose me dit qu’il avait une idée bien précise en tête et je n’ai pas envie de le découvrir à nos dépends. »

Il hésita encore un bon moment. Il aurait bien renchéri sur les origines goths de son interlocutrice, lui proposé de s’y retrouver un de ces jours, mais il avait peur que cela ne passe pour des avances, quand bien même cela ne lui serait jamais venu à l’esprit, quoiqu’une infime partie de lui-même devait bien avouer qu’une si charmante femme, avec autant de points communs, aurait pu être un parti intéressant. Cependant, il n’avait pas le temps… pas le temps pour une relation, pas le temps pour quoique ce fut qui s’en rapprocha. La vengeance… il devait tout d’abord penser à la vengeance, à sa haine folle contre les cultistes, c’est tout ce qui lui importait. Pour la toute première fois de sa vie, Talion avait senti comme un moment d’hésitation avant de se rappeler la douleur, la souffrance, et la haine.

« Je doute que vous ayez besoin de mon aide, forte comme vous êtes, mais si toutefois vous avez besoin un jour de mon assistance, n’hésitez pas à me contacter. Ah ! Oui, d’ailleurs… »

Talion sortit de sa poche un petit bout de parchemin et griffonna quelque chose dessus.

« Vous pourrez m’envoyer vos courriers à cette adresse et à ce nom. Ne les adressez pas à mon bureau, ni à mon nom, je préfère éviter que Greywing ne fouille mon courrier, et je suis presque persuadé qu’il en serait capable. »

Sur la note, était inscrite l’adresse d’une taverne au sein de la Citadelle, avec pour destinataire le surnom : « Krähe », signifiant « corbeau » dans la langue des goths.

« Au moins nous pourrons nous assurer ainsi que ce courrier ne sera pas surveillé… Les personnes qui tiennent la taverne dont je vous ai donné l’adresse me connaissent bien, et ils ont l’habitude de me garder des lettres adressées à ce nom. Avec eux, nous pouvons rester tranquille. » affirma Talion. « Et maintenant, comme vous l’avez si bien suggéré, je vais m’entretenir avec mon subalterne pour le convaincre du bien fondé de taire deux ou trois détails sur nos rapports. »

D’un commun accord, Julia et Talion se levèrent dans un même mouvement et descendirent les escaliers pour rejoindre le reste de leurs compagnons.

« Linke, venez par là ! » lui intima son supérieur.

L’inspecteur emmena son subalterne à l’extérieur de la roulotte pour avoir une discussion privée avec lui. Il allait falloir la jouer fine et avoir les bons arguments.

« Écoutez, je sais que vous ne m’appréciez pas, et que vous n’appréciez pas non plus outre-passer le protocole, mais il faut absolument que nous ne mentionnons pas l’existence de cette arme démoniaque dans nos rapports.
- Je le savais ! Cette sorcière vous a ensorcelé ! Vous divaguez, Talion ! Si vous pensez que je vais passer sous silence cette incident…
- Je ne vous demande pas de ne pas enregistrer cette arme, elle le sera, nous respecterons cette partie du protocole, mais il est important que le Général Greywing n’ai pas conscience de l’existence de cette arme et ne sache rien de la nature des recherches qui se déroulent ici.
- Vous êtes fou ! Et pourquoi le Général Greywing ne devrait-il pas être mis au courant ? C’est de l’insubordination, Talion ! C’est sage de votre part de faire faire enregistrer cette arme, même si je serais d’avis qu’il faudrait la détruire, purement et simplement. Mais ce méfier du Général ? Vous êtes paranoïaque !
- Pas autant que vous, Linke. J’aimerai éviter de devoir faire un rapport sur votre santé mental et votre inaptitude à reprendre votre poste… Ce serait quand même dommage que tous vos efforts pour arriver là où en est votre carrière soient gâchés par un rapport en votre défaveur, surtout de la part d’un supérieur que vous n’appréciez pas particulièrement. Alors disons que je ne dirais rien de votre état, et en échange, vous ne mentionnez pas l’incident de l’arme démoniaque dans votre rapport. »

Linke se raidit et fixa Talion avec un air mi-énervé, mi-surpris. Le serpent, le félon ! Il osait le menaçait ? Le Sergent était partagé… Il n’aimait pas passer outre les règles et il abhorrait encore plus arranger les choses. Cependant… Cependant sa carrière comptait bien plus à ses yeux que toute autre chose. Linke était un carriériste, et perdre sa place était le pire de tous les cauchemars à ses yeux. Il n’avait plus le choix, il savait pertinemment, suite à l’épisode qu’il avait vécu sur la plage, que les guérisseurs de l’Ordre en viendraient aux mêmes conclusions que Talion, qu’il n’était plus apte, actuellement, à reprendre du service.

« Vous n’oseriez pas ?
- Comme je vous l’ai dit, si on s’arrange entre nous, personne ne le saura… Alors ? Marché conclus ? »

Talion tendit la main à Linke qui le regarda avec mépris avant de soupirer et la lui saisir.

« Pfff… Très bien, vous avez gagné, Talion… Mais je compte sur votre discrétion !
- Et je compte sur la votre, Linke !
- Et pour Sigrid ? » demanda Linke.
« Oh, ce ne sera pas bien compliqué de la convaincre. Il suffira juste de lui dire qu’il ne faut pas en parler, histoire de ne pas embarrasser Dame Borgès, et le tour est joué. Je ne doute vraiment pas de la bonne volonté de Sigrid à taire cet incident. Revenons à l’intérieur à présent.
- Attendez une minute ! » insista Linke en continuant de serrer la main de Talion pour le retenir. « Comment puis-je m’assurer que vous n’êtes pas contrôlé par cette sorcière au juste ? »

L’inspecteur soupira mais finit par déclarer avec franchise.

« Vous n’avez qu’à inspecter mon esprit, Linke. Je vous y autorise, pour cette fois, seulement. En gage de ma bonne foi. »

Linke, qui voulait en avoir le coeur net, sonda l’esprit de Talion qui n’opposa aucune résistance et laissa l’intrusion passer. L’espace d’un instant, l’esprit du sergent fut confronté à la psyché de l’inspecteur. Il eut quelques flash brefs, avant de sentir ses pensées actuelles. Il pouvait en être sûr, aucun charme n’avait effet sur son esprit, pas même celui d’une quelconque attirance naturelle. En revanche, il sentait quelque chose, comme une sorte de sympathie naissante adressée à l’encontre de Julia Borgès. Il n’y avait rien de plus, et en cherchant plus loin, Linke sentit soudainement la partie plus sombre de Talion, celle animée par la vengeance, la haine… Cela le fit instantanément rebrousser chemin dans sa recherche et il rouvrit les yeux, quelque peu décontenancé.

« Vous… Vous êtes motivé à ce point par la vengeance…
- Vous êtes allé un peu trop loin, on dirait…
- Je… suis désolé… Vous… Je… Je comprend mieux… Et je crois que je comprend mieux ce que je ressens moi-même. Vous m’avez aidé à y voir plus clair, Talion… »

Talion tapota l’épaule de Linke avec cordialité.

« Je vous l’avais dit, Linke. Même si je ne vous apprécie pas, je suis de votre côté. Allez, venez ! »

Le sergent ne put que hocher de la tête avant de suivre son supérieur. Il commençait à comprendre, il commençait à apercevoir ce que Talion, lui, savait déjà, ce pour quoi et contre quoi il se battait. Il aurait préféré ne pas savoir, mais il n’avait plus le choix désormais, surtout après l’incident de Germania.
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Dim 11 Fév - 12:09
Pendant que Talion et Linke parlementaient, les autres restèrent dans la roulotte devant leur tasses respectives. Afin de laisser leur conversation à l’abri d’oreilles curieuses, Julia décide d’animer la leur. Elle sonda d’abord à comment elle allait s’y prendre avec Sigrid qui sembla la contempler et être un peu dans ses pensées. Elle jeta un coup d’œil à Eskan qui lui sourit avec douceur. Voir le sourire de son ami lui ai réconfortant, un être tel que lui paisible en cet instant déraidit son homologue opposé. Julia apprécie beaucoup la compagnie d’êtres lumineux tel qu’Eskandar car plongée dans ses propres ténèbres tapissant ses pensées, elle en oublie parfois la chaleur que l’opposé offre. La lumière est feu, les ténèbres de glaces. Et entre les deux, il y a le côté humain/mage. Qui sait ce qu’il se passe réellement dans la tête d’êtres comme eux deux ?

- D’où venez-vous Sigrid ? Questionne Julia.

- Ah moi, j’viens de Vigrid ! C’est pour ça un peu l’accent là.

- Vraiment ? Pourriez-vous me parlez un peu plus de votre pays natal ?

- Oh ben c’est plus une sorte de région enfin… On est Vigridien hein mais ça veut pas dire qu’on forme vraiment un pays. C’est plus des tributs, des camps.

Sigrid peut sentir le regard remplit d’intérêt de Julia mais aussi celui d’Eskan, ils sont suspendus à ses lèvres. Alors, vu qu’ils semblent attendre plus de détails, Sigrid se dit qu’elle peut tout à fait continuer.

- Déjà, ceux qui viennent des hautes montagnes n’apprécient pas trop ceux de la forêt et inversement. Bon moi, ma famille proche est à Dophemar donc j’y retourne pas. Vigrid c’est… Ah on peut dire qu’on est en symbiose avec l’environnement. C’est très différents des grandes villes d’Ocland ou bien d’Uruk. Déjà, niveau bouffe, c’est bien moins sophistiqué ! La spécialité de là-bas c’est le pot-au-feu. On fait juste cuir tous ce qu’on peut dans de l’eau bouillit et c’est cool parce que c’est un plat qui cale bien et qui est facile à préparer.

Elle sent que les deux l’invite à poursuivre, s’étonnant que l’on porte autant d’intérêt à son pays sans se dire d’office qu’il s’agit d’une terre remplis de barbares ou de sauvages.

- Les vêtements sont très simples et il y a quelques bijoux aussi mais là où les vigridiens excellent c’est en maquillages, tatouages et autres marques de peaux. Et en coupes de cheveux aussi ! Des tresses différentes et des bijoux pour cheveux sont nombreux ! Bon, j’connais pas tout hein puis ça commence à remonter ma vie en Vigrid.

- Cette vie-ci te plais ? Demande Eskan.

C’était bien la première fois qu’on lui demandait ça. Pour la majorité des gens, il est forcément plus plaisant de vivre à Dophemar qu’en Vigrid donc la question ne se pose pas. Quant à sa vie à l’Ordre, les gens y sont tout de même par choix, même par conviction alors il en va de soi. Mais savoir si elle, en tant que personne, sa vie ainsi lui plais cela lui prend un certain temps avant de répondre.

- Je dirais que oui. Ma mère semble heureuse avec son nouveau mari à Dophemar et j’aime bien la savoir en sécurité et bien là où elle est. J’aime bien la bouffe en dehors de Vigrid et j’aime bien découvrir tous les jours de nouvelles choses même si ça peut être un peu ridicule pour certain. Comme ton chocolat-chaud Eskandar ! Tu sais trop bien le faire !

- Ah ah ! Merci !

- Mais ! Et vous alors ?! Vous venez d’où avant d’entrer à l’Ordre ? C’est Uruk c’est ça ?

Les deux amis se regardèrent, surprit puis ils répondirent chacun leur tour.

- Je viens de Parse mais j’ai beaucoup marché dans tous Uruk avant d’être trouvé par l’Ordre. Enfin, je n’ai pas tous visité mais j’ai fait quelques coins comme Macédène.

- Je viens de Laguria mais c’est seulement mon lieu de naissance, j’ai d’autres origines. Dit simplement Julia.

- Z’êtes vachement palots pour des Urukéen ! S’exclame Sigrid sans plus de gêne.

- J’étais plus bronzé avant, avoua Eskan, mais oui je suis plutôt pâle pour un Macédènien. C’est parce que maintenant ça doit faire… Euh… Cinq ou six ans que je suis à la Citadelle ? Là c’est ma première sortie aussi loin d’ailleurs ! On m’a dit que c’est sûrement dû à ma mère angélique cette peau blanche mais qui bronze et la partie blonde de mes cheveux.

- C’est vrai ! J’avais remarqué que par-là t’as les cheveux blonds ! C’est naturel ? J’ai jamais vu personne avoir deux couleurs de cheveux bien distincts et pas mélangé entre eux !

Eskan rit, cela l’amuse beaucoup les questions innocentes de la jeune femme.

- Oui ! Et j’ai deux mèches de cheveux longs qui sont magiques.

Soudain sort de son vêtement ample deux grandes mèches de cheveux tous seuls, flottant ainsi étrangement. La surprise pour Sigrid est totale ! Elle ne s’y attendait certainement pas !

- Je peux me connecter à quelqu’un d’autre ainsi et l’on peut se lier quelques instant. C’est un moment très beau, très particulier où l’on se sent comme en paix. En phase avec nous-même, l’autre et l’univers. On peut partager nos pensées, nos souvenirs et tout un tas d’émotions par exemple. C’est un peu sensible alors je les cache dans mon manteau.

Il rentre d’ailleurs les mèches de cheveux lorsque les deux hommes rentrent dans la roulotte, visiblement accordés sur leur différent.

- Eh bien Sigrid ? Que vous arrive-t-il ? Interroge Talion ayant tout de suite perçu le visage sidéré de sa soldate.

Spoiler:
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Sam 17 Fév - 12:20
« Che… CHEF !!! CHEF !!! Eskan !! Il a des mèches !!! » s’écria Sigrid avec empressement.
« Heu… Oui, comme nous tous, Sigrid… » fit remarquer Talion d’un air dubitatif.
« Mais non, Chef !!! C’est des mèches magiques !!! Il peut… faire des... trucs, avec ! »

Talion et Linke se regardèrent tous les deux, comme pour se demander si leur subalterne n’était pas devenue complètement folle.

« Vous allez bien, Sigrid ? » lui demanda Talion, toujours aussi incrédule.
« Mais oui, mais c’est vrai, putain !! Il a des cheveux magiques qui flottent tout seuls dans les airs !! Et il peut… heu… rentrer dans votre tête ou je sais pas quoi, mais c’est un truc bien ! Genre un peu comme faire l’amour mais cérébralement, ou je sais pas quoi !
- Heum… Ce n’est pas tout à fait ça, Sigrid… » commenta Eskandar avec embarras. « Mais oui, cela fait parti des attraits angéliques dont j’ai hérité. Je peux tisser un lien avec la personne que je touche, et partager des pensées, même plus que cela. »

Talion fit un signe de tête, comme pour dire qu’il venait de comprendre et qu’il était inutile d’en rajouter. Linke, quant à lui, sembla plutôt curieux mais préféra ne pas entrer dans les détails. Il avait déjà eut sa dose de bizarrerie pour la journée.

« Très bien, Sigrid, je vous crois. Mais ne soyez pas trop indiscrète vis à vis de notre jeune camarade. Ce n’est pas le genre de chose dont on doit parler à la légère. Je vous demanderai de ne pas en parler, à quiconque d’ailleurs. Secret professionnel, vous comprenez ?
- Oui, Chef ! Bien sûr, Chef ! C’est pour protéger la vie et l’intimité de nos camarades, Chef !
- Oh… Et bien on dirait que je n’ai pas besoin de vous l’apprendre. En parlant de discrétion, Sigrid, j’aimerai beaucoup vous demander un service.
- Chef ?
- Dans votre rapport, j’aimerai que vous ne mentionnez pas l’incident avec l’épée démoniaque. Vous comprenez ? »

Sigrid fit l’étonnée et feignit l’ignorance.

« Une épée démoniaque, Chef ? Jamais entendu parler ! » déclara-t-elle avant de leur jeter un clin d’œil à tous.
« Merci, Sigrid. » le remercia Talion avant de se tourner vers Julia. « Et merci à vous pour votre accueil. Je tâcherai de faire en sorte que nos rapports soient les plus… discrets possibles sur les circonstances qui ont eu lieu ici. Comme promis, je vous tiendrai au courant par courrier.
- Ooooh ! Chef ! Vous allez écrire des lettres à Julia ? Vous allez devenir intimes et tout ? » demanda Sigrid, enthousiaste.
« Que… Sigrid… Vous voulez un nouveau bain de sable ? » rétorqua Talion avec agacement.

Sigrid fit non de la tête, avec un petit mouvement de recul et un air de dire : « Au secours ! »

« Oula ! Non merci… Faites comme si j’avais rien dit, chef !
- Je préfère ça…
- Chef ?
- Quoi encore ?
- Il commence à se faire tard, non ? On devrait peut-être rester ici pour la nuit et repartir demain. Vous pourriez avoir plus de temps pour apprendre à vous connaître, M’dame Borgès et vous. »

Et Sigrid fit de petits haussements de sourcils comme pour impliquer qu’il y avait un sous-entendu à comprendre dans sa phrase, un sous-entendu qui n’était pas difficile à deviner. Talion sembla agacé et fixa sa subalterne avec son air le plus inquiétant possible. Albericht sembla un instant l’entourer de son aura menaçante et la soldate fit un pas en arrière, l’air terrifié. Il n’eut pas besoin de mot pour que Sigrid se sente mal et s’excuse.

« Oups… Ok ! J’ai rien dit… Mais quand même, il se fait tard… » suggéra-t-elle à demis-mots.
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Dim 18 Fév - 12:51
Julia est soulagée que Talion ai trouvé un accord avec son subalterne. En observant ce dernier, elle constate une certaine animosité à son égare, mélangée à de la confusion dont elle ne pense pas en être l’origine. La soldate est bien moins dure à convaincre, quant à Eskan il n’y a même pas besoin de lui poser la question. Et malgré les sous-entendus à peines voilés de Sigrid envers elle et son sergent-chef, il y a tout de même un fond bien réel : il est bien tard. Julia y réfléchit. Elle n’allait pas laisser partir ses invités dans la nuit fraîche au vu du chemin retour à parcourir jusqu’à la Citadelle. Il y a un peu de place pour faire coucher tous le monde à l’intérieur de la roulotte mais c’est un peu tendu. Les deux pauvres banquettes ne sont pas faites pour cela mais elle a des sacs de couchage et avec une bonne répartition pour une nuit ça pourrait être négociable d’accueillir tous le monde. L’un d’eux peut s’inviter dans son lit bien que la marquée n’en fera pas partie. Et puis elle a affaire dans les profondeurs. La nuit, les choses sont bien plus différentes que le jour sous l’eau. Pourtant, tout est plongé dans les ténèbres à cette profondeur. Mais la nuit l’agitation est à son maximum car des mécanismes se mettent en marche voir s’illuminent au loin pour des raisons inconnues. Et à ce moment-là, des esprits occupent les lieux aussi bien que les monstres marins. Tous semble indiquer qu’il ne faut surtout pas venir la nuit, déjà qu’en journée les monstres font preuves d’un harcèlement régulier. Pourtant la nuit, bien des choses étranges et mystérieuses s’enclenchent. La cité elle-même pour commencer, les monstres, les esprits perturbés, et même l’aura des lieux engloutis. Le voyage empirique de Julia prend une autre forme pour laisser place parfois à des mélancolies de fragments d’esprits qui la traverse.

Elle souhaite y retourner mais elle n’allait pas laisser tous le monde à leur propre sort. Ainsi elle prit une décision afin de contenter tous le monde.

- Vous pouvez rester dormir ici bien que cela va être assez précaire. On peut assembler les deux banquettes pour en faire un matelas pour quelqu’un dormant ici. J’ai aussi un sac de couchage que l’on peut étendre dans le laboratoire/cuisine. Et mon lit peut accueillir deux personnes si cela vous va. Je ne vais pas dormir, ce soir je vais plonger. Lorsque vous repartirez fermez bien la première porte.

- Tu vas vraiment y aller ?! S’exclame Eskan.

- Oui. Répond Julia sans une once d’hésitation. Je vais vous installer tous ça, vous n’aurez plus qu’à décider où dormir.

Et la jeune femme commence alors par chercher et retrouver son vieux sac de couchage avant de l’installer dans la pièce du haut. Étant manipulatrice du plant des plantes, elle use de sa magie pour rendre la chose plus confortable et accrois la croissance de ses fleurs « mangeuses de mauvais airs » dans la pièce afin de la rendre plus respirable. Les fleurs brillent légèrement d’une lumière orangé et quelque peu rosé et pâle faisant penser à des veilleuses. Julia ouvre même l’une de ses fenêtres pour changer l’air de la pièce. Elle change ensuite les draps de son lit et pendant qu’elle fait tous cela Eskandar fixe la brigade en se demandant comment ils allaient se répartir.

- Euh… Je peux prendre le sac de couchage si vous voulez, ça ne me dérange pas de dormir par-terre.

Lorsque Julia revient, tous le monde avait décidé de l’endroit où ils dormiraient. Elle uni les deux banquettes et ajuste un plaid et un oreiller. « Ma demeure itinérante est un peu spartiate mais pour une seule nuit c’est plutôt correcte » pensa-t-elle. Entre temps, elle avait changé de tenue pour pouvoir se remettre dans sa combinaison de plongée. Avec elle, dans son draps bien enroulé l’épée démoniaque à son dos. Sortant de la roulotte, elle enfile tous l’attirail léger ainsi que les gans spéciaux pour pouvoir manipuler la chose servant d’arme.

- Merci de votre venue et passez une agréable nuit. Je vous souhaite un bon retour à la Citadelle et Eskan, passe le bonjour à mon frère. Merci encore pour votre discrétion à tous concernant les différents sujets, grâce à vous j’ai encore un peu de temps afin d’affiner mes recherches. Sergent-chef Talion, je n’oublierais pas de vous écrire.

- A bientôt Julia ! Fait Eskan qui, aurait voulu lui faire un câlin mais la présence de l’arme l’en empêche.

- A bientôt. Répond-t-elle en souriant avec bienveillance à tous le monde.

Elle se retourne et avance sans faillir jusqu’aux eaux d’un bleu profond que seule la Lune et les dernières lueurs du Soleil éclairent dans un ciel presque nocturne. Seul quelques nuages éparses et un léger vent les faisant avancés cachent les quelques étoiles qui s’invitent. Julia enlève le draps qu’elle noue à un piquet pour dévoiler l’arme impatiente de dévorer des créatures tout aussi monstrueuses qu’elle. Dans cette expédition sous-marine, Julia est loin d’être la proie de tous. Elle rentre dans l’eau tel un prédateur partant chasser.

- Julia...

Il soupire légèrement, un peu inquiet tout en regardant la mer.

- Elle semble allez bien hein ? Sergent-chef Talion ? Ce n’est pas trop quelqu’un qui s’exprime sur ses états n’est-ce pas ? Il y a quelque chose de fermé en elle, comme chez vous. E-enfin sans vouloir vous offenser ! J’espère juste qu’un jour Julia se lèvera le matin et qu’elle sourira. Que les jours heureux seront là, l’auront attendus auprès de paisibles rêves aux côtés dans gens qu’elle aime. Et qu’elle vivra comme elle en aura envie, libre comme le vent.

Il regarde ensuite Talion en souriant.

- Merci encore monsieur Talion, si vous avez besoin n’hésitez pas, pensez à moi. Je sais rendre les services !
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Sam 24 Fév - 13:30
Le sergent-chef Talion regarda Julia s’en aller chasser les monstres et secrets enfouis dans les profondeurs abyssales de l’océan sombre et terrifiant, silencieuse, avec dans son coeur comme une envie sincère de respect pour cette femme si courageuse et intrépide. Il n’osait imaginer ce qui se cachait aussi profondément sous les eaux noires bordant Caeldonia. Il se tourna alors vers Eskan qui semblait inquiet.

« Ne vous inquiétez pas, Eskandar, votre amie semble être une femme aussi prudente qu’intrépide. Je suis persuadé qu’elle reviendrait ici en entier. Il est tout simplement dommage que nous ne puissions pas l’accompagner dans ses aventures où elle seule puisse se rendre. Quant au reste… Et bien disons que je suis assez mal placé pour parler de bonheur et de jours heureux. »

A voir le visage du jeune marqué, Talion compris assez facilement que ce n’était pas tout à fait la réponse qu’il avait attendu. Que pouvait-il lui dire cependant ? Lui, qui n’avait vécu que dans l’optique de se venger, lui qui n’avait vécu que dans la haine et la colère, dans la soif de détruire les ennemis de Midgard… Il ne pouvait envisager le bonheur pour lui-même, ne serait-ce qu’un instant. Il n’en voulait pas d’ailleurs, cela aurait été contre-productif pour lui. Le bonheur était pour ceux qui ne connaissaient pas ce que lui savait, qui ignoraient ce qui rampait dans les ténèbres de ce monde. Ce monde où l’Ordre, au prix de terribles efforts, n’offrait qu’un maigre espoir de sécurité.

« Tout de même… quelle femme… » soupira-t-il enfin.
« J’ai l’impression que vous l’admirez. » fit remarquer Eskandar.
« Oui, j’ai beaucoup de respect pour Dame Borgès, c’est une femme qui m’a fait forte impression, et c’est assez rare pour le souligner. Mais passons ! Vous devriez aller vous reposer, jeune recrue. Demain, le voyage de retour sera tout aussi éprouvant que celui aller.
- Vous ne comptez pas dormir ?
- Non… Cette histoire avec Greywing a fait remonté en moi de mauvaises choses… J’ai bien peur de ne trouver le sommeil. Je vais en profiter pour étudier toutes les possibilités et écrire quelques lettres de demande de renseignements à mes alliés. J’occuperai le laboratoire, vous n’aurez qu’à vous installer avec Linke dans le grand lit de Julia. »

Eskandar ne sembla pas spécialement emballé par l’idée. Il aurait sans doute préféré être seul, quitte à se retrouver dans un sac de couchage, par terre, dans le laboratoire-cuisine. La réaction de Linke se fit un peu plus franche et coupa court à ce trouble.

« Hors de question. Je vais prendre la banquette dans le salon. J’ai assez eu de trouble pour toute une vie ! Ce… n’est pas contre vous, Arsham, mais… Je ne suis pas à l’aise avec… enfin… »

Linke se rendait bien compte que son comportement était problématique, qu’il allait passer pour un horrible personnage s’il en disait plus. Pourtant, il n’y pouvait rien, c’était plus fort que lui, la présence des marqués le répugnait désormais. Il en avait une peur terrible, parce qu’il ne les comprenait tout simplement pas, parce qu’il craignait les anges, presque autant que les démons. Il ne voulait plus en être proche.

« C’est bon, t’inquiète, Linke ! C’est moi qui vais dormir avec mon pote Eskandar ! » déclara Sigrid avec un large sourire. « J’vais faire une super soirée pyjama avec mon nouveau pote ! Ca te dérange pas, hein ?
- Heu… Non, pas spécialement, mais… et toi ? Ça ne te dérange pas de dormir avec un garçon ? » demanda Eskandar avec surprise.
« Ah ah ! On s’en fout de ça ! T’es mon ami maintenant ! Et puis vu ton âge, il risque pas d’y avoir d’ambiguïté ! C’est un peu comme si je dormais avec mon p’tit frère ! J’ai toujours voulu avoir un p’tit frère !
- Oh… heu… ok ! » répondit simplement le jeune marqué avec un sourire amusé.
« Oui, et bien ne parlez pas trop fort ! J’ai besoin de calme et de silence, moi ! » rouspéta Linke qui craignait déjà que Sigrid ne soit trop bruyante à discuter avec son nouvel ami.
« Vous en faites pas, sergent ! On sera discrets ! Comme des p’tites souris ! » promis Sigrid.
« Oui… des petites souris, oui… » soupira Linke, dubitatif. « Des petites souris qui grattent partout…
- Allons, ne soyez pas mauvaise langue, sergent Straüss. » ordonna Talion. « Allez donc vous reposer. Vous l’avez bien mérité. »

Linke haussa légèrement les sourcils et regarda son chef de travers avant de saisir l’occasion qui lui était donné de s’isoler et retrouver un semblant de repos.

« Preums pour aller me changer !! » déclara Sigrid en partant à tout vitesse vers la chambre de Julia.
« Heu… ok… » bredouilla Eskan, un peu perdu par l’attitude de la vigridienne.

Talion pouffa de rire, ce qui était assez rare pour le souligner.

« On dirait que vous vous êtes fait devancer, Arsham. » commenta-t-il.
« Ah… C’est vrai…
- Dites-moi… Sigrid n’a pas été très claire sur les pouvoirs liés à votre nature. Elle a cependant énuméré un détail qui pique ma curiosité. Vos cheveux… Vous pouvez vous lier avec la personne de votre choix, avec ça. Quel genre de capacité pouvez-vous déployer exactement ? »

Eskandar sembla quelque peu surpris de l’intérêt de Talion pour la chose mais, de par sa nature quelque peu naïve et innocente, du à sa jeunesse, il ne trouva pas d’intérêt à ne pas en dire d’avantage.

« Et bien, comme je le disais plus tôt à Sigrid, c’est une expérience assez particulière et profondément intime, qui me permet entre autre de partager un moment privilégié avec l’autre personne, un moment où l’on se sent en osmose, où l’on ne fait qu’un avec l’autre et avec l’univers. C’est un genre de félicité qui ouvre toutes les portes possibles. On peut alors partager des pensées, des souvenirs, des sentiments. »

Talion resta silencieux et fixa Eskandar avec le plus grand intérêt. Il semblait en profonde réflexion comme si quelque chose dans ce pouvoir l’intéressait particulièrement. Le potentiel était incroyable, c’était à la fois beau et terrible.

« Est-il possible de retrouver un souvenir perdu grâce à cela ? » demanda Talion.

Eskandar écarquilla les yeux et regarda le sergent-chef avec stupeur. Qu’avait-il en tête ?

« Et bien… Oui, c’est possible. Cela peut prendre un long moment avant d’arriver à démêler un souvenir enfoui, tout dépend à quel point il est enfoui et de la volonté de la personne et de son inconscient à vouloir retrouver ce souvenir. Vous aviez une idée en particulier, inspecteur ? »

Talion passa une main sur le bas de son visage, toujours aussi plongé dans ses réflexions. Il songeait à ce que ce don pourrait être capable de faire pour lui, lui qui avait été victime d’une terrible absence dans un moment sanguinaire et charnier de sa vie. Greywing… que lui cachait-il exactement ? Comment les événements de son village natal s’était déroulé ? Il avait tout oublié… Et là, à sa portée, il avait à présent un jeune homme capable de lui faire retrouver une partie manquante de sa mémoire. Mais à quel prix ?

« Je vois… Il est possible que vous puissiez me rendre le service que vous me deviez bien plus tôt que vous ne le pensiez…
- C’est à dire ? » demanda Eskandar avec une légère inquiétude dans la voix.
« Pas ce soir, je ne crois pas y être prêt, mais lorsque nous serons rentrés à la Citadelle, j’aimerai que vous m’aidiez à retrouver un souvenir perdu. C’est peut-être beaucoup vous demander, mais il s’avère que j’ai vécu un événement traumatique dont je n’ai aucun souvenir, mon inconscient ou quelque chose d’autre a effacé cela de ma mémoire. Hors, vous semblez être capable de faire ressurgir ce souvenir.
- Oh… Je vois. Et bien… Je pense que ça serait tout à fait possible, oui, et puis je vous dois bien cela. Seulement, il faut être sûr que c’est ce que vous voulez ! »

Talion hocha vigoureusement la tête, d’un signe d’approbation.

« Oui… Il faut que je sache. » affirma le goth.

Sigrid débarqua, habillée d’une nuisette plutôt simple. Elle avait l’air enthousiaste et dénotait quelque peu avec l’ambiance actuelle.

« C’est bon, Esk’ ! Tu peux aller te changer si tu veux ! » déclara-t-elle avant de constater le sérieux du moment. « Oh… Vous avez l’air bien sérieux d’un coup.
- Ce n’est rien, Sigrid. » déclara Talion. « Je discutais simplement de certaines possibilités avec votre nouvel ami. Mais laissons cela de côté pour le moment. Il n’est plus l’heure de se soucier de ce genre de tracas. Allez vous détendre un peu. Nous reparlerons de tout ça demain. »

Sigrid sembla ravie de cette explication et de cette invitation à aller se reposer. Elle donna une petite tape dans l’épaule de Talion et le remercia avant de se tourner vers Eskandar.

« Aller ! Traîne pas ! J’ai hâte qu’on puisse discuter tous les deux ! »

Talion s’amusa de l’entrain de Sigrid et partit de son côté, dans le labo-cuisine de la maison mobile de Julia Borgès. Il s’installa à un petit bureau, posa son encrier et une plume de corbeau avant de se mettre à écrire. A là lumière d’une gemme, il entama la rédaction de lettres et de compte rendu de la mission. Il ne trouverait pas le sommeil en cette nuit… Pas avec autant de choses à l’esprit. Il fallait qu’il travaille dès maintenant à découvrir la vérité. Il avait déjà hâte d’être le lendemain pour pouvoir demander sa faveur au jeune Eskandar et ainsi fouiller dans sa mémoire. Il n’avait jamais été aussi proche de découvrir ce qui s’était passé ce jour là…
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Dim 25 Fév - 13:56
Eskandar suit le mouvement et part se changer dans la chambre de Julia. Il y découvre le charmant aménagement de son amie et son futur petit nid douillet pour la nuit. Le matelas lui semble très confortable, la vue sur la mer par la fenêtre est superbe et la lumière tamisée des cristaux « du Soleil » se sont suffisamment rechargés en rayon de ce dernier pour éclairer la pièce de leur lueurs orangées. Eskan se demande où elle a bien pu trouver de pareils pierres bien que ce ne soit pas si rare d’en trouver des petites dans les mines de Suméria. Les plus belles, les plus travaillées et les plus grosses sont vendues très chères et encore plus si l’on doit les faire acheminer en dehors d’Uruk. Dans le passé, Eskan se remémore des endroits où sa petite taille lui a permis d’entrer dans des palais afin de récupérer de la nourriture. Il se souvient du jour où il est tombé sur un petit garçon de son âge farfouillant comme lui dans les cuisines. Sauf que ce garçon était le fils du propriétaire et faisait simplement son énième caprice pour avoir plus de gâteau à la cannelle. Eskandar avait réussi à s’en faire un copain de jeux en lui dévoilant la cachette des petites douceurs et ils jouèrent aux billes dans le grenier par la suite. Les petites billes colorées du jeune garçon resplendissaient dans la pénombre, il s’agissait de ces petits cristaux. Lorsque le jeune garçon dû quitter le palais, le fils du propriétaire lui avait donné une petite bille pour qu’il viennent jouer avec lui demain ainsi que les jours d’après.

Tout en mettant sa tenue de nuit, il regarde avec mélancolie les trois cristaux de tailles moyennes et peu polies. Il se demande ce qu’est devenu ce petit garçon qui d’un coup n’était plus dans sa demeure. Quant à la bille, il a dû l’échanger pour pouvoir manger après une dizaine de jours où son compagnon de jeux restait introuvable. Il restait de lui que son souvenir d’un petit garçon un peu grassouillet et plutôt capricieux mais qui, ignorant tout de la valeur des choses et de la violence extérieur était plutôt généreux et naïf.

Le petit marqué ouvre la porte pour signifier qu’il est prêt. Sa nouvelle amie, il ne veut pas la perdre de vue et il est bien décidé de la garder le plus longtemps possible. Il sait bien que les rencontres vont et viennent et que l’on est pas tous destiné à rester dans la vie de l’autre éternellement. Pourtant, ce sentiment qu’il a de trop nombreuses fois ressenti il ne veut pas se laisser dompter par elle. Ce sentiment de perte mêlé d’abandon, c’est un peu son combat intérieur habituel.

- Ouah ! Bah pourquoi tu as autant de couches sur toi ? C’est pour cacher tes seaux ? Demande innocemment Sigrid.

- Quoi ? Ah ça ! Non, non ! C’est parce qu’en fait… Je suis frileux.

En effet, le jeune homme porte des chaussettes en poils de moutons ainsi qu’un pull assorti et un pyjama plutôt épais et des pantoufles. Malgré ses cinq années à la Citadelle, il a encore du mal avec le climat plus tempéré. Il était habitué à soit crever de chaud soit crever de froid la nuit selon la saison. Et il ne souhaite plus grelotter comme ça alors par précaution il enfile d’épais vêtements.

Ils entrent tout deux dans la chambre de Julia et ferme la porte pour être tranquille. Ils s’installèrent sur le lit qui rebondit légèrement.

- Je sens qu’on va bien dormir avec un lit pareil ! Déclare Sigrid.

- Oui, je me suis fait la même réflexion. J’espère juste que cela ne gêne pas le sergent Linke et le Sergent-chef Talion que leur subordonnés ont le meilleur endroit.

- T’inquiète ! Puis bon Linke n’était pas franchement jouasse de dormir avec toi. Autant qu’il boude dans son coin.

- Hum… J’aimerais bien l’aider avec son esprit tourmenté mais je doute qu’il souhaite mon aide.

- C’est vrai ça !! Tu as tes mèches magiques !

- Chuuut’ ! Doucement. On risque de s’attirer les foudres de Linke.

- Ah oui c’est vrai. Fait Sigrid en baissant de plusieurs tons. Et du coup ça marche comment tes mèches magiques ? Faut que je les touche ? Et il se passe quoi quand tu les actives ?

- Je dois les lier à la personne. Généralement je les lie à leur cheveux mais s’ils en n’ont pas alors à leur doigts par exemple. Ensuite ils ont une légère lumière qui les traverses lorsque j’use de ma magie et du coup pour entrer dans la tête de quelqu’un de consentant nous fermons les yeux car c’est plus facile de se concentrer ainsi.

- Ouah ! Et on peut essayer sur moi ?

Eskan affiche en regard surprit.

- Hein ? Tu veux vraiment essayer ? Il y a quelque chose que tu aimerais savoir ?

- Pourquoi pas ! Tu as dis que l’on peut visualiser des souvenirs et il me vient à l’idée d’un en particulier que j’aimerai revoir. C’est un bon souvenir mais il ne m’apparaît plus tout à fait clairement maintenant et je trouve ça dommage.

Il écarquilla les yeux puis finit par lui répondre en souriant.

- D’accord. Alors je te préviens un peu avant quand-même, il peut y avoir des effets secondaires. Oh rien de néfaste de t’en fais pas. Certain restent détendus bien après la séance pendant de très longs moments et même parfois ils s’endorment. D’autres sont soudainement remplit d’une énergie débordante et positive. En fait l’effet sur chacun dépend de la personne et de ce que l’on a fait avec elle. Tu vas peut-être te sentir si bien que ce sentiment de plénitude te fera faire des choses comme des activités que tu aimes faire avec beaucoup de sérénités. Parfois il y en a même qui commence à philosopher et plus rare, pleurer mais pas de tristesse tu vois.

- Ouah… C’est plutôt impressionnant. Comme de l’herbe quoi !

- Oh ne t’en fais pas ! Non, non, il n’y a pas d’accoutumance derrière.

- Pigé ! Alors euh…

Sigrid tend ses mains en écartant ses doigts pour signifier qu’elle est prête. Eskan est de nouveau surprit par la décision rapide de sa nouvelle amie. Mais une fois en tailleur tous les deux l’un en face de l’autre, ils ferment les yeux et les mèches d’Eskan s’enroulent atours de ses doigts. De là Sigrid se retrouve dans une sorte d’immense salle sans mur où se trouve devant-elle Eskan qui lui signe de la main.

« Là, on est dans la connexion de nos esprits. Nous allons plonger dans le tiens et voyager mais avant nous allons nous exercer un peu ici pour te familiariser et t’aider à appréhender ton royaume. Imagine un lieu qui t’es familier et que tu aimes. »

Sigrid fait alors apparaître petit à petit un décor d’une petit bicoque en bois avec une cheminée ainsi que des tapis et des couettes à même le sol non loin du feu ardent. Il y a ensuite une petite table à manger, un petit coin cuisine et toilette plutôt rustique.

«  Mon ancien chez moi ! » S’exclame Sigrid avec stupeur avant de mettre ses mains devant sa bouche. « Oups ! »

« Ne t’en fais pas, dans nos esprits nous pouvons crier nous n’allons réveiller personne. »

« Ah oui ! C’est vrai ! »

« Tu te débrouille très bien Sigrid. C’est de plus en plus nettes et précis à mesure que tu te souviennes. Là, tu fais appel à de longs souvenirs enfouis afin de recréer cet espace. Avant d’aller dans le tiens pour que tu m’amènes vers celui que tu souhaites je vais te montrer comment s’y prendre avec le miens. »

Eskan lui prend la main. Non pas par nécessité mais plutôt car cela est rassurant comme geste et participe à la détendre. Sa main dégage une petite chaleur toute douce et enveloppante. Ils sont à présent à la Citadelle de l’Ordre dans une partie que Sigrid n’a jamais eu l’occasion de visiter : le conservatoire. L’endroit où s’entraîne les musiciens de l’Ordre dont les instruments varient presque autant que les personnes présentes. Dans le lot, des traits sont familiers à Sigrid : un Eskan d’un peu près cinq ans en arrière qui n’osa pas se mêler aux autres. Le petit joueur de Sitar qu’il tenait fermement contre lui avait peur de la foule de gens de tout âges et de tout poils qui vont et viennent. C’était le moment de choisir son ou ses partenaires afin de montrer leur expériences durement acquises. Pas loin du petit Eskan se trouve le modèle d’aujourd’hui et Sigrid.

« Nous sommes au conservatoire de l’Ordre. » Dit ce dernier pour donner un peu de contexte à Sigrid. « C’est mon premier jour et je me suis trompé d’horaire. Les nouvelles recrues doivent venir plus tard afin d’admirer les expérimentés jouer dans une petite demi-heure. »

Eskandar plus jeune était mal à l’aise et tremblait légèrement, ses yeux se faisaient humides car il venait de se dire qu’il n’avait rien à faire ici. C’est alors qu’un individu ressemblant beaucoup à Julia s’approche de lui avec un drôle de violon en main. Un violon en métal. Le jeune homme dans ses premières années d’adultes s’adresse à lui.

- Je ne t’ai jamais vu toi ! Fit-il avec étonnement. Tu es nouveau ?

Sans réponse, le jeune homme poursuit.

- Tu es un jeune expérimenté c’est ça ? T’en fais pas ! Si tu connais personne alors on a qu’à se mettre ensemble. J’ai un petit groupe où je suis habitué à jouer avec eux, tu n’as qu’à suivre le mouvement dans ta tête et nous te laisserons un solo avant de reprendre. On fait comme ça ?

Son idée est un peu farfelu d’inclure quelqu’un au dernier moment sans rien connaître de lui et de son instrument. Et le petit Eskan n’osa pas lui dire qu’il s’était sûrement trompé alors il avait hoché la tête avant d’aller vers l’étrange inconnu et ses camarades. Le jeune homme avait présenté ses acolytes puis enfin lui-même : Alejandro Borgès. Le plus grand Eskan invite Sigrid à s’asseoir et la jeune vigridienne sent alors un siège molletonné sous son postérieur. Maintenant qu’elle y pense, elle sent les odeurs de l’endroit, les bruits et tous le reste comme s’ils avaient voyagé dans le temps. Le souvenir se floute et commence à reprendre forme. Il reprend lorsque c’est à eux d’entrer en scène. Le groupe avait joué une mélodie assez simple et entraînante pour que le petit puisse suivre et enfin ils lui laissèrent un petit solo avant de reprendre derrière-lui. La musique apaise les cœurs et Sigrid se sent très sereine.

« C’est mon premier concert dans cette salle et bien que l’on était pas trop bons ce jour-là, j’en garde un très bon souvenir. Alejandro est devenu bien vite mon ami. C’est quelqu’un d’un peu excentrique mais il est très gentil. »

Les deux compères se retrouvent de nouveau dans cette salle vide sans mur où petit à petit le souvenir d’Eskan s’est effacé comme de la poussière qui se dilue dans le vent.

« Normalement je t’ai montré l’essentiel si tu veux m’embarquer dans un souvenir. Tu le sens à présent les possibilités qui s’offrent à toi. »

Sigrid prends alors la deuxième main d’Eskandar comme pour se donner plus de courage ou bien d’énergie. Ensuite, elle se concentre pour bien visualiser le souvenir en particulier qu’elle aimerait revoir. Un souvenir de son enfance. C’était un soir d’hiver, alors que Sigrid n’avait qu’une petite dizaine d’années. A cette époque, sa mère avait à peine quitté Vigrid pour rejoindre Dophemar. Dans le coeur de la petite féra, il y avait encore une sensation très forte de perte de repère, dû au fait qu’elle n’avait plus son père, et qu’elle habitait maintenant un lieu qui lui était complètement étranger. Pourtant, ce n’était pas tant un mal, car le froid, ici, était moins mordant, et elle ne mourrait plus de faim tous les jours. Elle avait également échappé aux coups de son père un peu trop violent dans son éducation. Pourtant, malgré ces mauvais traitement, Sigrid avait encore les souvenirs positifs qu’elle partageait avec lui. Cependant, la mère de Sigrid avait réussi, par la force, à s’arracher à cette vie. Dans le coeur de la petite fille résidait cependant un doute : le jour de leur départ, sa mère était revenue les habits en lambeaux et les mains couvertes de sang, en plus d’arborer une forme à moitié bestiale. Avait-elle tuée le père de Sigrid ? Elle n’en était pas sûre, mais ils avaient affronté le froid, la faim, et les dangers. Passer la frontière au nord de Vigrid avait été un péril inimaginable. Elles auraient pu se faire tuer à vue par la garde Goth, mais elles furent finalement recueilli par des membres de l’Ordre. Elle se souvient d’une grande femme elfe, très imposante, portant une armure de l’ordre. Elle avait été gentille avec elle. Sigrid et sa mère avaient été alors installées dans un quartier de Dophemar acceptant les réfugiés.

Cela ne faisait que peu de temps que la mère et sa fille vivaient une vie plus sereine et plus calme. Malgré qu’il y ait peu de place, que l’endroit où elles vivaient été quelque peu miséreux, sans être insalubre, elles avaient réussi à s’en sortir. Ce soir là, pourtant, la petite fille était maussade et pensait à sa vie d’avant. Elle se souvient très fortement de cette soirée là, avec un sentiment de chaleur réconfortante, la chaleur de sa mère qui la prend sur ses genoux alors qu’un faible feu crépite dans une petite cheminée mal entretenue. Il y a une légère odeur acre de suie, mais il y a également l’odeur délicate du parfum que porte sa maman, un parfum d’aiguille de pin et de fleurs sauvages. Elle se souvient encore de sa mère qui lui apprend alors à tricoter avec des aiguilles, la fascination qu’elle a ressenti à ce moment là et le bien-être qui a effacé sa peine et ses craintes. Elle revoit alors sa mère, une femme à la carrure imposante, forte, une très longue tresse blanche pendant à son côté, et ses yeux d’un bleu intense, empli d’un amour débordant. Comme la plupart des femmes vigridienne, elle a une mâchoire forte et prononcé, un peu trop carrée même, mais ce n’est pas grave, c’est le visage de sa mère, il est rassurant, doux pour elle. Il y a aussi l’odeur d’une délicate infusion qui mijote au-dessus du feu, avec des notes d’agrume, de pomme, de cannelle, et autres épices. A ce souvenir, Sigrid ce sent apaisée et des larmes de joie coule à ses joues. C’est un très bon souvenir à ses yeux, malgré la précarité de cette situation passée.

Eskan voulu la féliciter car il est réellement impressionné que la jeune femme ai aussi bien réussi à les transporter jusqu’ici. Mais il garda le silence pour laisser le temps à Sigrid d’apprécier ce moment. Bien que cela sembla durer des heures, dans la réalité il ne s’est pas écoulé trop de temps. Lorsque Sigrid décida qu’il était temps de rentrer les deux amis constate qu’il fait bien nuit mais que la Lune n’était pas aussi haute dans le ciel. Sigrid se senti si bien qu’elle finit par s’écrouler dans le lit en repensant à sa mère et à la chaleur qu’elle avait ressenti avant de s’endormir aussi sec, complètement apaisée.
Julia Agatha Borgès
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Sam 2 Mar - 19:18
La nuit fut longue pour Talion, car ses sentiment le menèrent dans des méandres de ténèbres périlleuses. Il usa de beaucoup d’encre durant ces longues heures pour mettre sur parchemin le fil de ses pensées. Il devait tout noter, tout consigner afin de refaire la lumière sur les événements passés. Le moindre détail pouvait être important et crucial. Il usa également de son temps pour adresser des courriers, notamment un destiné à Winrart, et un autre à Magnus. Il allait devoir rencontrer ce dernier, car il voulait absolument savoir si celui-ci avait des informations à lui donner.

Magnus… Talion repensait à son mentor en ce moment de réflexion intense. Qu’allait-il bien pouvoir apprendre de lui ? Il avait besoin de ses lumières, il était l’une des rares personnes à se soucier de son sort.

Lorsque Talion eut fini d’écrire son rapport de mission et ses lettres, il décida de se préparer un café. Il pouvait voir, au travers de la petite lucarne vitrée le soleil se lever à l’horizon. Approchant le liquide encore fumant de ses lèvres, Talion fixait la ligne qui séparait l’océan et le ciel avec monotonie. Il repensait à Julia. Elle aussi pourrait devenir une alliée solide, il en avait la conviction. C’était sûrement une bonne chose pour lui, peut-être moins pour elle. En tout cas, il s’étonnait qu’elle ne soit pas revenue de son expédition, bien qu’il ne doutait pas qu’elle en reviendrait en un seul morceau. Il nettoya le percolateur ainsi que sa tasse avant de cogner à la porte de la chambre de Julia pour réveiller Sigrid et Eskan.

« Il est l’heure de se réveiller. Je vous attend en bas, nous partons dans une heure, ne traînez pas ! » déclara-t-il.

Il descendit ensuite les marches pour rejoindre le petit salon et aller secouer Linke.

« Allez ! Debout mon vieux ! C’est l’heure de se préparer pour retourner à la Citadelle. »

Linke ouvrit péniblement les yeux et soupira de dépit. Il aurait aimé, pour une fois, dormir un peu plus, mais le sergent savait que son supérieur avait raison, qu’il était l’heure de se remettre au travail. Il bougonna quelque chose en signe de réponse et s’extirpa péniblement de sa couchette.

« Vous pourriez au moins me réveiller avec un thé fumant et quelques viennoiseries… » protesta-t-il.
« Pour les viennoiseries, j’ai bien peur de vous décevoir, sergent, mais… je vous ai préparé du thé.
- Bien évidemment, j’aurai du m’y attendre et… attendez… quoi ? Vous… Vous, vous m’avez préparé un thé ? » s’étonna Linke.
« Et bien quoi ? J’ai besoin de vous, réveillé et en forme, sergent ! Maintenant, mettez-vous à table et buvez votre thé. Oh, et débarbouillez-vous un peu, vous êtes tous débraillé !
- Heu… Je… Oui, chef. Merci, chef… » répondit Linke, tout penaud.

Le goth n’en croyait pas ses oreilles. Talion, ce chef détestable, lui avait préparé une tasse de thé ? Non… C’était impossible. Il se leva en rechignant que cela ne pouvait être vrai, mais déjà ses narines sentirent la douce odeur du thé et du jasmin. Il s’installa à table et constata, avec stupeur, qu’une tasse l’attendait, fumante et humant la délicieuse odeur qu’il avait perçu plus tôt. Il regarda Talion avec stupeur avant de froncer les sourcils, méfiant.

« Oh… laissez-moi deviner. Vous y avez ajouté du sel, c’est ça ? Vous avez mis une saloperie dedans, je vais le boire et recracher avant que vous ne vous mettiez à rire sournoisement ?
- Mais qu’est-ce que vous racontez, espèce de malade ? Je vous ai juste préparé une tasse de thé. Vous ne pourriez pas juste me remercier ?
- Je trouve cela suspect ! Vous n’êtes pas aussi prévenant, habituellement.
- Taisez-vous, et profitez de votre thé, imbécile. »

Linke ne lâcha pas Talion des yeux et porta le thé à ses lèvres avant d’en boire une lampée. Rien, pas même un petit goût légèrement salé. Le thé avait été légèrement trop infusé, mais pour le reste, il était plutôt bon. Le sergent en fut surpris et but une vraie gorgée, constatant qu’il n’avait rien de douteux. C’était du thé au jasmin, rien de plus, rien de moins.

« Oh… et… Et bien… Heu… merci… » déclara-t-il à son chef, l’air embarrassé.
« Ah ! Tout de même !
- Oui, et bien mettez-vous à ma place. Je n’ai pas l’habitude de recevoir quoique ce soit de positif de votre part. Il ne faut pas m’en vouloir si je trouvais cela suspect !
- Allons… Je sais que j’ai été quelque peu odieux avec vous, mais les choses sont différentes, aujourd’hui, sergent. Nous sommes du même côté. »

Linke fronça les sourcils et sembla enfin réaliser quelque chose, ce qui s’exprima sur son visage.

« Oh ! Mais ça y est ! J’ai compris. Vous voulez vous assurer que je ne dirais rien sur l’épée maudite en étant gentil avec moi !! Ah ah ! Je vous reconnais mieux, là.
- Si cela peut vous faire plaisir, pensez ce que vous voulez, sergent. Je ne suis pas d’humeur à vous contrarier, aujourd’hui. »

le goth fixa son compatriote avec d’autant plus de surprise. Il ne le reconnaissait plus. Pourquoi ne se montrait-il pas plus odieux avec lui ? C’était tout de même étrange, en plus il semblait se moquer de son avis. C’est comme si sa provocation ne lui avait rien fait. D’habitude, il aurait renchéri, mais là, rien. Au même moment, Eskandar et Sigrid débarquèrent dans le salon, baillant et s’étirant.

« Ah, vous voilà ! Ne bougez pas, je vais chercher vos boissons. » déclara Talion.
« Chef ? » s’étonna Sigrid.
« Quoi ?
- Vous… Vous m’avez préparé un chocolat chaud ? » s’étonna la vigridienne.
« Heu… oui !
- Vous m’avez préparé… un chocolat… chaud ? » répéta-t-elle, abasourdie.
- Et bien quoi ?
- C’est… C’est le plus beau jour de ma vie ! » déclara-t-elle avec une larme à l’œil. « Mon chef me montre enfin de l’affection.
- Oh… pitié… N’en faites pas tout un plat, Sigrid… Je reviens.

Talion passa à l’étage pour chercher les boissons et les déposa devant Eskandar et Sigrid qui le regardèrent avec autant d’étonnement que de satisfaction.

« Merci, chef ! » déclara Sigrid avec un grand sourire. « Humm… Ca manque un peu de sucre, mais il est pas mauvais ! Vous avez fait ça bien, chef !
- y a pas de quoi ! Bon, dépêchez-vous ! Finissez vos tasses, je vais commencer les préparatifs pour le départ, ne soyez pas à la bourre.
- Bien reçu, chef ! »

Après un maigre petit déjeuner, constitué d’une simple boisson chaude, le groupe se prépara au départ dans une ambiance relativement positive. La bonne surprise de voir Talion aussi attentionné avait donné du baume au cœur de la vigridienne, et même de Linke, bien qu’il soit toujours sur la défensive, s’attendant à un coup en traître de sa part. La présence d’Eskandar était cependant source d’apaisement, et les préparatifs se passèrent sans encombre. Le temps était venu d’y aller. Chacun abandonna l’espoir de revoir Dame Borgès avant leur départ et ils quittèrent les lieux, sans se retourner.

Le voyage parut quelque peu long à tous, car ils étaient très pressé de rentrer, ou au moins avait-il quelques réticences à partir. Certains auraient apprécié rester un peu plus, se familiariser avec Julia, mais il n’en était pas réellement question. Il fallait à présent penser à faire leur travail, à rédiger leur rapport, et à faire face prochainement au général Greywing. Greywing… Talion avait à la fois hâte et non, de se retrouver face à lui. Il aurait aimé pouvoir ouvertement lui faire ravaler ses couleuvres, mais c’était jouer à un jeu dangereux. Non, l’inspecteur avait surtout hâte de demander à Eskandar de l’aider dans la quête de ses souvenirs perdus. C’était sans doute la première chose qu’il lui demanderait une fois arrivés à la Citadelle.
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Dim 3 Mar - 10:21
Le petit Eskandar n’était pas spécialement pressé de repartir, il a bien aimé ce petit moment de calme et de paysage tranquille où personne à part eux s’y trouvait. Cela le changeait net de la Citadelle toujours en mouvement. Il aurait souhaité resté auprès de Julia et séjourner des jours heureux où il pourrait apprendre à peindre le paysage, jouer du Sitar et faire la petite ménagère dans sa roulotte sophistiqué. Mais il est déjà remplis de gratitude envers Talion et la vie elle-même pour lui avoir permis de rester aussi longtemps sur cette terre pour avoir eu ce moment d’apaisement. Malgré la trouille ressentie lorsqu’il vit l’épée démoniaque et la pression qu’il y ai eu entre les membres de l’Ordre sur cette dernière, il en garde un très bon souvenir.

Arrivés à la Citadelle par le même portail emprunté la veille, ils se font attendre par un petit comité d’entrée. Il s’agit de types bossant directement sous les ordres de Greywing ainsi qu’une véritable brigade chargée de surveiller les marquées et surtout le bon fonctionnement de leurs seaux. On ne sait pas depuis combien de temps ils les attendaient mais ils ne voulaient absolument pas les manquer. Un frisson parcourt le dos d’Eskan qui par un réflexe inconscient s’était reculé légèrement derrière Sigrid.

- Bon retour à la Citadelle Sergent-chef Talion. Vous et votre brigade sont demandées auprès du Général Greywing. Quant à vous, marqué Arsham, vous devez impérativement être ausculté par notre brigade spécialement conçu pour les êtres comme vous.

Eskan hésite, connaissant cette brigade de cinq personnes peu respectueuses envers les marqués. Il s’avance un peu, se plaçant à côté de Sigrid pour parler mais se fait couper avant qu’il est pu demander quoi que se soit.

- C’est votre première mission aussi loin de la Citadelle et de plus, vous avez été en compagnie d’une autre marquée. Comme votre système de seaux est complexe il se doit d’être analysé par de véritables experts. Vous comprenez j’en suis certain.

Celui parlant d’une voix aussi froide que sec est le second couteau de Greywing, son toutou. C’est un homme ayant visiblement aucune considération pour les marqués ou même pour quelqu’un d’autre que lui-même et son général. Quant au cinq autres, ce n’était pas tellement mieux. Cinq pour un seul marqué, seuls les plus dangereux ou ayant un soupçon de seau défectueux ont le droit à autant de monde. Eskan présente-t-il seulement l’une de ces deux choses ? Ou est-ce juste pour l’humilier et l’écraser psychologiquement ? Ce qui est vrai en revanche est bel et bien la complexité de ses seaux et de plus, ils sont tous reliés et il y en a même à son dos. Le petit marqué hoche doucement la tête et fait signe de la main à Sigrid, Linke et Talion avant de venir se faire entourer par les cinq comme s’il s’agissait d’un prisonnier. Il semblait y avoir-là une certaine habitude de sa part car il ne réagit même pas au fait d’être ainsi gardé.

- Voilà qui est raisonnable. Quant à vous, suivez-nous je vous prie.

L’homme emmena la brigade devant la porte du bureau du Général. Il y a une petite entrée servant de « salle d’attente » aux sièges confortables et molletonnés en velour d’un rouge vif. Le bois utilisé semble être du hêtre peint en doré. Le tapis est originaire du Franckriech et décrit une victoire du Midland sur le royaume Franc. Il y a aussi des mur tapissés de blanc sur un sol en marbre blanc et noir ainsi que des tableaux sans réels intérêts dont l’un représente tout de même le portrait du Général dans son habit de parade de l’Ordre. Nul doute que cette décoration continuerait une fois à son bureau. Mais le Général eu l’idée de faire passer chacun des membres de la brigade sous de faux airs de cordialité et de bienvenue. Talion est invité à y aller en premier avant que le « toutou » du Général s’en aille vaquer à ses occupations.
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